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Comprendre l’histoire coloniale de Dakar. Par Dr Adama Baytir DIOP

Mardi 1 Novembre 2022

Le 25 mai 1857, jour où les Lébu célébraient la fête musulmane de Korité, le capitaine de corvette Auguste Protêt, commandant de la circonscription de Gorée et dépendance, après avoir pris soin d’annoncer sa visite, débarqua une nouvelle fois à Dakar mais avec des troupes plus nombreuses et mieux armées. Et avec toute la solennité requise, il fit hisser le drapeau français sur un fort hâtivement construit non loin du champ de coton du Sériñ Ndakaaru.


Puis, communiant lui et ses troupes avec les chefs lébu dont il connaissait déjà le sens de l’hospitalité, il leur distribua de petits drapeaux tricolores pour, disait-il, les voir célébrer leur fête religieuse et en même temps sa prise de possession de Dakar au nom de la France. Le 14 juillet 1959, sur la place de la Concorde à Paris, le général de Gaulle, Président de la République française refit le même geste que Protêt, distribuant de petits drapeaux tricolores aux chefs d’Etats africains membres de la communauté Franco-Africaine, invités à la célébration de la fête nationale française.
 
Ces deux dates sont mémorables du fait de la similitude des actes politiques posés par deux grands soldats qui avaient en commun leur engagement patriotique pour la grandeur de la France. Protêt, le conquérant qui voulut marquer « son territoire » malgré l’équivoque ainsi créée entre lui et ses hôtes lébu, De Gaulle, le chef d’Etat paternaliste qui voulait montrer sa volonté d’assurer la continuité de l’Empire par le maintien des liens avec l’Afrique, en rapport avec le changement du contexte historique. Là aussi, il y eut une équivoque.
 
Mais notre réflexion portera sur la place et le rôle assignés à Ndakaaru (nom local de Dakar) durant cette époque de plus d’une centaine d’années qui sépare ces deux dates charnières. Nous étudierons, de façon ramassée, il est vrai, les différentes étapes de cette évolution sous le double angle de l’aventure coloniale française et de la réaction des autochtones lébu.
 
I- Quand l’histoire traverse une ville née pour diriger
 
Le saviez-vous ? À peine la France avait-elle pris possession de Dakar et sa presqu’ile, et que les travaux de construction du port avaient démarré, son ministre de la Marine et des Colonies songeait à y transférer la capitale du Sénégal. Mais, comme dans le système colonial, la structure économique déterminait toutes les autres (politique, administrative, sociale, culturelle…) rien ne pouvait être fait sans l’accord des grandes maisons de commerce. Dans sa lettre au gouverneur, le ministre Chasseloup-Laubat ne manqua pas de le souligner : « Peut-être un jour, la conséquence des faits qui se développent sera-t-elle de transporter le centre de nos opérations bien au Sud du fleuve Sénégal qui deviendrait alors une frontière. C’est là une question considérable qui ne saurait être tranchée sans de grandes précautions et qui soulèverait sans doute, de graves objections de la part de St- Louis ».

C’était en 1861 : l’esclavage était aboli en 1848 et le commerce de la gomme sur le fleuve périclitait et celui de l’arachide était en pleine expansion, dans la vision futuriste des colonialistes, le centre de gravité économique de l’espace colonial devait être Dakar.

 
Cette ville, par sa position géographique, sa rade sûre pouvait être le débouché commercial d’un vaste empire colonial en Afrique occidentale. Mais si l’idée de transférer la capitale fut assez vite abandonnée, dans l’esprit des administrateurs coloniaux, Dakar et sa presqu’ile qui, en plus du commerce, répondaient aux exigences stratégiques de l’époque parce que le Finistère du continent africain, à mi-chemin de l’Europe et de l’Amérique du Sud et place forte militaire potentielle pour la marine de guerre pouvaient être, au gré des intérêts et des circonstances, détachées du Sénégal puisque depuis 1679 elles étaient une propriété française. En vertu d’un soi-disant traité, signé avec le Damel du Cayor ; renouvelé en 1764, 1765 et 1787 sans qu’il y’ait la trace d’une copie à valeur légale, sauf pour celui de 1765, mais dont la validité fut contestée par certains administrateurs eux-mêmes, les Français considéraient que dans l’absolu Dakar et sa presqu’île ne faisaient pas partie du Sénégal.

 
Ainsi, après l’éphémère création de la Circonscription de Gorée et Dépendances (1857-1859), une entité administrative dont le territoire était constitué par les possessions françaises sur la côte de l’Afrique occidentale jusqu’au golfe de Guinée ; cet ensemble au nom duquel Protêt et ses troupes avaient occupé Dakar, le gouverneur Faidherbe avait sonné l’intégration de celle-ci dans la colonie du Sénégal ; non par la violence, mais plutôt par une démonstration de force suivie d’un recrutement de volontaires pour son armée de tirailleurs. Ceci parce qu’à ses yeux Dakar et sa presqu’île étaient un territoire français.

