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Ethique et Pratiques Journalistiques

Mardi 13 Mars 2012

Ethique et Pratiques Journalistiques
Ethique et Pratiques Journalistiques
Pendant les périodes de crise, les moments de difficultés, l’éthique dans le monde des journalistes devient un sujet d’actualité, et les journalistes deviennent une cible facile pour tous, gouvernants et gouvernés.
Je ne parlerai pas ici de l’éthique et de la déontologie, dans leurs aspects théoriques, les collègues et les universitaires sont plus compétents que moi dans ce domaine, mais je vais essayer de vous exposer mon expérience durant des décennies avec le souci qui m’a toujours envahi : à savoir si je suis ou non conforme aux exigences d’un métier, qui touche à la vie privée des autres, à l’indépendance vis-à-vis de l’argent, du pouvoir — et ce n’est pas seulement le pouvoir politique ou gouvernemental —, qui touche aussi aux tentatives réussies ou non de l’instrumentalisation du journaliste, voire sa manipulation, que ce soit à son insu ou avec sa complicité, qui découle des comportements du journaliste ou du public dans des rapports qui restent difficiles à cerner avec précision.

Et je crois fermement aujourd’hui, après toutes ces années passées à la cour de sa majesté la presse, que la problématique de l’éthique journalistique, contrairement à la déontologie des autres professions et corps qui sont régis par des codes d’éthique, reste la plus difficile à résoudre, de par la nature de cette profession d’une part qui ne peut pas être le fait des professionnels seulement, et de par la nature des comportements des personnes, leur honnêteté ou leur malhonnêteté.

Pour tenter de définir, un tant soit peu la déontologie, je commencerai par me référer à des codes éthiques établis en France et en Europe par des confrères. J’illustrerai, ensuite, mon intervention par des cas concrets et récents.

J’en viens maintenant à des cas concrets issus de mon expérience personnelle et je n’en citerai que quelques uns laissant aux débats le soin de dégager d’autres.

Pour moi, le journaliste doit, seul, procéder à :

1/ La défense contre la manipulation, consciente ou inconsciente

2/ La relativisation de tout

3/ L’esprit critique et cartésien appliqué à toute information doiuteuse

4/ L’honnêteté et le courage de recourir spontanément ou après intervention, à la correction des informations inexactes ou réputées telles.

5/ L’interdiction de tout plagiat.

Je ne prétends nullement cerner par ces cinq points tous les cas éventuels de manquement à l’éthique journalistique, il y aura certainement des dizaines et peut être des centaines d’autres, mais je m’en tiendrai à ceux-là.

Pendant la deuxième guerre du Golfe en 1990/1991, les journalistes, et parmi les plus éminents sur la scène mondiale, ont été manipulés, berné par une machine militaire de propagande des plus rodée au monde, et on nous a déversé, à longueur de journées, des demi-vérités ou des contre-vérités distillées par petites doses qui changeaient totalement les données du problème, et qui nous induisaient en erreur.

Cela a commencé, dès les premiers jours de l’occupation du Koweit par l’Irak, lorsqu’on a prétendu que l’armée irakienne représentait la troisième ou quatrième force armée du monde, pour faire peur et susciter une méfiance à l’égard de l’état irakien, et justifier, d’avance, l’agression qui sera perpétrée par l’alliance contre ce pays qui était malgré tout dans son tort en annexant un état indépendant et souverain et par-dessus tout membre de la Ligue arabe et des Nations unies.

Les choses sont allées en s’aggravant pendant la période des combats, et de demi-vérités à des contre-vérités, on est allé en avant dans la déformation de l’information en aliénant l’opinion mondiale, et, laissez moi le dire, en la prenant comme otage.

Je dirai, que dans ce cas, des journalistes éminents ont été mobilisés, manipulés, et, pour certains, en connaissance de cause. Ce qui me paraît comme une trahison à la profession et sa déontologie.

Il faut dire que je nourris un sentiment particulier, à la manipulation de l’information, dont j’ai été plus que témoin pendant la guerre des six jours en 1967, : alors que l’aviation égyptienne a été clouée au sol et que les armées arabes battaient en retraite, enregistrant une défaite retentissante que l’on va appeler “ naksa ”, nos journaux titraient dans des manchettes de 8 colonnes le jour du 10 juin 1967 : “ Les armées arabes se promèneront ce soir à Tel-Aviv ” bien que toutes les agences de presse crédibles aient annoncé dés le premier jour de la guerre la débâcle des armées arabes. Ce qui va se confirmer quelques heures après.

Il faut dire que notre presse tunisienne n’était pas mieux lotie en 1990/1991, et un certain nombre de journaux n’ont pas hésité, en déformant ou en occultant les faits, à flatter un sentiment de panarabisme ambiant, loin de toute considération du respect de l’individu et du lecteur tunisien et de son droit à savoir la vérité.

Et j’ajoute ,que ce que je crains réellement le plus, c’est que, le seul mobile pour ces positions ne soit le gain facile et les tentations de tirer le tirage vers le haut de n’importe quelle façon.

J’invoque ici dans cet ordre d’idée, la question posée par le professeur Mohamed Hamdane lors d’un précédent séminaire dans cette enceinte lorsqu’il dit : le journaliste tunisien se considère-t-il comme un militant investi d’une mission qu’il doit accomplir ? Est-t-il au service d’une cause ?

Oui, pour moi, il y une seule Cause : la recherche de la vérité. J’ai bien parlé de recherche et non point de possession de la Vérité.

Le plus grave c’est que les journalistes ou certains journalistes,reviennent aux même méthodes à l’occasion de chaque événement d’importance, pendant les derniers mois, la presse occidentale et particulièrement la presse américaine ne se s’est pas privée de manipuler, et les informations du 11 septembre, et les informations de la guerre d’Afghanistan, en publiant des pseudo informations du Pentagone comme s’il s’agissait d’éléments objectifs alors que ce n’était que pure propagande et contre-vérité.

Procédant de la même dérive, un “ journaliste ” d’El Jazira a diffusé une information inventée de toute pièce, ce qui est déontologiquement répréhensible, il disait que, pour le 11 septembre, 4000 juifs travaillant au centre international de commerce ne se sont pas déplacés à leur travail cette journée.

En passant au deuxième point, je dirai que le journaliste se doit de relativiser les choses, les vérités absolues n’existant pas. Même dans les sciences réputées exactes, tout est remis en question depuis Einstein. Comme il n’y a pas de vérité absolue, il faut avoir suffisamment de sens critique et une dose cartésienne importante pour avoir la capacité nécessaire de regarder les différentes facettes d’une vérité.

Pour cela il me paraît nécessaire de recourir et dans tous les cas au recoupement de l’information, et à part le communiqué officiel, cité comme tel– cela ne veut pas dire que tout communiqué ne doive pas être vérifié, recoupé afin de s’entourer de toutes les garanties de fiabilité et de crédibilité.

Il va sans dire qu’une information non recoupée, donc invérifiable, perd toute sa valeur, et dénote une ignorance flagrante des techniques fondamentale de la profession journalistique.

La précision doit aussi guider le travail du journaliste, une information vague, non circonstanciée, ne peut que nuire à l’image du journaliste et à celle de son organe de presse.

Aussi, faut-il dire que le respect de la déontologie passe par l’obligation de donner la parole à tous les acteurs d’un événement, les officiels comme les autres, laissant la possibilité à toute rectification et droit de réponse. Pour moi, la multiciplité des sources est autant une obligation professionnelle qu’un choix éthique, et, de plus, c’est un enrichissement de l’information, et par là même de l’organe de presse.

Un exemple un peu particulier que je vais citer ici : en 1983 et lors d’un voyage à l’étranger j’ai rencontré un ministre dans un lieu public, il a eu l’amabilité de me fournir des éléments d’informations concernant des décisions monétaires. Avant de prendre congé du ministre je lui ai demandé _ comme il se doit _ si je peux utiliser dans le journal les informations qu’il a développé. Comme il a consentit tout en demandant de ne pas le citer nommément, j’ai publié dès mon retour au pays tout un article en citant une source bien informée, la formule consacrée dans pareil cas.

Quel était mon étonnement, le lendemain, lorsque j’ai reçu une longue lettre de démenti. J’ai procédé à la publication de la lettre avec tout son contenu, non sans avoir appelé le ministre source de l’information.

Trois mois après, toutes les informations énoncés dans le journal ont été confirmées officiellement. J’ai, alors ,publié sans aucun commentaire, le texte de l’article que j’ai passé, le texte du démenti et le texte des décisions arrêtées et confirmant les informations déjà démenties.

Pour dire que démentir une information, c’est peut être une autre façon de la confirmer.

Seulement ce n’est pas à tous les coups qu’un démenti confirme une information parue, et le journaliste doit donner la possibilité à l’intéressé de démentir ou rectifier un texte qui lui paraît inexact, injurieux ou diffamatoire .Comme je viens de le dire, il arrive souvent au journaliste de “ soutirer ” de quelqu’un des informations de première main.

Dans ce cas, il faut bien tenir la source au courant de la possibilité de publier dans tel ou tel autre journal ces informations.

Dans le cas ou la source refuse, il ne faut surtout pas passer outre; car c’est un manquement à l’éthique d’un coté, et c’est une perte définitive de la confiance d’une source d’information qui peut se révéler un jour très importante d’autre part.

Enfin, je ne terminerai cet exposé, sans vous parler du plagiat et l’utilisation de textes d’autrui sous la signature d’une personne tierce. Je le dis et je le redis c’est beaucoup plus grave et répréhensible que le vol, et c’est du vol caractérisé.

Un “ journaliste ” qui s’approprie un texte d’autrui n’est pas digne de porter la qualité de journaliste, un collègue qui plagie un article qu’il a puisé dans une revue
Ethique et Pratiques Journalistiques
Pendant les périodes de crise, les moments de difficultés, l’éthique dans le monde des journalistes devient un sujet d’actualité, et les journalistes deviennent une cible facile pour tous, gouvernants et gouvernés.
Je ne parlerai pas ici de l’éthique et de la déontologie, dans leurs aspects théoriques, les collègues et les universitaires sont plus compétents que moi dans ce domaine, mais je vais essayer de vous exposer mon expérience durant des décennies avec le souci qui m’a toujours envahi : à savoir si je suis ou non conforme aux exigences d’un métier, qui touche à la vie privée des autres, à l’indépendance vis-à-vis de l’argent, du pouvoir — et ce n’est pas seulement le pouvoir politique ou gouvernemental —, qui touche aussi aux tentatives réussies ou non de l’instrumentalisation du journaliste, voire sa manipulation, que ce soit à son insu ou avec sa complicité, qui découle des comportements du journaliste ou du public dans des rapports qui restent difficiles à cerner avec précision.

