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Coronavirus: fin de la quarantaine pour les 180 premiers rapatriés de Wuhan, à l'avenir flou

Vendredi 14 Février 2020

L'avenir professionnel de ces ressortissants, en majorité français, s'inscrit en pointillés alors que l'épidémie continue sa propagation en Chine.


Un bus transportant des citoyens français rapatriés de Wuhan, en route vers Carry-le-Rouet (Bouches-du-Rhône) pour être placés en quarantaine, le 2 février 2020.
Un bus transportant des citoyens français rapatriés de Wuhan, en route vers Carry-le-Rouet (Bouches-du-Rhône) pour être placés en quarantaine, le 2 février 2020.
Les premiers rapatriés de Wuhan, arrivés le 31 janvier de Chine et placés en quarantaine à Carry-le-Rouet dans les Bouches-du-Rhône, ont vu leur période de confinement prendre fin comme prévu ce vendredi 14 février, alors que l’épidémie du coronavirus, désormais appelé officiellement Covid-19, a déjà fait plus de 1100 morts en Asie.

Environ 180 ressortissants, en majorité français, avaient été placés en quarantaine pour 14 jours dans un centre de vacances de cette petite ville de 6000 habitants, à une trentaine de kilomètres à l’ouest de Marseille.

Avant de monter à bord de navettes qui les conduisaient à la gare ou l’aéroport, ou de rejoindre des proches venus les chercher, les rapatriés sont passés à travers un sas de sortie, une grande tente blanche où ils ont enlevé leur masque et se sont lavé les mains au gel hydroalcoolique, a constaté l’un des trois journalistes de l’AFP eux-même confinés.

Une certaine émotion pointait à l’heure de quitter le centre et de tenter de reprendre le cours d’une vie normale, pour la première fois depuis qu’ils ont quitté Wuhan. Certains échangeaient des bises en se disant adieu.

Les rapatriés se sont vu délivrer un “certificat de non-contagiosité”, a précisé à l’AFP le responsable de la Croix-Rouge sur le site, Marc Zyltman.

“Ce sont des personnes comme vous et moi”, a-t-il ajouté. Les autorités n’ont fait état d’aucune contamination au virus à l’origine de la maladie Covid-19 parmi les 181 personnes arrivées le 31 janvier. La veille, les rapatriés ont organisé une petite cérémonie pour remercier les équipes médicales et de la Sécurité civile ainsi que les membres du personnel du centre qui les ont accompagnés.

Resteront par contre encore en quarantaine à Carry-le-Rouet, et ce jusqu’au 16 février, la quarantaine de personnes arrivées de Wuhan le 2 février dans un second vol.

La période de confinement se poursuivra également pour les 78 personnes, dont 19 Français, arrivées elles aussi à Istres par le vol du 2 février et placées en quarantaine dans les locaux de l’École nationale supérieure des officiers de sapeurs-pompiers (Ensosp) d’Aix-en-Provence, dans le quartier des Milles.

Enfin, une trentaine de nouveaux rapatriés de Wuhan arrivés le 9 février à Istres, depuis le Royaume-Uni où ils avaient fait escale en provenance de Chine, ont eux aussi été placés en quarantaine pendant 14 jours à l’Ensosp.

Tous ces rapatriés ont été testés à deux reprises depuis leur arrivée, et aucun d’entre eux n’a contracté le coronavirus.

Confinement oblige, aucun n’a pu prendre la parole devant la presse depuis leur arrivée en France, Toutefois, deux journalistes de l’AFP figurent parmi les rapatriés. L’un d’entre eux, Sébastien Ricci, a témoigné à l’écrit, faisant part du flou entourant leur avenir professionnel:

“Pour certains, c’est faire un trait sur une vie, certains quittent Wuhan et ne savent pas s’ils y reviendront, certains ont laissé une partie de leurs affaires là-bas donc c’est à la fois un soulagement mais aussi la tristesse. Il y a aussi des gens qui sont en Chine depuis un moment, qui sont attachés à ce pays, qui ont certainement des liens, une famille, et du jour au lendemain tu quittes tout sans avoir forcément de vision sur le court ou moyen terme.”
500 Français enregistrés au consulat de Wuhan

Les rapatriés se disperseront et devront reconstruire leur vie, sans savoir quand ils pourront retourner en Chine. Tel Yann, 55 ans, qui tenait depuis quatre ans un salon de coiffure à Wuhan où il recevait une clientèle composée ”à 70% d’expatriés”. Rencontré dans le centre de vacances de Carry-le-Rouet par Sébastien Ricci de l’AFP, ce coiffeur pourrait désormais temporairement exercer chez un ami dans le nord de la France.

Au total, 330 personnes ont pour l’instant été rapatriées vers la France, alors qu’environ 500 Français sont enregistrés au consulat de Wuhan. Mais leur nombre total, y compris les non inscrits, est sans doute de l’ordre du millier, selon le secrétaire d’État aux Affaires étrangères Jean-Baptiste Lemoyne.

Certains d’entre eux ont préféré rester sur place parce qu’ils sont mariés à des ressortissants chinois ou parce qu’ils ne souhaitaient pas se voir imposer la période de quarantaine à l’arrivée en France. D’autres ont tout simplement raté les avions précédents en raison des barrages routiers installés par les autorités pour éviter la propagation du virus.

Parmi les réfractaires à un retour, le Dr Klein, directeur d’une clinique internationale à Wuhan, qui s’estime “plus utile ici” pour aider la communauté française de la ville. “Je resterai jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de Français”, assurait fin janvier à l’AFP ce père de quatre enfants, tout en balayant l’idée d’accomplir un “acte héroïque”. “Mon travail ici consiste à aider les étrangers”, dont certains peuvent être anxieux face à l’ampleur de l’épidémie, précisait-il.

Au consulat de France, les neuf dixièmes du personnel sont partis. “On ne nous a pas obligés à rester mais on a tous voulu”, témoigne le consul général Olivier Guyonvarch, seul en poste avec trois fonctionnaires dans la métropole en quarantaine depuis le 23 janvier. “Quoi qu’il arrive, à moins que Paris nous donne l’ordre de rentrer, on va rester tous les quatre. De toute façon, aujourd’hui, on n’a plus de moyen de quitter Wuhan”, observe le diplomate, interrogé par l’AFP depuis Pékin.
80 expatriés chez PSA et Renault

La ville héberge aussi une importante communauté étudiante française, où les universités ont des programmes d’échange avec la France.

Bastion industriel de l’est de la Chine, une centaine de groupes français sont par ailleurs implantés à Wuhan.

Parmi eux, PSA, présent depuis les années 1990. Le groupe automobile y gère trois usines et 2000 employés, dont 38 expatriés qui ont été rapatriés en France. Malgré la fermeture actuelle de ces usines, les “salariés sont payés”, a précisé à L’Usine Nouvelle une porte-parole du constructeur automobile.

Autre grand groupe français installé à Wuhan: Renault, qui possède une usine de production et un centre de recherche et développement avec son partenaire DongFeng. Sur place travaillent 2000 personnes, dont une cinquantaine d’expatriés.

″Étant donné les congés du Nouvel An chinois, nos installations étaient fermées en janvier et peu d’expatriés étaient sur place”, précise une porte-parole de Renault contactée par Le HuffPost, qui indique que depuis, “tous ont rejoint leur pays d’origine”.

“Concernant les travailleurs français basés habituellement à Wuhan, toutes les conditions seront mises en œuvre pour maintenir les équipes et leur permettre de travailler depuis la France en attendant l’amélioration de la situation sur place”, indique encore au HuffPost la porte-parole du groupe.

huffingtonpost.fr


 


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