 
Quand en 1895 fut enfin réalisé ce vieux dessein de création d’un vaste espace colonial qui englobait une bonne partie de l’Afrique de l’Ouest, la pensée des autorités coloniales sembla momentanément baigner dans l’affectivité, elles choisirent d’abord St-Louis lieu de mémoire et pour des raisons de commodité en plus, mais pas pour longtemps : sept ans seulement après la capitale de la fédération des territoires d’Afrique Occidentale fut transférée à Dakar, St-Louis restant chef-lieu de la colonie du Sénégal.

 
C’était la logique coloniale qui reprenait ses droits. L’achèvement du chemin de fer Dakar-Niger en 1923 et les perspectives plus importantes pour le commerce français, la nécessité d’une plus grande rapidité des transactions et des formalités administratives avec la proximité du gouverneur général, amenèrent les autorités métropolitaines à créer, l’année suivante, la Circonscription de Dakar et Dépendances (Gorée incluse), une unité administrative dont le territoire fut une quasi-reproduction de celui du traité de 1765, couvrant la presqu’île du Cap Vert jusqu’à Mbao : Dakar était donc  à nouveau détachée du Sénégal et devenait chef-lieu d’un territoire avec son gouverneur qui portait le titre d’administrateur de la Circonscription, avec ses services propres et le GG comme  supérieur hiérarchique. Rufisque sera intégrée dans cet ensemble en 1937.

 
En 1946, à la suite du nouveau contexte politique né de la 2e guerre mondiale, cette entité administrative fut supprimée et Dakar réintégrée dans la colonie du Sénégal. Mais les velléités de détachement demeuraient : avec cette fois des parlementaires africains comme protagonistes. La ville était devenue la métropole de l’AOF et, dans le cadre de l’Union Française créée cette même année pour le maintien de l’Empire colonial en l’adaptant au contexte de décolonisation que connaissaient l’Asie et l’Afrique des institutions fédérales avaient été créées pour disait-on, préparer les Africains à la gestion de leurs affaires.

 
Le port, 3e  de l’UF et par suite l’aéroport construit dans l’entre-deux-guerres et un des tout premiers d’Afrique, les hôpitaux, les édifices publics, les logements et surtout à partir des années 1950 le palais du Grand Conseil, l’Université tout cela faisait l’importance de Dakar pour les 8 territoires de l’AOF, or, le rattachement, au Sénégal opéré en 1946, en permettant la nomination d’un Délégué du Gouverneur du Sénégal à Dakar n’avait pas amené les décideurs à supprimer le budget de l’ancienne Circonscription. Ce qui fut choisi comme prétexte par le député du Soudan Fili. D. Cissoko lors d’une session du Grand-Conseil (Assemblée Fédérale de l’AOF) en octobre 1954 pour demander le retour à l’ancien statut instauré en 1924, autrement dit l’ancienne circonscription de Dakar et Dépendances voilà ce qui allait faire de la capitale de l’AOF un enjeu politique de premier ordre dans la rivalité entre le RDA, parti interterritorial dont Houphouët Boigny était le leader et la CAF (Convention Africaine) qui avait Léopold S. Senghor comme leader.

Ce dernier considérait le RDA prêt à manœuvrer pour obtenir un statut spécial pour Dakar même si le député et conseiller territorial du Soudan Fili Cissokho était membre du parti SFIO. Les soupçons du député Senghor étaient d’autant plus fondés que l’administration coloniale alors proche de la SFIO de Lamine Guèye dont Dakar était le fief politique (il était maire de Dakar depuis 1945) soutenait l’idée de Cissokho.
 
Tout sembla conforter le député sénégalais dans ses pensées quand en 1957 le RDA devint majoritaire au Grand Conseil et Houphouët-Boigny en fut élu le Président cumulant cette fonction avec celle de ministre d’Etat chargé de la loi-cadre et des problèmes d’Outre-mer dans le gouvernement français. Mais dans le fond il y’avait la rivalité entre les deux leaders qui déteignait sur le jeu politique en AOF.
 
Ce que déploraient les hommes politiques qui ne soutenaient ni l’un ni l’autre mais qui entendaient œuvrer pour la réalisation de l’unité avant l’indépendance et éviter la balkanisation de l’AOF.
 