Et je crois fermement aujourd’hui, après toutes ces années passées à la cour de sa majesté la presse, que la problématique de l’éthique journalistique, contrairement à la déontologie des autres professions et corps qui sont régis par des codes d’éthique, reste la plus difficile à résoudre, de par la nature de cette profession d’une part qui ne peut pas être le fait des professionnels seulement, et de par la nature des comportements des personnes, leur honnêteté ou leur malhonnêteté.

Pour tenter de définir, un tant soit peu la déontologie, je commencerai par me référer à des codes éthiques établis en France et en Europe par des confrères. J’illustrerai, ensuite, mon intervention par des cas concrets et récents.

J’en viens maintenant à des cas concrets issus de mon expérience personnelle et je n’en citerai que quelques uns laissant aux débats le soin de dégager d’autres.

Pour moi, le journaliste doit, seul, procéder à :

1/ La défense contre la manipulation, consciente ou inconsciente

2/ La relativisation de tout

3/ L’esprit critique et cartésien appliqué à toute information doiuteuse

4/ L’honnêteté et le courage de recourir spontanément ou après intervention, à la correction des informations inexactes ou réputées telles.

5/ L’interdiction de tout plagiat.

Je ne prétends nullement cerner par ces cinq points tous les cas éventuels de manquement à l’éthique journalistique, il y aura certainement des dizaines et peut être des centaines d’autres, mais je m’en tiendrai à ceux-là.

Pendant la deuxième guerre du Golfe en 1990/1991, les journalistes, et parmi les plus éminents sur la scène mondiale, ont été manipulés, berné par une machine militaire de propagande des plus rodée au monde, et on nous a déversé, à longueur de journées, des demi-vérités ou des contre-vérités distillées par petites doses qui changeaient totalement les données du problème, et qui nous induisaient en erreur.

Cela a commencé, dès les premiers jours de l’occupation du Koweit par l’Irak, lorsqu’on a prétendu que l’armée irakienne représentait la troisième ou quatrième force armée du monde, pour faire peur et susciter une méfiance à l’égard de l’état irakien, et justifier, d’avance, l’agression qui sera perpétrée par l’alliance contre ce pays qui était malgré tout dans son tort en annexant un état indépendant et souverain et par-dessus tout membre de la Ligue arabe et des Nations unies.

Les choses sont allées en s’aggravant pendant la période des combats, et de demi-vérités à des contre-vérités, on est allé en avant dans la déformation de l’information en aliénant l’opinion mondiale, et, laissez moi le dire, en la prenant comme otage.

Je dirai, que dans ce cas, des journalistes éminents ont été mobilisés, manipulés, et, pour certains, en connaissance de cause. Ce qui me paraît comme une trahison à la profession et sa déontologie.

Il faut dire que je nourris un sentiment particulier, à la manipulation de l’information, dont j’ai été plus que témoin pendant la guerre des six jours en 1967, : alors que l’aviation égyptienne a été clouée au sol et que les armées arabes battaient en retraite, enregistrant une défaite retentissante que l’on va appeler “ naksa ”, nos journaux titraient dans des manchettes de 8 colonnes le jour du 10 juin 1967 : “ Les armées arabes se promèneront ce soir à Tel-Aviv ” bien que toutes les agences de presse crédibles aient annoncé dés le premier jour de la guerre la débâcle des armées arabes. Ce qui va se confirmer quelques heures après.

Il faut dire que notre presse tunisienne n’était pas mieux lotie en 1990/1991, et un certain nombre de journaux n’ont pas hésité, en déformant ou en occultant les faits, à flatter un sentiment de panarabisme ambiant, loin de toute considération du respect de l’individu et du lecteur tunisien et de son droit à savoir la vérité.

Et j’ajoute ,que ce que je crains réellement le plus, c’est que, le seul mobile pour ces positions ne soit le gain facile et les tentations de tirer le tirage vers le haut de n’importe quelle façon.

J’invoque ici dans cet ordre d’idée, la question posée par le professeur Mohamed Hamdane lors d’un précédent séminaire dans cette enceinte lorsqu’il dit : le journaliste tunisien se considère-t-il comme un militant investi d’une mission qu’il doit accomplir ? Est-t-il au service d’une cause ?

Oui, pour moi, il y une seule Cause : la recherche de la vérité. J’ai bien parlé de recherche et non point de possession de la Vérité.

Le plus grave c’est que les journalistes ou certains journalistes,reviennent aux même méthodes à l’occasion de chaque événement d’importance, pendant les derniers mois, la presse occidentale et particulièrement la presse américaine ne se s’est pas privée de manipuler, et les informations du 11 septembre, et les informations de la guerre d’Afghanistan, en publiant des pseudo informations du Pentagone comme s’il s’agissait d’éléments objectifs alors que ce n’était que pure propagande et contre-vérité.

Procédant de la même dérive, un “ journaliste ” d’El Jazira a diffusé une information inventée de toute pièce, ce qui est déontologiquement répréhensible, il disait que, pour le 11 septembre, 4000 juifs travaillant au centre international de commerce ne se sont pas déplacés à leur travail cette journée.

En passant au deuxième point, je dirai que le journaliste se doit de relativiser les choses, les vérités absolues n’existant pas. Même dans les sciences réputées exactes, tout est remis en question depuis Einstein. Comme il n’y a pas de vérité absolue, il faut avoir suffisamment de sens critique et une dose cartésienne importante pour avoir la capacité nécessaire de regarder les différentes facettes d’une vérité.

Pour cela il me paraît nécessaire de recourir et dans tous les cas au recoupement de l’information, et à part le communiqué officiel, cité comme tel– cela ne veut pas dire que tout communiqué ne doive pas être vérifié, recoupé afin de s’entourer de toutes les garanties de fiabilité et de crédibilité.

Il va sans dire qu’une information non recoupée, donc invérifiable, perd toute sa valeur, et dénote une ignorance flagrante des techniques fondamentale de la profession journalistique.

La précision doit aussi guider le travail du journaliste, une information vague, non circonstanciée, ne peut que nuire à l’image du journaliste et à celle de son organe de presse.

Aussi, faut-il dire que le respect de la déontologie passe par l’obligation de donner la parole à tous les acteurs d’un événement, les officiels comme les autres, laissant la possibilité à toute rectification et droit de réponse. Pour moi, la multiciplité des sources est autant une obligation professionnelle qu’un choix éthique, et, de plus, c’est un enrichissement de l’information, et par là même de l’organe de presse.

Un exemple un peu particulier que je vais citer ici : en 1983 et lors d’un voyage à l’étranger j’ai rencontré un ministre dans un lieu public, il a eu l’amabilité de me fournir des éléments d’informations concernant des décisions monétaires. Avant de prendre congé du ministre je lui ai demandé _ comme il se doit _ si je peux utiliser dans le journal les informations qu’il a développé. Comme il a consentit tout en demandant de ne pas le citer nommément, j’ai publié dès mon retour au pays tout un article en citant une source bien informée, la formule consacrée dans pareil cas.

Quel était mon étonnement, le lendemain, lorsque j’ai reçu une longue lettre de démenti. J’ai procédé à la publication de la lettre avec tout son contenu, non sans avoir appelé le ministre source de l’information.

Trois mois après, toutes les informations énoncés dans le journal ont été confirmées officiellement. J’ai, alors ,publié sans aucun commentaire, le texte de l’article que j’ai passé, le texte du démenti et le texte des décisions arrêtées et confirmant les informations déjà démenties.

Pour dire que démentir une information, c’est peut être une autre façon de la confirmer.

Seulement ce n’est pas à tous les coups qu’un démenti confirme une information parue, et le journaliste doit donner la possibilité à l’intéressé de démentir ou rectifier un texte qui lui paraît inexact, injurieux ou diffamatoire .Comme je viens de le dire, il arrive souvent au journaliste de “ soutirer ” de quelqu’un des informations de première main.

Dans ce cas, il faut bien tenir la source au courant de la possibilité de publier dans tel ou tel autre journal ces informations.

Dans le cas ou la source refuse, il ne faut surtout pas passer outre; car c’est un manquement à l’éthique d’un coté, et c’est une perte définitive de la confiance d’une source d’information qui peut se révéler un jour très importante d’autre part.

Enfin, je ne terminerai cet exposé, sans vous parler du plagiat et l’utilisation de textes d’autrui sous la signature d’une personne tierce. Je le dis et je le redis c’est beaucoup plus grave et répréhensible que le vol, et c’est du vol caractérisé.

Un “ journaliste ” qui s’approprie un texte d’autrui n’est pas digne de porter la qualité de journaliste, un collègue qui plagie un article qu’il a puisé dans une revue arabe pas très répandue et dont le fait a été découvert par un collègue, souffre depuis plus de 20 ans de sa malheu-reuse aventure.

Ethique et Pratiques Journalistiques
Pendant les périodes de crise, les moments de difficultés, l’éthique dans le monde des journalistes devient un sujet d’actualité, et les journalistes deviennent une cible facile pour tous, gouvernants et gouvernés.
Je ne parlerai pas ici de l’éthique et de la déontologie, dans leurs aspects théoriques, les collègues et les universitaires sont plus compétents que moi dans ce domaine, mais je vais essayer de vous exposer mon expérience durant des décennies avec le souci qui m’a toujours envahi : à savoir si je suis ou non conforme aux exigences d’un métier, qui touche à la vie privée des autres, à l’indépendance vis-à-vis de l’argent, du pouvoir — et ce n’est pas seulement le pouvoir politique ou gouvernemental —, qui touche aussi aux tentatives réussies ou non de l’instrumentalisation du journaliste, voire sa manipulation, que ce soit à son insu ou avec sa complicité, qui découle des comportements du journaliste ou du public dans des rapports qui restent difficiles à cerner avec précision.

Et je crois fermement aujourd’hui, après toutes ces années passées à la cour de sa majesté la presse, que la problématique de l’éthique journalistique, contrairement à la déontologie des autres professions et corps qui sont régis par des codes d’éthique, reste la plus difficile à résoudre, de par la nature de cette profession d’une part qui ne peut pas être le fait des professionnels seulement, et de par la nature des comportements des personnes, leur honnêteté ou leur malhonnêteté.

Pour tenter de définir, un tant soit peu la déontologie, je commencerai par me référer à des codes éthiques établis en France et en Europe par des confrères. J’illustrerai, ensuite, mon intervention par des cas concrets et récents.

