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Essai « Mesure de l’arabophonie... » de Mamadou Youry Sall : Une preuve de l’ancrage solide du Sénégal dans la culture arabo-musulmane

Jeudi 16 Novembre 2017

Enseignant-chercheur à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis et coordonnateur du Groupe de recherche et d’étude du patrimoine sénégalais « Baajoordo », Mamadou Youry Sall vient de faire paraître « Mesure de l’arabophonie du Sénégal ». Cet essai, au-delà de son caractère historique, démontre l’ancrage solide de notre pays dans la culture arabo-musulmane qui est, malheureusement, mal exploité en dépit des potentialités des intellectuels composant cette communauté.


En publiant « Mesure de l’arabophonie du Sénégal », l’enseignant-chercheur à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, Mamadou Youry Sall, attire l’attention sur l’ampleur de la culture arabo-musulmane dans notre société. Il montre l’attachement de la société sénégalaise à l’arabophonie considérée comme le socle de la culture islamique. Cet essai s’articule en trois parties dont la première rappelle « l’attachement à l’école arabo-islamique ». Cela, en évoquant, entre autres, les origines de l’Ecole sénégalaise, le réalisme du colonisateur, l’héritage scolaire du Sénégal ainsi que les promoteurs de « l’Ecole nouvelle ».
En effet, c’est une véritable leçon d’histoire que l’auteur propose à ses lecteurs. L’enseignement et la formation dans le système almoravide, l’attraction que suscita l’Ecole de Wallaata mise en place au XIVème siècle par Yahya Kaamil, la Révolution des intellectuels de Pire (1765-1776)… constituent des séquences historiques qui renseignent sur la genèse de l’école sénégalaise. En s’intéressant aux promoteurs de « l’Ecole nouvelle », l’écrivain fait un distinguo entre l’ancien système d’apprentissage et celui du renouveau incarné par des figures de proue à l’image d’El Hadj Mahmoudou Bâ, qui a « introduit l’utilisation de tableau à l’aide d’un marqueur fabriqué sur place  et de l’encre local (daha) ».
Importance des arabisants 

Selon Mamadou Youry Sall, l’enseignant avait impliqué la communauté pour libérer les apprenants du besoin de mendier. Le fils de Serigne Mouhamadou Moustapha Mbacké, premier Khalife du fondateur de la confrérie mouride, Cheikh Ahmadou Mbacké, Gaïndé Fatma (1913-1978) figure aussi parmi les promoteurs de « l’Ecole nouvelle ». Il s’est donné pour « l’émergence d’une élite capable de faire face au défi du monde moderne ». Le chercheur veut montrer, à travers une documentation fouillée, comment les Sénégalais ont toujours été attachés à la culture arabo-musulmane et à son système d’enseignement. Toutefois, aujourd’hui, à cause d’un « système d’éducation officiel, un nombre important de familles n’y trouve pas encore leur compte ».
 
Dans « Mesure de l’arabophonie du Sénégal »,  les « profils et potentialités des arabisants » y sont également largement traités. Ils constituent d’ailleurs la deuxième partie de cet essai. Revenant sur l’effectif des Sénégalais à l’Université d’Al Azhar de l’Egypte au fil des années et à partir de l’aube de l’indépendance, Mamadou Youry Sall montre combien les Africains, en général, et les Sénégalais, en particulier, restent toujours fidèles au système arabo-islamique, représentant un « potentiel scientifique » important. Par ailleurs, révèle-t-il, « l’émigration a permis de lever les obstacles liés au bannissement de ce système et sa marginalisation officielle depuis l’accès à l’indépendance » de « nos » pays.
 
Enfin, la troisième partie de ce livre est consacrée aux « Opinions socio-religieuses ». Si au Sénégal, la communauté intellectuelle arabophone reste non négligeable, son intégration dans la vie active du pays suscite toujours des débats. Et cela, en dépit des compétences des arabophones dans divers domaines. L’auteur fustige l’attitude des  hautes autorités à l’endroit de cette communauté, en pensant que les compétences de ces arabisants, « en dehors du domaine religieux, ne servent pas à grand-chose ». De son avis, « il n’y a pas de doute que cette vision est réductrice pour ne pas dire simpliste. Elle est née d’une mauvaise connaissance de l’importance qualitative et quantitative des arabisants ».

Mamadou Youry Sall compte de nombreuses publications et contributions en histoire d’érudition ouest-africaine à son actif. Produit de l’école coranique, il a fréquenté des universités égyptiennes et françaises. Il est auteur de : « Al Azhar, l’autre institution d’enseignement des Sénégalais », « Ceerno Sileymaani Baal ».

LE SOLEIL
 


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1.Posté par paracétamol le 19/11/2017 15:01
pour faire simple :
combien de sénégalais comprennent et parlent arabe?
(lire phonétiquement le Coran n'est pas parler arabe)
combien de publications, journaux et audios en arabe?

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