Voilà la raison essentielle qui en 1957 amena Mamadou Dia alors V/Président du Conseil de gouvernement du Sénégal à peine investi à opérer le transfert de la capitale de St Louis à Dakar : l’idée d’un complot ourdi par le RDA et Houphouët taxés par les dirigeants de BPS/CAF d’ « anti-sénégalisme » alors que le rapport de forces politiques venait de basculer en faveur du leader ivoirien. Dans notre ouvrage consacré à l’action politique de Mamadou Dia nous avons fait une longue analyse du transfert.
 
Alors, peut-on parler d’une complicité politique dans les milieux indigènes lebu, du Dakar de l’époque ? 
Nous répondrons à cette question.
 
II- La collectivité lébu face à la modernité et à l’assimilation : adaptation et accommodation
 
Toute l’histoire coloniale de la collectivité lébu de Dakar tourna autour de la question foncière. S’étant libérés du Cayor en 1790 et ayant créé une république à forte coloration islamique pour marquer leur rupture d’avec les monarchies voisines qui continuaient de séparer Religion et Etat les Lébu de Ndakaaru et leurs frères de Tanka (Yoff, Ngor, Ouakam) n’avaient jamais été informés de l’existence des soi-disant traités qui donnaient leur pays à la France. Conservant tout naturellement leur indépendance, ils prélevaient des droits et taxes sur les transactions commerciales entre eux et les Français établis à Gorée ou entre ces derniers et les cayoriens « pendant quarante ans (1817-1857), les relations entre Gorée et la Presqu’île du Cap Vert furent celles qui existent entre deux puissances étrangères » nous dit en 1912 Claude Faure chef archiviste. Précisons qu’auparavant la prétendue propriétaire de la presqu’île ne l’avait jamais occupée.
 
Après 1857 et l’occupation française, les Lébu consacrèrent tous les efforts sur la reconnaissance de leurs droits coutumiers sur les terrains que les autorités coloniales réservaient à l’armée et à l’administration, mais aussi aux grandes maisons bordelaises et marseillaises. Avec la IIIe République à partir de 1871 l’institution parlementaire au Sénégal et par la suite la communalisation de Dakar en 1887 après St Louis et Gorée en 1872 Rufisque en 1880 leur permirent de s’appuyer sur les hommes politiques pour la reconnaissance de leurs droits. En même temps, lorsque les conditions étaient réunies, ils portaient les affaires devant les juridictions pénales. Dès le début du XXème siècle ils obtinrent la reconnaissance de leurs droits coutumiers grâce au décret de 1904 sur le domaine et celui de 1906 qui institue l’immatriculation foncière : de plus, par la convention de 1905, la collectivité lébu en tant qu’organisation coutumière, obtint de fait la reconnaissance en tant que personnalité morale (disposant d’un patrimoine et ayant une histoire et une culture). La convention de 1905 signée entre le gouverneur du Sénégal et le Seriñ Ndakaaru entouré de hauts dignitaires stipulait la remise à l’Etat français des terres situées à l’extrémité ouest de la ville (Beugnouls) jusqu’au Cap Manuel et celles sises entre les actuels Sandaga et avenue Faidherbe moyennant notamment le lotissement de ces dernières dénommées Tound au bénéfice des douze penc (villages) qui formaient la population autochtone de Ndakaaru et le versement annuel d’indemnités financières à la Collectivité et au Seriñ Ndakaaru.
 
Sur la question des terrains de Dakar la division était fréquente au sein de la collectivité lébu mais la constante fut l’attachement de chacun aux valeurs, symboles institutions et croyances qui constituent des traditions partagées pendant des siècles. Mais le culte du terroir ne signifia jamais un repli sur soi : l’engagement patriotique s’affirma derrière Blaise Diagne, Galandou Diouf, Lamine Gueye, et Léopold S. Senghor toutes ces grandes figures politiques sénégalaises qui s’illustrèrent dans le combat pour la reconnaissance des droits civiques des Noirs et de l’égalité entre Blancs et Noirs. Et tout cela se fit dans la division au sein de la collectivité lébu entre partisans et adversaires de tel ou tel homme politique.
 
Mais à chaque fois le député du Sénégal du moment se chargeait de porter leurs doléances en matière foncière à l’Assemblée nationale française.
 