J’en viens maintenant à des cas concrets issus de mon expérience personnelle et je n’en citerai que quelques uns laissant aux débats le soin de dégager d’autres.

Pour moi, le journaliste doit, seul, procéder à :

1/ La défense contre la manipulation, consciente ou inconsciente

2/ La relativisation de tout

3/ L’esprit critique et cartésien appliqué à toute information doiuteuse

4/ L’honnêteté et le courage de recourir spontanément ou après intervention, à la correction des informations inexactes ou réputées telles.

5/ L’interdiction de tout plagiat.

Je ne prétends nullement cerner par ces cinq points tous les cas éventuels de manquement à l’éthique journalistique, il y aura certainement des dizaines et peut être des centaines d’autres, mais je m’en tiendrai à ceux-là.

Pendant la deuxième guerre du Golfe en 1990/1991, les journalistes, et parmi les plus éminents sur la scène mondiale, ont été manipulés, berné par une machine militaire de propagande des plus rodée au monde, et on nous a déversé, à longueur de journées, des demi-vérités ou des contre-vérités distillées par petites doses qui changeaient totalement les données du problème, et qui nous induisaient en erreur.

Cela a commencé, dès les premiers jours de l’occupation du Koweit par l’Irak, lorsqu’on a prétendu que l’armée irakienne représentait la troisième ou quatrième force armée du monde, pour faire peur et susciter une méfiance à l’égard de l’état irakien, et justifier, d’avance, l’agression qui sera perpétrée par l’alliance contre ce pays qui était malgré tout dans son tort en annexant un état indépendant et souverain et par-dessus tout membre de la Ligue arabe et des Nations unies.

Les choses sont allées en s’aggravant pendant la période des combats, et de demi-vérités à des contre-vérités, on est allé en avant dans la déformation de l’information en aliénant l’opinion mondiale, et, laissez moi le dire, en la prenant comme otage.

Je dirai, que dans ce cas, des journalistes éminents ont été mobilisés, manipulés, et, pour certains, en connaissance de cause. Ce qui me paraît comme une trahison à la profession et sa déontologie.

Il faut dire que je nourris un sentiment particulier, à la manipulation de l’information, dont j’ai été plus que témoin pendant la guerre des six jours en 1967, : alors que l’aviation égyptienne a été clouée au sol et que les armées arabes battaient en retraite, enregistrant une défaite retentissante que l’on va appeler “ naksa ”, nos journaux titraient dans des manchettes de 8 colonnes le jour du 10 juin 1967 : “ Les armées arabes se promèneront ce soir à Tel-Aviv ” bien que toutes les agences de presse crédibles aient annoncé dés le premier jour de la guerre la débâcle des armées arabes. Ce qui va se confirmer quelques heures après.

Il faut dire que notre presse tunisienne n’était pas mieux lotie en 1990/1991, et un certain nombre de journaux n’ont pas hésité, en déformant ou en occultant les faits, à flatter un sentiment de panarabisme ambiant, loin de toute considération du respect de l’individu et du lecteur tunisien et de son droit à savoir la vérité.

Et j’ajoute ,que ce que je crains réellement le plus, c’est que, le seul mobile pour ces positions ne soit le gain facile et les tentations de tirer le tirage vers le haut de n’importe quelle façon.

J’invoque ici dans cet ordre d’idée, la question posée par le professeur Mohamed Hamdane lors d’un précédent séminaire dans cette enceinte lorsqu’il dit : le journaliste tunisien se considère-t-il comme un militant investi d’une mission qu’il doit accomplir ? Est-t-il au service d’une cause ?

Oui, pour moi, il y une seule Cause : la recherche de la vérité. J’ai bien parlé de recherche et non point de possession de la Vérité.

Le plus grave c’est que les journalistes ou certains journalistes,reviennent aux même méthodes à l’occasion de chaque événement d’importance, pendant les derniers mois, la presse occidentale et particulièrement la presse américaine ne se s’est pas privée de manipuler, et les informations du 11 septembre, et les informations de la guerre d’Afghanistan, en publiant des pseudo informations du Pentagone comme s’il s’agissait d’éléments objectifs alors que ce n’était que pure propagande et contre-vérité.

Procédant de la même dérive, un “ journaliste ” d’El Jazira a diffusé une information inventée de toute pièce, ce qui est déontologiquement répréhensible, il disait que, pour le 11 septembre, 4000 juifs travaillant au centre international de commerce ne se sont pas déplacés à leur travail cette journée.

En passant au deuxième point, je dirai que le journaliste se doit de relativiser les choses, les vérités absolues n’existant pas. Même dans les sciences réputées exactes, tout est remis en question depuis Einstein. Comme il n’y a pas de vérité absolue, il faut avoir suffisamment de sens critique et une dose cartésienne importante pour avoir la capacité nécessaire de regarder les différentes facettes d’une vérité.

Pour cela il me paraît nécessaire de recourir et dans tous les cas au recoupement de l’information, et à part le communiqué officiel, cité comme tel– cela ne veut pas dire que tout communiqué ne doive pas être vérifié, recoupé afin de s’entourer de toutes les garanties de fiabilité et de crédibilité.

Il va sans dire qu’une information non recoupée, donc invérifiable, perd toute sa valeur, et dénote une ignorance flagrante des techniques fondamentale de la profession journalistique.

La précision doit aussi guider le travail du journaliste, une information vague, non circonstanciée, ne peut que nuire à l’image du journaliste et à celle de son organe de presse.

Aussi, faut-il dire que le respect de la déontologie passe par l’obligation de donner la parole à tous les acteurs d’un événement, les officiels comme les autres, laissant la possibilité à toute rectification et droit de réponse. Pour moi, la multiciplité des sources est autant une obligation professionnelle qu’un choix éthique, et, de plus, c’est un enrichissement de l’information, et par là même de l’organe de presse.

Un exemple un peu particulier que je vais citer ici : en 1983 et lors d’un voyage à l’étranger j’ai rencontré un ministre dans un lieu public, il a eu l’amabilité de me fournir des éléments d’informations concernant des décisions monétaires. Avant de prendre congé du ministre je lui ai demandé _ comme il se doit _ si je peux utiliser dans le journal les informations qu’il a développé. Comme il a consentit tout en demandant de ne pas le citer nommément, j’ai publié dès mon retour au pays tout un article en citant une source bien informée, la formule consacrée dans pareil cas.

Quel était mon étonnement, le lendemain, lorsque j’ai reçu une longue lettre de démenti. J’ai procédé à la publication de la lettre avec tout son contenu, non sans avoir appelé le ministre source de l’information.

Trois mois après, toutes les informations énoncés dans le journal ont été confirmées officiellement. J’ai, alors ,publié sans aucun commentaire, le texte de l’article que j’ai passé, le texte du démenti et le texte des décisions arrêtées et confirmant les informations déjà démenties.

Pour dire que démentir une information, c’est peut être une autre façon de la confirmer.

Seulement ce n’est pas à tous les coups qu’un démenti confirme une information parue, et le journaliste doit donner la possibilité à l’intéressé de démentir ou rectifier un texte qui lui paraît inexact, injurieux ou diffamatoire .Comme je viens de le dire, il arrive souvent au journaliste de “ soutirer ” de quelqu’un des informations de première main.

Dans ce cas, il faut bien tenir la source au courant de la possibilité de publier dans tel ou tel autre journal ces informations.

Dans le cas ou la source refuse, il ne faut surtout pas passer outre; car c’est un manquement à l’éthique d’un coté, et c’est une perte définitive de la confiance d’une source d’information qui peut se révéler un jour très importante d’autre part.

Enfin, je ne terminerai cet exposé, sans vous parler du plagiat et l’utilisation de textes d’autrui sous la signature d’une personne tierce. Je le dis et je le redis c’est beaucoup plus grave et répréhensible que le vol, et c’est du vol caractérisé.

Un “ journaliste ” qui s’approprie un texte d’autrui n’est pas digne de porter la qualité de journaliste, un collègue qui plagie un article qu’il a puisé dans une revue arabe pas très répandue et dont le fait a été découvert par un collègue, souffre depuis plus de 20 ans de sa malheu-reuse aventure.

Ethique et Pratiques Journalistiques
Pendant les périodes de crise, les moments de difficultés, l’éthique dans le monde des journalistes devient un sujet d’actualité, et les journalistes deviennent une cible facile pour tous, gouvernants et gouvernés.
Je ne parlerai pas ici de l’éthique et de la déontologie, dans leurs aspects théoriques, les collègues et les universitaires sont plus compétents que moi dans ce domaine, mais je vais essayer de vous exposer mon expérience durant des décennies avec le souci qui m’a toujours envahi : à savoir si je suis ou non conforme aux exigences d’un métier, qui touche à la vie privée des autres, à l’indépendance vis-à-vis de l’argent, du pouvoir — et ce n’est pas seulement le pouvoir politique ou gouvernemental —, qui touche aussi aux tentatives réussies ou non de l’instrumentalisation du journaliste, voire sa manipulation, que ce soit à son insu ou avec sa complicité, qui découle des comportements du journaliste ou du public dans des rapports qui restent difficiles à cerner avec précision.

Et je crois fermement aujourd’hui, après toutes ces années passées à la cour de sa majesté la presse, que la problématique de l’éthique journalistique, contrairement à la déontologie des autres professions et corps qui sont régis par des codes d’éthique, reste la plus difficile à résoudre, de par la nature de cette profession d’une part qui ne peut pas être le fait des professionnels seulement, et de par la nature des comportements des personnes, leur honnêteté ou leur malhonnêteté.

Pour tenter de définir, un tant soit peu la déontologie, je commencerai par me référer à des codes éthiques établis en France et en Europe par des confrères. J’illustrerai, ensuite, mon intervention par des cas concrets et récents.

J’en viens maintenant à des cas concrets issus de mon expérience personnelle et je n’en citerai que quelques uns laissant aux débats le soin de dégager d’autres.

Pour moi, le journaliste doit, seul, procéder à :

1/ La défense contre la manipulation, consciente ou inconsciente

2/ La relativisation de tout

3/ L’esprit critique et cartésien appliqué à toute information doiuteuse

4/ L’honnêteté et le courage de recourir spontanément ou après intervention, à la correction des informations inexactes ou réputées telles.

5/ L’interdiction de tout plagiat.

Je ne prétends nullement cerner par ces cinq points tous les cas éventuels de manquement à l’éthique journalistique, il y aura certainement des dizaines et peut être des centaines d’autres, mais je m’en tiendrai à ceux-là.

Pendant la deuxième guerre du Golfe en 1990/1991, les journalistes, et parmi les plus éminents sur la scène mondiale, ont été manipulés, berné par une machine militaire de propagande des plus rodée au monde, et on nous a déversé, à longueur de journées, des demi-vérités ou des contre-vérités distillées par petites doses qui changeaient totalement les données du problème, et qui nous induisaient en erreur.

Cela a commencé, dès les premiers jours de l’occupation du Koweit par l’Irak, lorsqu’on a prétendu que l’armée irakienne représentait la troisième ou quatrième force armée du monde, pour faire peur et susciter une méfiance à l’égard de l’état irakien, et justifier, d’avance, l’agression qui sera perpétrée par l’alliance contre ce pays qui était malgré tout dans son tort en annexant un état indépendant et souverain et par-dessus tout membre de la Ligue arabe et des Nations unies.

Les choses sont allées en s’aggravant pendant la période des combats, et de demi-vérités à des contre-vérités, on est allé en avant dans la déformation de l’information en aliénant l’opinion mondiale, et, laissez moi le dire, en la prenant comme otage.

Je dirai, que dans ce cas, des journalistes éminents ont été mobilisés, manipulés, et, pour certains, en connaissance de cause. Ce qui me paraît comme une trahison à la profession et sa déontologie.

Il faut dire que je nourris un sentiment particulier, à la manipulation de l’information, dont j’ai été plus que témoin pendant la guerre des six jours en 1967, : alors que l’aviation égyptienne a été clouée au sol et que les armées arabes battaient en retraite, enregistrant une défaite retentissante que l’on va appeler “ naksa ”, nos journaux titraient dans des manchettes de 8 colonnes le jour du 10 juin 1967 : “ Les armées arabes se promèneront ce soir à Tel-Aviv ” bien que toutes les agences de presse crédibles aient annoncé dés le premier jour de la guerre la débâcle des armées arabes. Ce qui va se confirmer quelques heures après.

Il faut dire que notre presse tunisienne n’était pas mieux lotie en 1990/1991, et un certain nombre de journaux n’ont pas hésité, en déformant ou en occultant les faits, à flatter un sentiment de panarabisme ambiant, loin de toute considération du respect de l’individu et du lecteur tunisien et de son droit à savoir la vérité.

Et j’ajoute ,que ce que je crains réellement le plus, c’est que, le seul mobile pour ces positions ne soit le gain facile et les tentations de tirer le tirage vers le haut de n’importe quelle façon.

J’invoque ici dans cet ordre d’idée, la question posée par le professeur Mohamed Hamdane lors d’un précédent séminaire dans cette enceinte lorsqu’il dit : le journaliste tunisien se considère-t-il comme un militant investi d’une mission qu’il doit accomplir ? Est-t-il au service d’une cause ?

Oui, pour moi, il y une seule Cause : la recherche de la vérité. J’ai bien parlé de recherche et non point de possession de la Vérité.

Le plus grave c’est que les journalistes ou certains journalistes,reviennent aux même méthodes à l’occasion de chaque événement d’importance, pendant les derniers mois, la presse occidentale et particulièrement la presse américaine ne se s’est pas privée de manipuler, et les informations du 11 septembre, et les informations de la guerre d’Afghanistan, en publiant des pseudo informations du Pentagone comme s’il s’agissait d’éléments objectifs alors que ce n’était que pure propagande et contre-vérité.

Procédant de la même dérive, un “ journaliste ” d’El Jazira a diffusé une information inventée de toute pièce, ce qui est déontologiquement répréhensible, il disait que, pour le 11 septembre, 4000 juifs travaillant au centre international de commerce ne se sont pas déplacés à leur travail cette journée.

En passant au deuxième point, je dirai que le journaliste se doit de relativiser les choses, les vérités absolues n’existant pas. Même dans les sciences réputées exactes, tout est remis en question depuis Einstein. Comme il n’y a pas de vérité absolue, il faut avoir suffisamment de sens critique et une dose cartésienne importante pour avoir la capacité nécessaire de regarder les différentes facettes d’une vérité.

Pour cela il me paraît nécessaire de recourir et dans tous les cas au recoupement de l’information, et à part le communiqué officiel, cité comme tel– cela ne veut pas dire que tout communiqué ne doive pas être vérifié, recoupé afin de s’entourer de toutes les garanties de fiabilité et de crédibilité.

Il va sans dire qu’une information non recoupée, donc invérifiable, perd toute sa valeur, et dénote une ignorance flagrante des techniques fondamentale de la profession journalistique.

La précision doit aussi guider le travail du journaliste, une information vague, non circonstanciée, ne peut que nuire à l’image du journaliste et à celle de son organe de presse.

Aussi, faut-il dire que le respect de la déontologie passe par l’obligation de donner la parole à tous les acteurs d’un événement, les officiels comme les autres, laissant la possibilité à toute rectification et droit de réponse. Pour moi, la multiciplité des sources est autant une obligation professionnelle qu’un choix éthique, et, de plus, c’est un enrichissement de l’information, et par là même de l’organe de presse.

Un exemple un peu particulier que je vais citer ici : en 1983 et lors d’un voyage à l’étranger j’ai rencontré un ministre dans un lieu public, il a eu l’amabilité de me fournir des éléments d’informations concernant des décisions monétaires. Avant de prendre congé du ministre je lui ai demandé _ comme il se doit _ si je peux utiliser dans le journal les informations qu’il a développé. Comme il a consentit tout en demandant de ne pas le citer nommément, j’ai publié dès mon retour au pays tout un article en citant une source bien informée, la formule consacrée dans pareil cas.

Quel était mon étonnement, le lendemain, lorsque j’ai reçu une longue lettre de démenti. J’ai procédé à la publication de la lettre avec tout son contenu, non sans avoir appelé le ministre source de l’information.

Trois mois après, toutes les informations énoncés dans le journal ont été confirmées officiellement. J’ai, alors ,publié sans aucun commentaire, le texte de l’article que j’ai passé, le texte du démenti et le texte des décisions arrêtées et confirmant les informations déjà démenties.

Pour dire que démentir une information, c’est peut être une autre façon de la confirmer.

Seulement ce n’est pas à tous les coups qu’un démenti confirme une information parue, et le journaliste doit donner la possibilité à l’intéressé de démentir ou rectifier un texte qui lui paraît inexact, injurieux ou diffamatoire .Comme je viens de le dire, il arrive souvent au journaliste de “ soutirer ” de quelqu’un des informations de première main.

Dans ce cas, il faut bien tenir la source au courant de la possibilité de publier dans tel ou tel autre journal ces informations.

Dans le cas ou la source refuse, il ne faut surtout pas passer outre; car c’est un manquement à l’éthique d’un coté, et c’est une perte définitive de la confiance d’une source d’information qui peut se révéler un jour très importante d’autre part.

Enfin, je ne terminerai cet exposé, sans vous parler du plagiat et l’utilisation de textes d’autrui sous la signature d’une personne tierce. Je le dis et je le redis c’est beaucoup plus grave et répréhensible que le vol, et c’est du vol caractérisé.

Un “ journaliste ” qui s’approprie un texte d’autrui n’est pas digne de porter la qualité de journaliste, un collègue qui plagie un article qu’il a puisé dans une revue arabe pas très répandue et dont le fait a été découvert par un collègue, souffre depuis plus de 20 ans de sa malheu-reuse aventure.

Ethique et Pratiques Journalistiques
Pendant les périodes de crise, les moments de difficultés, l’éthique dans le monde des journalistes devient un sujet d’actualité, et les journalistes deviennent une cible facile pour tous, gouvernants et gouvernés.
Je ne parlerai pas ici de l’éthique et de la déontologie, dans leurs aspects théoriques, les collègues et les universitaires sont plus compétents que moi dans ce domaine, mais je vais essayer de vous exposer mon expérience durant des décennies avec le souci qui m’a toujours envahi : à savoir si je suis ou non conforme aux exigences d’un métier, qui touche à la vie privée des autres, à l’indépendance vis-à-vis de l’argent, du pouvoir — et ce n’est pas seulement le pouvoir politique ou gouvernemental —, qui touche aussi aux tentatives réussies ou non de l’instrumentalisation du journaliste, voire sa manipulation, que ce soit à son insu ou avec sa complicité, qui découle des comportements du journaliste ou du public dans des rapports qui restent difficiles à cerner avec précision.

Et je crois fermement aujourd’hui, après toutes ces années passées à la cour de sa majesté la presse, que la problématique de l’éthique journalistique, contrairement à la déontologie des autres professions et corps qui sont régis par des codes d’éthique, reste la plus difficile à résoudre, de par la nature de cette profession d’une part qui ne peut pas être le fait des professionnels seulement, et de par la nature des comportements des personnes, leur honnêteté ou leur malhonnêteté.

Pour tenter de définir, un tant soit peu la déontologie, je commencerai par me référer à des codes éthiques établis en France et en Europe par des confrères. J’illustrerai, ensuite, mon intervention par des cas concrets et récents.

J’en viens maintenant à des cas concrets issus de mon expérience personnelle et je n’en citerai que quelques uns laissant aux débats le soin de dégager d’autres.

Pour moi, le journaliste doit, seul, procéder à :

1/ La défense contre la manipulation, consciente ou inconsciente

2/ La relativisation de tout

3/ L’esprit critique et cartésien appliqué à toute information doiuteuse

4/ L’honnêteté et le courage de recourir spontanément ou après intervention, à la correction des informations inexactes ou réputées telles.

5/ L’interdiction de tout plagiat.

Je ne prétends nullement cerner par ces cinq points tous les cas éventuels de manquement à l’éthique journalistique, il y aura certainement des dizaines et peut être des centaines d’autres, mais je m’en tiendrai à ceux-là.

Pendant la deuxième guerre du Golfe en 1990/1991, les journalistes, et parmi les plus éminents sur la scène mondiale, ont été manipulés, berné par une machine militaire de propagande des plus rodée au monde, et on nous a déversé, à longueur de journées, des demi-vérités ou des contre-vérités distillées par petites doses qui changeaient totalement les données du problème, et qui nous induisaient en erreur.

Cela a commencé, dès les premiers jours de l’occupation du Koweit par l’Irak, lorsqu’on a prétendu que l’armée irakienne représentait la troisième ou quatrième force armée du monde, pour faire peur et susciter une méfiance à l’égard de l’état irakien, et justifier, d’avance, l’agression qui sera perpétrée par l’alliance contre ce pays qui était malgré tout dans son tort en annexant un état indépendant et souverain et par-dessus tout membre de la Ligue arabe et des Nations unies.