Les rapports avec les autorités coloniales étaient toujours marqués du sceau du respect des traditions, coutumes et patrimoine lébu. Mais l’équivoque perdura si l’on considère le système hybride : administration directe pour les Blancs et indigènes dits assimilés et administration indirecte pour les indigènes considérés comme non évolués. C’est ce qui explique que le Seriñ Ndakaaru était aussi chef de canton de la banlieue Est et un dignitaire ou un notable était chef de canton de la banlieue Ouest. Ce système demeura jusque dans l’entre-deux-guerres. Entretemps, après les missionnaires chrétiens du XIXème siècle ils accueillirent tous les guides religieux musulmans : Seydina Limamoulaye, Cheikh Ahmadou Bamba, El Hadji Malick SY, Cheikh Sadibou. Mais malgré les acquis portant sur le foncier, les spoliations ne cessèrent pas, car la logique de colonisateur n’était pas celle du colonisé ; les intérêts étaient souvent divergents et les cultures différentes, l’illettrisme, l’analphabétisme et l’ignorance des textes réglementaires constituaient un handicap majeur pour les indigènes d’autant plus que l’immatriculation était facultative. Quid des accointances supposées de dignitaires ou de notables avec le RDA ?
 
En l’absence de sources écrites ou orales, il est difficile de trancher. Mais cette question n’a point d’intérêt historique dès lors que nous connaissons l’état d’esprit des dirigeants du BPS qui trois mois après leur victoire aux élections territoriales de 1957 et à peine un mois après l’investiture de Mamadou Dia comme Vice-Président du tout nouveau Conseil de gouvernement voyaient le RDA accéder à la présidence du Grand-Conseil en la personne de Felix Houphouët-Boigny. L’autre raison objective de ne pas croire à une complicité des Lébu avec le parti de ce dernier, est que seule la SFIO de Lamine Guèye maire de Dakar depuis 1945 (il le restera jusqu’en 1961) pouvait mobiliser la quasi-totalité des Lébu aux côtés du RDA. Or, malgré sa défaite aux élections territoriales du 31 mars 1957, Lamine Guèye avait encore une fois montré un patriotisme sans faille en soutenant le BPS contre le RDA lors de l’élection du bureau du Grand-Conseil. Ce que d’ailleurs la même année, le PAI dans son manifeste dénonçait comme étant une « ligue sénégalaise anti-RDA », en voie de création dans le cadre de la rivalité entre Léopold Sédar Senghor et F. Houphouët Boigny.
 
En ce qui concerne les résolutions prises lors du référendum de 1958 et celle de 1959 après l’autonomie interne, comme le disait si bien le Professeur Assane Sylla « une certaine conscience de la particularité historique et culturelle de la presqu’île du Cap Vert » avait poussé une partie de la collectivité lébou à demander le rétablissement de l’entité administrative créée en 1924. Rappelons qu’au moment où ces résolutions furent prises, le transfert était déjà réalisé : Dakar était la capitale du Sénégal depuis le 11 juin 1958. De plus, la quasi-totalité des chefs religieux et coutumiers ne voulaient pas l’indépendance immédiate du Sénégal et ils avaient fait voter « oui » au référendum du 28septembre 1958. Certains comme Cheikh Tidiane SY et El Hadji Ibrahima Niass s’opposaient à la promulgation de la constitution de 1959 parce qu’au nom du « Conseil Supérieur des Chefs religieux, ils voulaient manifester leur inquiétude face à la promotion par le Président Mamadou Dia d’un islam modernisé et débarrassé du maraboutisme ».
 
Voilà ce qu’était au Sénégal, le contexte social à la veille de l’indépendance, du fait de l’incertitude née de la confusion sur l’échiquier politique, les forces conservatrices étaient réfractaires au changement politique. Et le climat de tension était renforcé par les effets psychologiques du clivage entre originaires et sujets surtout chez des dirigeants du BDS, les préjugés, les clichés des uns sur les autres et ce que J.F. Bayart rappelle avec raison : la naissance de l’Etat Nation en Afrique noire engendra paradoxalement « l’identitarisme de type ethnique ». Mais si comme nous l’avons indiqué dans cette étude cette volonté de montrer sa différence des autres se trouvait équilibrée par celle de vivre avec les autres et de préparer l’avenir avec eux il ne restait plus qu’à avoir foi en Dieu et en son étoile.
 
Voilà comment selon nous, on devrait lire l’histoire coloniale de Dakar, avec ses nombreux aléas qui la rendent si singulière. On comprendra ainsi qu’au seuil de l’indépendance du Sénégal, cette ville emblématique de la modernité européenne et de la doctrine française de l’assimilation, devenue la métropole de l’Afrique occidentale fût l’objet de convoitises.
 
Celles-ci étaient cachées sous le manteau politique. Tous ceux qui avaient contribué à l’évolution de Ndakaaru étaient montés sur le train des virtuels convoiteurs ; le colonisateur, certains ressortissants de territoires de l’AOF, du Sénégal, de la presqu’île du Cap-Vert. Mais à l’arrivée à l’ultime gare il n’y avait que le Sénégal où le long d’apprentissage de la citoyenneté était un atout considérable pour l’œuvre de construction nationale.
 


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