Les choses sont allées en s’aggravant pendant la période des combats, et de demi-vérités à des contre-vérités, on est allé en avant dans la déformation de l’information en aliénant l’opinion mondiale, et, laissez moi le dire, en la prenant comme otage.

Je dirai, que dans ce cas, des journalistes éminents ont été mobilisés, manipulés, et, pour certains, en connaissance de cause. Ce qui me paraît comme une trahison à la profession et sa déontologie.

Il faut dire que je nourris un sentiment particulier, à la manipulation de l’information, dont j’ai été plus que témoin pendant la guerre des six jours en 1967, : alors que l’aviation égyptienne a été clouée au sol et que les armées arabes battaient en retraite, enregistrant une défaite retentissante que l’on va appeler “ naksa ”, nos journaux titraient dans des manchettes de 8 colonnes le jour du 10 juin 1967 : “ Les armées arabes se promèneront ce soir à Tel-Aviv ” bien que toutes les agences de presse crédibles aient annoncé dés le premier jour de la guerre la débâcle des armées arabes. Ce qui va se confirmer quelques heures après.

Il faut dire que notre presse tunisienne n’était pas mieux lotie en 1990/1991, et un certain nombre de journaux n’ont pas hésité, en déformant ou en occultant les faits, à flatter un sentiment de panarabisme ambiant, loin de toute considération du respect de l’individu et du lecteur tunisien et de son droit à savoir la vérité.

Et j’ajoute ,que ce que je crains réellement le plus, c’est que, le seul mobile pour ces positions ne soit le gain facile et les tentations de tirer le tirage vers le haut de n’importe quelle façon.

J’invoque ici dans cet ordre d’idée, la question posée par le professeur Mohamed Hamdane lors d’un précédent séminaire dans cette enceinte lorsqu’il dit : le journaliste tunisien se considère-t-il comme un militant investi d’une mission qu’il doit accomplir ? Est-t-il au service d’une cause ?

Oui, pour moi, il y une seule Cause : la recherche de la vérité. J’ai bien parlé de recherche et non point de possession de la Vérité.

Le plus grave c’est que les journalistes ou certains journalistes,reviennent aux même méthodes à l’occasion de chaque événement d’importance, pendant les derniers mois, la presse occidentale et particulièrement la presse américaine ne se s’est pas privée de manipuler, et les informations du 11 septembre, et les informations de la guerre d’Afghanistan, en publiant des pseudo informations du Pentagone comme s’il s’agissait d’éléments objectifs alors que ce n’était que pure propagande et contre-vérité.

Procédant de la même dérive, un “ journaliste ” d’El Jazira a diffusé une information inventée de toute pièce, ce qui est déontologiquement répréhensible, il disait que, pour le 11 septembre, 4000 juifs travaillant au centre international de commerce ne se sont pas déplacés à leur travail cette journée.

En passant au deuxième point, je dirai que le journaliste se doit de relativiser les choses, les vérités absolues n’existant pas. Même dans les sciences réputées exactes, tout est remis en question depuis Einstein. Comme il n’y a pas de vérité absolue, il faut avoir suffisamment de sens critique et une dose cartésienne importante pour avoir la capacité nécessaire de regarder les différentes facettes d’une vérité.

Pour cela il me paraît nécessaire de recourir et dans tous les cas au recoupement de l’information, et à part le communiqué officiel, cité comme tel– cela ne veut pas dire que tout communiqué ne doive pas être vérifié, recoupé afin de s’entourer de toutes les garanties de fiabilité et de crédibilité.

Il va sans dire qu’une information non recoupée, donc invérifiable, perd toute sa valeur, et dénote une ignorance flagrante des techniques fondamentale de la profession journalistique.

La précision doit aussi guider le travail du journaliste, une information vague, non circonstanciée, ne peut que nuire à l’image du journaliste et à celle de son organe de presse.

Aussi, faut-il dire que le respect de la déontologie passe par l’obligation de donner la parole à tous les acteurs d’un événement, les officiels comme les autres, laissant la possibilité à toute rectification et droit de réponse. Pour moi, la multiciplité des sources est autant une obligation professionnelle qu’un choix éthique, et, de plus, c’est un enrichissement de l’information, et par là même de l’organe de presse.

Un exemple un peu particulier que je vais citer ici : en 1983 et lors d’un voyage à l’étranger j’ai rencontré un ministre dans un lieu public, il a eu l’amabilité de me fournir des éléments d’informations concernant des décisions monétaires. Avant de prendre congé du ministre je lui ai demandé _ comme il se doit _ si je peux utiliser dans le journal les informations qu’il a développé. Comme il a consentit tout en demandant de ne pas le citer nommément, j’ai publié dès mon retour au pays tout un article en citant une source bien informée, la formule consacrée dans pareil cas.

Quel était mon étonnement, le lendemain, lorsque j’ai reçu une longue lettre de démenti. J’ai procédé à la publication de la lettre avec tout son contenu, non sans avoir appelé le ministre source de l’information.

Trois mois après, toutes les informations énoncés dans le journal ont été confirmées officiellement. J’ai, alors ,publié sans aucun commentaire, le texte de l’article que j’ai passé, le texte du démenti et le texte des décisions arrêtées et confirmant les informations déjà démenties.

Pour dire que démentir une information, c’est peut être une autre façon de la confirmer.

Seulement ce n’est pas à tous les coups qu’un démenti confirme une information parue, et le journaliste doit donner la possibilité à l’intéressé de démentir ou rectifier un texte qui lui paraît inexact, injurieux ou diffamatoire .Comme je viens de le dire, il arrive souvent au journaliste de “ soutirer ” de quelqu’un des informations de première main.

Dans ce cas, il faut bien tenir la source au courant de la possibilité de publier dans tel ou tel autre journal ces informations.

Dans le cas ou la source refuse, il ne faut surtout pas passer outre; car c’est un manquement à l’éthique d’un coté, et c’est une perte définitive de la confiance d’une source d’information qui peut se révéler un jour très importante d’autre part.

Enfin, je ne terminerai cet exposé, sans vous parler du plagiat et l’utilisation de textes d’autrui sous la signature d’une personne tierce. Je le dis et je le redis c’est beaucoup plus grave et répréhensible que le vol, et c’est du vol caractérisé.

Un “ journaliste ” qui s’approprie un texte d’autrui n’est pas digne de porter la qualité de journaliste, un collègue qui plagie un article qu’il a puisé dans une revue arabe pas très répandue et dont le fait a été découvert par un collègue, souffre depuis plus de 20 ans de sa malheu-reuse aventure.

Ethique et Pratiques Journalistiques
Pendant les périodes de crise, les moments de difficultés, l’éthique dans le monde des journalistes devient un sujet d’actualité, et les journalistes deviennent une cible facile pour tous, gouvernants et gouvernés.
Je ne parlerai pas ici de l’éthique et de la déontologie, dans leurs aspects théoriques, les collègues et les universitaires sont plus compétents que moi dans ce domaine, mais je vais essayer de vous exposer mon expérience durant des décennies avec le souci qui m’a toujours envahi : à savoir si je suis ou non conforme aux exigences d’un métier, qui touche à la vie privée des autres, à l’indépendance vis-à-vis de l’argent, du pouvoir — et ce n’est pas seulement le pouvoir politique ou gouvernemental —, qui touche aussi aux tentatives réussies ou non de l’instrumentalisation du journaliste, voire sa manipulation, que ce soit à son insu ou avec sa complicité, qui découle des comportements du journaliste ou du public dans des rapports qui restent difficiles à cerner avec précision.

Et je crois fermement aujourd’hui, après toutes ces années passées à la cour de sa majesté la presse, que la problématique de l’éthique journalistique, contrairement à la déontologie des autres professions et corps qui sont régis par des codes d’éthique, reste la plus difficile à résoudre, de par la nature de cette profession d’une part qui ne peut pas être le fait des professionnels seulement, et de par la nature des comportements des personnes, leur honnêteté ou leur malhonnêteté.

Pour tenter de définir, un tant soit peu la déontologie, je commencerai par me référer à des codes éthiques établis en France et en Europe par des confrères. J’illustrerai, ensuite, mon intervention par des cas concrets et récents.

J’en viens maintenant à des cas concrets issus de mon expérience personnelle et je n’en citerai que quelques uns laissant aux débats le soin de dégager d’autres.

Pour moi, le journaliste doit, seul, procéder à :

1/ La défense contre la manipulation, consciente ou inconsciente

2/ La relativisation de tout

3/ L’esprit critique et cartésien appliqué à toute information doiuteuse

4/ L’honnêteté et le courage de recourir spontanément ou après intervention, à la correction des informations inexactes ou réputées telles.

5/ L’interdiction de tout plagiat.

Je ne prétends nullement cerner par ces cinq points tous les cas éventuels de manquement à l’éthique journalistique, il y aura certainement des dizaines et peut être des centaines d’autres, mais je m’en tiendrai à ceux-là.

Pendant la deuxième guerre du Golfe en 1990/1991, les journalistes, et parmi les plus éminents sur la scène mondiale, ont été manipulés, berné par une machine militaire de propagande des plus rodée au monde, et on nous a déversé, à longueur de journées, des demi-vérités ou des contre-vérités distillées par petites doses qui changeaient totalement les données du problème, et qui nous induisaient en erreur.

Cela a commencé, dès les premiers jours de l’occupation du Koweit par l’Irak, lorsqu’on a prétendu que l’armée irakienne représentait la troisième ou quatrième force armée du monde, pour faire peur et susciter une méfiance à l’égard de l’état irakien, et justifier, d’avance, l’agression qui sera perpétrée par l’alliance contre ce pays qui était malgré tout dans son tort en annexant un état indépendant et souverain et par-dessus tout membre de la Ligue arabe et des Nations unies.

Les choses sont allées en s’aggravant pendant la période des combats, et de demi-vérités à des contre-vérités, on est allé en avant dans la déformation de l’information en aliénant l’opinion mondiale, et, laissez moi le dire, en la prenant comme otage.

Je dirai, que dans ce cas, des journalistes éminents ont été mobilisés, manipulés, et, pour certains, en connaissance de cause. Ce qui me paraît comme une trahison à la profession et sa déontologie.

Il faut dire que je nourris un sentiment particulier, à la manipulation de l’information, dont j’ai été plus que témoin pendant la guerre des six jours en 1967, : alors que l’aviation égyptienne a été clouée au sol et que les armées arabes battaient en retraite, enregistrant une défaite retentissante que l’on va appeler “ naksa ”, nos journaux titraient dans des manchettes de 8 colonnes le jour du 10 juin 1967 : “ Les armées arabes se promèneront ce soir à Tel-Aviv ” bien que toutes les agences de presse crédibles aient annoncé dés le premier jour de la guerre la débâcle des armées arabes. Ce qui va se confirmer quelques heures après.

Il faut dire que notre presse tunisienne n’était pas mieux lotie en 1990/1991, et un certain nombre de journaux n’ont pas hésité, en déformant ou en occultant les faits, à flatter un sentiment de panarabisme ambiant, loin de toute considération du respect de l’individu et du lecteur tunisien et de son droit à savoir la vérité.

Et j’ajoute ,que ce que je crains réellement le plus, c’est que, le seul mobile pour ces positions ne soit le gain facile et les tentations de tirer le tirage vers le haut de n’importe quelle façon.

J’invoque ici dans cet ordre d’idée, la question posée par le professeur Mohamed Hamdane lors d’un précédent séminaire dans cette enceinte lorsqu’il dit : le journaliste tunisien se considère-t-il comme un militant investi d’une mission qu’il doit accomplir ? Est-t-il au service d’une cause ?

Oui, pour moi, il y une seule Cause : la recherche de la vérité. J’ai bien parlé de recherche et non point de possession de la Vérité.

Le plus grave c’est que les journalistes ou certains journalistes,reviennent aux même méthodes à l’occasion de chaque événement d’importance, pendant les derniers mois, la presse occidentale et particulièrement la presse américaine ne se s’est pas privée de manipuler, et les informations du 11 septembre, et les informations de la guerre d’Afghanistan, en publiant des pseudo informations du Pentagone comme s’il s’agissait d’éléments objectifs alors que ce n’était que pure propagande et contre-vérité.

Procédant de la même dérive, un “ journaliste ” d’El Jazira a diffusé une information inventée de toute pièce, ce qui est déontologiquement répréhensible, il disait que, pour le 11 septembre, 4000 juifs travaillant au centre international de commerce ne se sont pas déplacés à leur travail cette journée.

En passant au deuxième point, je dirai que le journaliste se doit de relativiser les choses, les vérités absolues n’existant pas. Même dans les sciences réputées exactes, tout est remis en question depuis Einstein. Comme il n’y a pas de vérité absolue, il faut avoir suffisamment de sens critique et une dose cartésienne importante pour avoir la capacité nécessaire de regarder les différentes facettes d’une vérité.

Pour cela il me paraît nécessaire de recourir et dans tous les cas au recoupement de l’information, et à part le communiqué officiel, cité comme tel– cela ne veut pas dire que tout communiqué ne doive pas être vérifié, recoupé afin de s’entourer de toutes les garanties de fiabilité et de crédibilité.

Il va sans dire qu’une information non recoupée, donc invérifiable, perd toute sa valeur, et dénote une ignorance flagrante des techniques fondamentale de la profession journalistique.

La précision doit aussi guider le travail du journaliste, une information vague, non circonstanciée, ne peut que nuire à l’image du journaliste et à celle de son organe de presse.

Aussi, faut-il dire que le respect de la déontologie passe par l’obligation de donner la parole à tous les acteurs d’un événement, les officiels comme les autres, laissant la possibilité à toute rectification et droit de réponse. Pour moi, la multiciplité des sources est autant une obligation professionnelle qu’un choix éthique, et, de plus, c’est un enrichissement de l’information, et par là même de l’organe de presse.

Un exemple un peu particulier que je vais citer ici : en 1983 et lors d’un voyage à l’étranger j’ai rencontré un ministre dans un lieu public, il a eu l’amabilité de me fournir des éléments d’informations concernant des décisions monétaires. Avant de prendre congé du ministre je lui ai demandé _ comme il se doit _ si je peux utiliser dans le journal les informations qu’il a développé. Comme il a consentit tout en demandant de ne pas le citer nommément, j’ai publié dès mon retour au pays tout un article en citant une source bien informée, la formule consacrée dans pareil cas.

Quel était mon étonnement, le lendemain, lorsque j’ai reçu une longue lettre de démenti. J’ai procédé à la publication de la lettre avec tout son contenu, non sans avoir appelé le ministre source de l’information.

Trois mois après, toutes les informations énoncés dans le journal ont été confirmées officiellement. J’ai, alors ,publié sans aucun commentaire, le texte de l’article que j’ai passé, le texte du démenti et le texte des décisions arrêtées et confirmant les informations déjà démenties.

Pour dire que démentir une information, c’est peut être une autre façon de la confirmer.

Seulement ce n’est pas à tous les coups qu’un démenti confirme une information parue, et le journaliste doit donner la possibilité à l’intéressé de démentir ou rectifier un texte qui lui paraît inexact, injurieux ou diffamatoire .Comme je viens de le dire, il arrive souvent au journaliste de “ soutirer ” de quelqu’un des informations de première main.

Dans ce cas, il faut bien tenir la source au courant de la possibilité de publier dans tel ou tel autre journal ces informations.

Dans le cas ou la source refuse, il ne faut surtout pas passer outre; car c’est un manquement à l’éthique d’un coté, et c’est une perte définitive de la confiance d’une source d’information qui peut se révéler un jour très importante d’autre part.

Enfin, je ne terminerai cet exposé, sans vous parler du plagiat et l’utilisation de textes d’autrui sous la signature d’une personne tierce. Je le dis et je le redis c’est beaucoup plus grave et répréhensible que le vol, et c’est du vol caractérisé.

Un “ journaliste ” qui s’approprie un texte d’autrui n’est pas digne de porter la qualité de journaliste, un collègue qui plagie un article qu’il a puisé dans une revue arabe pas très répandue et dont le fait a été découvert par un collègue, souffre depuis plus de 20 ans de sa malheu-reuse aventure.

Ethique et Pratiques Journalistiques
Pendant les périodes de crise, les moments de difficultés, l’éthique dans le monde des journalistes devient un sujet d’actualité, et les journalistes deviennent une cible facile pour tous, gouvernants et gouvernés.
Je ne parlerai pas ici de l’éthique et de la déontologie, dans leurs aspects théoriques, les collègues et les universitaires sont plus compétents que moi dans ce domaine, mais je vais essayer de vous exposer mon expérience durant des décennies avec le souci qui m’a toujours envahi : à savoir si je suis ou non conforme aux exigences d’un métier, qui touche à la vie privée des autres, à l’indépendance vis-à-vis de l’argent, du pouvoir — et ce n’est pas seulement le pouvoir politique ou gouvernemental —, qui touche aussi aux tentatives réussies ou non de l’instrumentalisation du journaliste, voire sa manipulation, que ce soit à son insu ou avec sa complicité, qui découle des comportements du journaliste ou du public dans des rapports qui restent difficiles à cerner avec précision.

Et je crois fermement aujourd’hui, après toutes ces années passées à la cour de sa majesté la presse, que la problématique de l’éthique journalistique, contrairement à la déontologie des autres professions et corps qui sont régis par des codes d’éthique, reste la plus difficile à résoudre, de par la nature de cette profession d’une part qui ne peut pas être le fait des professionnels seulement, et de par la nature des comportements des personnes, leur honnêteté ou leur malhonnêteté.

Pour tenter de définir, un tant soit peu la déontologie, je commencerai par me référer à des codes éthiques établis en France et en Europe par des confrères. J’illustrerai, ensuite, mon intervention par des cas concrets et récents.

J’en viens maintenant à des cas concrets issus de mon expérience personnelle et je n’en citerai que quelques uns laissant aux débats le soin de dégager d’autres.

Pour moi, le journaliste doit, seul, procéder à :

1/ La défense contre la manipulation, consciente ou inconsciente

2/ La relativisation de tout

3/ L’esprit critique et cartésien appliqué à toute information doiuteuse

4/ L’honnêteté et le courage de recourir spontanément ou après intervention, à la correction des informations inexactes ou réputées telles.

5/ L’interdiction de tout plagiat.

Je ne prétends nullement cerner par ces cinq points tous les cas éventuels de manquement à l’éthique journalistique, il y aura certainement des dizaines et peut être des centaines d’autres, mais je m’en tiendrai à ceux-là.

Pendant la deuxième guerre du Golfe en 1990/1991, les journalistes, et parmi les plus éminents sur la scène mondiale, ont été manipulés, berné par une machine militaire de propagande des plus rodée au monde, et on nous a déversé, à longueur de journées, des demi-vérités ou des contre-vérités distillées par petites doses qui changeaient totalement les données du problème, et qui nous induisaient en erreur.

Cela a commencé, dès les premiers jours de l’occupation du Koweit par l’Irak, lorsqu’on a prétendu que l’armée irakienne représentait la troisième ou quatrième force armée du monde, pour faire peur et susciter une méfiance à l’égard de l’état irakien, et justifier, d’avance, l’agression qui sera perpétrée par l’alliance contre ce pays qui était malgré tout dans son tort en annexant un état indépendant et souverain et par-dessus tout membre de la Ligue arabe et des Nations unies.

Les choses sont allées en s’aggravant pendant la période des combats, et de demi-vérités à des contre-vérités, on est allé en avant dans la déformation de l’information en aliénant l’opinion mondiale, et, laissez moi le dire, en la prenant comme otage.

Je dirai, que dans ce cas, des journalistes éminents ont été mobilisés, manipulés, et, pour certains, en connaissance de cause. Ce qui me paraît comme une trahison à la profession et sa déontologie.

Il faut dire que je nourris un sentiment particulier, à la manipulation de l’information, dont j’ai été plus que témoin pendant la guerre des six jours en 1967, : alors que l’aviation égyptienne a été clouée au sol et que les armées arabes battaient en retraite, enregistrant une défaite retentissante que l’on va appeler “ naksa ”, nos journaux titraient dans des manchettes de 8 colonnes le jour du 10 juin 1967 : “ Les armées arabes se promèneront ce soir à Tel-Aviv ” bien que toutes les agences de presse crédibles aient annoncé dés le premier jour de la guerre la débâcle des armées arabes. Ce qui va se confirmer quelques heures après.

Il faut dire que notre presse tunisienne n’était pas mieux lotie en 1990/1991, et un certain nombre de journaux n’ont pas hésité, en déformant ou en occultant les faits, à flatter un sentiment de panarabisme ambiant, loin de toute considération du respect de l’individu et du lecteur tunisien et de son droit à savoir la vérité.

Et j’ajoute ,que ce que je crains réellement le plus, c’est que, le seul mobile pour ces positions ne soit le gain facile et les tentations de tirer le tirage vers le haut de n’importe quelle façon.

J’invoque ici dans cet ordre d’idée, la question posée par le professeur Mohamed Hamdane lors d’un précédent séminaire dans cette enceinte lorsqu’il dit : le journaliste tunisien se considère-t-il comme un militant investi d’une mission qu’il doit accomplir ? Est-t-il au service d’une cause ?

Oui, pour moi, il y une seule Cause : la recherche de la vérité. J’ai bien parlé de recherche et non point de possession de la Vérité.

Le plus grave c’est que les journalistes ou certains journalistes,reviennent aux même méthodes à l’occasion de chaque événement d’importance, pendant les derniers mois, la presse occidentale et particulièrement la presse américaine ne se s’est pas privée de manipuler, et les informations du 11 septembre, et les informations de la guerre d’Afghanistan, en publiant des pseudo informations du Pentagone comme s’il s’agissait d’éléments objectifs alors que ce n’était que pure propagande et contre-vérité.

Procédant de la même dérive, un “ journaliste ” d’El Jazira a diffusé une information inventée de toute pièce, ce qui est déontologiquement répréhensible, il disait que, pour le 11 septembre, 4000 juifs travaillant au centre international de commerce ne se sont pas déplacés à leur travail cette journée.

En passant au deuxième point, je dirai que le journaliste se doit de relativiser les choses, les vérités absolues n’existant pas. Même dans les sciences réputées exactes, tout est remis en question depuis Einstein. Comme il n’y a pas de vérité absolue, il faut avoir suffisamment de sens critique et une dose cartésienne importante pour avoir la capacité nécessaire de regarder les différentes facettes d’une vérité.

Pour cela il me paraît nécessaire de recourir et dans tous les cas au recoupement de l’information, et à part le communiqué officiel, cité comme tel– cela ne veut pas dire que tout communiqué ne doive pas être vérifié, recoupé afin de s’entourer de toutes les garanties de fiabilité et de crédibilité.

Il va sans dire qu’une information non recoupée, donc invérifiable, perd toute sa valeur, et dénote une ignorance flagrante des techniques fondamentale de la profession journalistique.

La précision doit aussi guider le travail du journaliste, une information vague, non circonstanciée, ne peut que nuire à l’image du journaliste et à celle de son organe de presse.

Aussi, faut-il dire que le respect de la déontologie passe par l’obligation de donner la parole à tous les acteurs d’un événement, les officiels comme les autres, laissant la possibilité à toute rectification et droit de réponse. Pour moi, la multiciplité des sources est autant une obligation professionnelle qu’un choix éthique, et, de plus, c’est un enrichissement de l’information, et par là même de l’organe de presse.

Un exemple un peu particulier que je vais citer ici : en 1983 et lors d’un voyage à l’étranger j’ai rencontré un ministre dans un lieu public, il a eu l’amabilité de me fournir des éléments d’informations concernant des décisions monétaires. Avant de prendre congé du ministre je lui ai demandé _ comme il se doit _ si je peux utiliser dans le journal les informations qu’il a développé. Comme il a consentit tout en demandant de ne pas le citer nommément, j’ai publié dès mon retour au pays tout un article en citant une source bien informée, la formule consacrée dans pareil cas.

Quel était mon étonnement, le lendemain, lorsque j’ai reçu une longue lettre de démenti. J’ai procédé à la publication de la lettre avec tout son contenu, non sans avoir appelé le ministre source de l’information.

Trois mois après, toutes les informations énoncés dans le journal ont été confirmées officiellement. J’ai, alors ,publié sans aucun commentaire, le texte de l’article que j’ai passé, le texte du démenti et le texte des décisions arrêtées et confirmant les informations déjà démenties.

Pour dire que démentir une information, c’est peut être une autre façon de la confirmer.

Seulement ce n’est pas à tous les coups qu’un démenti confirme une information parue, et le journaliste doit donner la possibilité à l’intéressé de démentir ou rectifier un texte qui lui paraît inexact, injurieux ou diffamatoire .Comme je viens de le dire, il arrive souvent au journaliste de “ soutirer ” de quelqu’un des informations de première main.

Dans ce cas, il faut bien tenir la source au courant de la possibilité de publier dans tel ou tel autre journal ces informations.

Dans le cas ou la source refuse, il ne faut surtout pas passer outre; car c’est un manquement à l’éthique d’un coté, et c’est une perte définitive de la confiance d’une source d’information qui peut se révéler un jour très importante d’autre part.

Enfin, je ne terminerai cet exposé, sans vous parler du plagiat et l’utilisation de textes d’autrui sous la signature d’une personne tierce. Je le dis et je le redis c’est beaucoup plus grave et répréhensible que le vol, et c’est du vol caractérisé.

Un “ journaliste ” qui s’approprie un texte d’autrui n’est pas digne de porter la qualité de journaliste, un collègue qui plagie un article qu’il a puisé dans une revue arabe pas très répandue et dont le fait a été découvert par un collègue, souffre depuis plus de 20 ans de sa malheu-reuse aventure.

Ethique et Pratiques Journalistiques
Pendant les périodes de crise, les moments de difficultés, l’éthique dans le monde des journalistes devient un sujet d’actualité, et les journalistes deviennent une cible facile pour tous, gouvernants et gouvernés.
Je ne parlerai pas ici de l’éthique et de la déontologie, dans leurs aspects théoriques, les collègues et les universitaires sont plus compétents que moi dans ce domaine, mais je vais essayer de vous exposer mon expérience durant des décennies avec le souci qui m’a toujours envahi : à savoir si je suis ou non conforme aux exigences d’un métier, qui touche à la vie privée des autres, à l’indépendance vis-à-vis de l’argent, du pouvoir — et ce n’est pas seulement le pouvoir politique ou gouvernemental —, qui touche aussi aux tentatives réussies ou non de l’instrumentalisation du journaliste, voire sa manipulation, que ce soit à son insu ou avec sa complicité, qui découle des comportements du journaliste ou du public dans des rapports qui restent difficiles à cerner avec précision.

Et je crois fermement aujourd’hui, après toutes ces années passées à la cour de sa majesté la presse, que la problématique de l’éthique journalistique, contrairement à la déontologie des autres professions et corps qui sont régis par des codes d’éthique, reste la plus difficile à résoudre, de par la nature de cette profession d’une part qui ne peut pas être le fait des professionnels seulement, et de par la nature des comportements des personnes, leur honnêteté ou leur malhonnêteté.

Pour tenter de définir, un tant soit peu la déontologie, je commencerai par me référer à des codes éthiques établis en France et en Europe par des confrères. J’illustrerai, ensuite, mon intervention par des cas concrets et récents.

J’en viens maintenant à des cas concrets issus de mon expérience personnelle et je n’en citerai que quelques uns laissant aux débats le soin de dégager d’autres.

Pour moi, le journaliste doit, seul, procéder à :

1/ La défense contre la manipulation, consciente ou inconsciente

2/ La relativisation de tout

3/ L’esprit critique et cartésien appliqué à toute information doiuteuse

4/ L’honnêteté et le courage de recourir spontanément ou après intervention, à la correction des informations inexactes ou réputées telles.

5/ L’interdiction de tout plagiat.

Je ne prétends nullement cerner par ces cinq points tous les cas éventuels de manquement à l’éthique journalistique, il y aura certainement des dizaines et peut être des centaines d’autres, mais je m’en tiendrai à ceux-là.

Pendant la deuxième guerre du Golfe en 1990/1991, les journalistes, et parmi les plus éminents sur la scène mondiale, ont été manipulés, berné par une machine militaire de propagande des plus rodée au monde, et on nous a déversé, à longueur de journées, des demi-vérités ou des contre-vérités distillées par petites doses qui changeaient totalement les données du problème, et qui nous induisaient en erreur.

Cela a commencé, dès les premiers jours de l’occupation du Koweit par l’Irak, lorsqu’on a prétendu que l’armée irakienne représentait la troisième ou quatrième force armée du monde, pour faire peur et susciter une méfiance à l’égard de l’état irakien, et justifier, d’avance, l’agression qui sera perpétrée par l’alliance contre ce pays qui était malgré tout dans son tort en annexant un état indépendant et souverain et par-dessus tout membre de la Ligue arabe et des Nations unies.

Les choses sont allées en s’aggravant pendant la période des combats, et de demi-vérités à des contre-vérités, on est allé en avant dans la déformation de l’information en aliénant l’opinion mondiale, et, laissez moi le dire, en la prenant comme otage.

Je dirai, que dans ce cas, des journalistes éminents ont été mobilisés, manipulés, et, pour certains, en connaissance de cause. Ce qui me paraît comme une trahison à la profession et sa déontologie.

Il faut dire que je nourris un sentiment particulier, à la manipulation de l’information, dont j’ai été plus que témoin pendant la guerre des six jours en 1967, : alors que l’aviation égyptienne a été clouée au sol et que les armées arabes battaient en retraite, enregistrant une défaite retentissante que l’on va appeler “ naksa ”, nos journaux titraient dans des manchettes de 8 colonnes le jour du 10 juin 1967 : “ Les armées arabes se promèneront ce soir à Tel-Aviv ” bien que toutes les agences de presse crédibles aient annoncé dés le premier jour de la guerre la débâcle des armées arabes. Ce qui va se confirmer quelques heures après.

Il faut dire que notre presse tunisienne n’était pas mieux lotie en 1990/1991, et un certain nombre de journaux n’ont pas hésité, en déformant ou en occultant les faits, à flatter un sentiment de panarabisme ambiant, loin de toute considération du respect de l’individu et du lecteur tunisien et de son droit à savoir la vérité.

Et j’ajoute ,que ce que je crains réellement le plus, c’est que, le seul mobile pour ces positions ne soit le gain facile et les tentations de tirer le tirage vers le haut de n’importe quelle façon.

J’invoque ici dans cet ordre d’idée, la question posée par le professeur Mohamed Hamdane lors d’un précédent séminaire dans cette enceinte lorsqu’il dit : le journaliste tunisien se considère-t-il comme un militant investi d’une mission qu’il doit accomplir ? Est-t-il au service d’une cause ?

Oui, pour moi, il y une seule Cause : la recherche de la vérité. J’ai bien parlé de recherche et non point de possession de la Vérité.

Le plus grave c’est que les journalistes ou certains journalistes,reviennent aux même méthodes à l’occasion de chaque événement d’importance, pendant les derniers mois, la presse occidentale et particulièrement la presse américaine ne se s’est pas privée de manipuler, et les informations du 11 septembre, et les informations de la guerre d’Afghanistan, en publiant des pseudo informations du Pentagone comme s’il s’agissait d’éléments objectifs alors que ce n’était que pure propagande et contre-vérité.

Procédant de la même dérive, un “ journaliste ” d’El Jazira a diffusé une information inventée de toute pièce, ce qui est déontologiquement répréhensible, il disait que, pour le 11 septembre, 4000 juifs travaillant au centre international de commerce ne se sont pas déplacés à leur travail cette journée.

En passant au deuxième point, je dirai que le journaliste se doit de relativiser les choses, les vérités absolues n’existant pas. Même dans les sciences réputées exactes, tout est remis en question depuis Einstein. Comme il n’y a pas de vérité absolue, il faut avoir suffisamment de sens critique et une dose cartésienne importante pour avoir la capacité nécessaire de regarder les différentes facettes d’une vérité.

Pour cela il me paraît nécessaire de recourir et dans tous les cas au recoupement de l’information, et à part le communiqué officiel, cité comme tel– cela ne veut pas dire que tout communiqué ne doive pas être vérifié, recoupé afin de s’entourer de toutes les garanties de fiabilité et de crédibilité.

Il va sans dire qu’une information non recoupée, donc invérifiable, perd toute sa valeur, et dénote une ignorance flagrante des techniques fondamentale de la profession journalistique.

La précision doit aussi guider le travail du journaliste, une information vague, non circonstanciée, ne peut que nuire à l’image du journaliste et à celle de son organe de presse.

Aussi, faut-il dire que le respect de la déontologie passe par l’obligation de donner la parole à tous les acteurs d’un événement, les officiels comme les autres, laissant la possibilité à toute rectification et droit de réponse. Pour moi, la multiciplité des sources est autant une obligation professionnelle qu’un choix éthique, et, de plus, c’est un enrichissement de l’information, et par là même de l’organe de presse.

Un exemple un peu particulier que je vais citer ici : en 1983 et lors d’un voyage à l’étranger j’ai rencontré un ministre dans un lieu public, il a eu l’amabilité de me fournir des éléments d’informations concernant des décisions monétaires. Avant de prendre congé du ministre je lui ai demandé _ comme il se doit _ si je peux utiliser dans le journal les informations qu’il a développé. Comme il a consentit tout en demandant de ne pas le citer nommément, j’ai publié dès mon retour au pays tout un article en citant une source bien informée, la formule consacrée dans pareil cas.

Quel était mon étonnement, le lendemain, lorsque j’ai reçu une longue lettre de démenti. J’ai procédé à la publication de la lettre avec tout son contenu, non sans avoir appelé le ministre source de l’information.

Trois mois après, toutes les informations énoncés dans le journal ont été confirmées officiellement. J’ai, alors ,publié sans aucun commentaire, le texte de l’article que j’ai passé, le texte du démenti et le texte des décisions arrêtées et confirmant les informations déjà démenties.

Pour dire que démentir une information, c’est peut être une autre façon de la confirmer.

Seulement ce n’est pas à tous les coups qu’un démenti confirme une information parue, et le journaliste doit donner la possibilité à l’intéressé de démentir ou rectifier un texte qui lui paraît inexact, injurieux ou diffamatoire .Comme je viens de le dire, il arrive souvent au journaliste de “ soutirer ” de quelqu’un des informations de première main.

Dans ce cas, il faut bien tenir la source au courant de la possibilité de publier dans tel ou tel autre journal ces informations.

Dans le cas ou la source refuse, il ne faut surtout pas passer outre; car c’est un manquement à l’éthique d’un coté, et c’est une perte définitive de la confiance d’une source d’information qui peut se révéler un jour très importante d’autre part.

Enfin, je ne terminerai cet exposé, sans vous parler du plagiat et l’utilisation de textes d’autrui sous la signature d’une personne tierce. Je le dis et je le redis c’est beaucoup plus grave et répréhensible que le vol, et c’est du vol caractérisé.

Un “ journaliste ” qui s’approprie un texte d’autrui n’est pas digne de porter la qualité de journaliste, un collègue qui plagie un article qu’il a puisé dans une revue arabe pas très répandue et dont le fait a été découvert par un collègue, souffre depuis plus de 20 ans de sa malheu-reuse aventure.

Ethique et Pratiques Journalistiques
Pendant les périodes de crise, les moments de difficultés, l’éthique dans le monde des journalistes devient un sujet d’actualité, et les journalistes deviennent une cible facile pour tous, gouvernants et gouvernés.
Je ne parlerai pas ici de l’éthique et de la déontologie, dans leurs aspects théoriques, les collègues et les universitaires sont plus compétents que moi dans ce domaine, mais je vais essayer de vous exposer mon expérience durant des décennies avec le souci qui m’a toujours envahi : à savoir si je suis ou non conforme aux exigences d’un métier, qui touche à la vie privée des autres, à l’indépendance vis-à-vis de l’argent, du pouvoir — et ce n’est pas seulement le pouvoir politique ou gouvernemental —, qui touche aussi aux tentatives réussies ou non de l’instrumentalisation du journaliste, voire sa manipulation, que ce soit à son insu ou avec sa complicité, qui découle des comportements du journaliste ou du public dans des rapports qui restent difficiles à cerner avec précision.

Et je crois fermement aujourd’hui, après toutes ces années passées à la cour de sa majesté la presse, que la problématique de l’éthique journalistique, contrairement à la déontologie des autres professions et corps qui sont régis par des codes d’éthique, reste la plus difficile à résoudre, de par la nature de cette profession d’une part qui ne peut pas être le fait des professionnels seulement, et de par la nature des comportements des personnes, leur honnêteté ou leur malhonnêteté.

Pour tenter de définir, un tant soit peu la déontologie, je commencerai par me référer à des codes éthiques établis en France et en Europe par des confrères. J’illustrerai, ensuite, mon intervention par des cas concrets et récents.

J’en viens maintenant à des cas concrets issus de mon expérience personnelle et je n’en citerai que quelques uns laissant aux débats le soin de dégager d’autres.

Pour moi, le journaliste doit, seul, procéder à :

1/ La défense contre la manipulation, consciente ou inconsciente

2/ La relativisation de tout

3/ L’esprit critique et cartésien appliqué à toute information doiuteuse

4/ L’honnêteté et le courage de recourir spontanément ou après intervention, à la correction des informations inexactes ou réputées telles.

5/ L’interdiction de tout plagiat.

Je ne prétends nullement cerner par ces cinq points tous les cas éventuels de manquement à l’éthique journalistique, il y aura certainement des dizaines et peut être des centaines d’autres, mais je m’en tiendrai à ceux-là.

Pendant la deuxième guerre du Golfe en 1990/1991, les journalistes, et parmi les plus éminents sur la scène mondiale, ont été manipulés, berné par une machine militaire de propagande des plus rodée au monde, et on nous a déversé, à longueur de journées, des demi-vérités ou des contre-vérités distillées par petites doses qui changeaient totalement les données du problème, et qui nous induisaient en erreur.

Cela a commencé, dès les premiers jours de l’occupation du Koweit par l’Irak, lorsqu’on a prétendu que l’armée irakienne représentait la troisième ou quatrième force armée du monde, pour faire peur et susciter une méfiance à l’égard de l’état irakien, et justifier, d’avance, l’agression qui sera perpétrée par l’alliance contre ce pays qui était malgré tout dans son tort en annexant un état indépendant et souverain et par-dessus tout membre de la Ligue arabe et des Nations unies.

Les choses sont allées en s’aggravant pendant la période des combats, et de demi-vérités à des contre-vérités, on est allé en avant dans la déformation de l’information en aliénant l’opinion mondiale, et, laissez moi le dire, en la prenant comme otage.

Je dirai, que dans ce cas, des journalistes éminents ont été mobilisés, manipulés, et, pour certains, en connaissance de cause. Ce qui me paraît comme une trahison à la profession et sa déontologie.

Il faut dire que je nourris un sentiment particulier, à la manipulation de l’information, dont j’ai été plus que témoin pendant la guerre des six jours en 1967, : alors que l’aviation égyptienne a été clouée au sol et que les armées arabes battaient en retraite, enregistrant une défaite retentissante que l’on va appeler “ naksa ”, nos journaux titraient dans des manchettes de 8 colonnes le jour du 10 juin 1967 : “ Les armées arabes se promèneront ce soir à Tel-Aviv ” bien que toutes les agences de presse crédibles aient annoncé dés le premier jour de la guerre la débâcle des armées arabes. Ce qui va se confirmer quelques heures après.

Il faut dire que notre presse tunisienne n’était pas mieux lotie en 1990/1991, et un certain nombre de journaux n’ont pas hésité, en déformant ou en occultant les faits, à flatter un sentiment de panarabisme ambiant, loin de toute considération du respect de l’individu et du lecteur tunisien et de son droit à savoir la vérité.

Et j’ajoute ,que ce que je crains réellement le plus, c’est que, le seul mobile pour ces positions ne soit le gain facile et les tentations de tirer le tirage vers le haut de n’importe quelle façon.

J’invoque ici dans cet ordre d’idée, la question posée par le professeur Mohamed Hamdane lors d’un précédent séminaire dans cette enceinte lorsqu’il dit : le journaliste tunisien se considère-t-il comme un militant investi d’une mission qu’il doit accomplir ? Est-t-il au service d’une cause ?

Oui, pour moi, il y une seule Cause : la recherche de la vérité. J’ai bien parlé de recherche et non point de possession de la Vérité.

Le plus grave c’est que les journalistes ou certains journalistes,reviennent aux même méthodes à l’occasion de chaque événement d’importance, pendant les derniers mois, la presse occidentale et particulièrement la presse américaine ne se s’est pas privée de manipuler, et les informations du 11 septembre, et les informations de la guerre d’Afghanistan, en publiant des pseudo informations du Pentagone comme s’il s’agissait d’éléments objectifs alors que ce n’était que pure propagande et contre-vérité.

Procédant de la même dérive, un “ journaliste ” d’El Jazira a diffusé une information inventée de toute pièce, ce qui est déontologiquement répréhensible, il disait que, pour le 11 septembre, 4000 juifs travaillant au centre international de commerce ne se sont pas déplacés à leur travail cette journée.

En passant au deuxième point, je dirai que le journaliste se doit de relativiser les choses, les vérités absolues n’existant pas. Même dans les sciences réputées exactes, tout est remis en question depuis Einstein. Comme il n’y a pas de vérité absolue, il faut avoir suffisamment de sens critique et une dose cartésienne importante pour avoir la capacité nécessaire de regarder les différentes facettes d’une vérité.

Pour cela il me paraît nécessaire de recourir et dans tous les cas au recoupement de l’information, et à part le communiqué officiel, cité comme tel– cela ne veut pas dire que tout communiqué ne doive pas être vérifié, recoupé afin de s’entourer de toutes les garanties de fiabilité et de crédibilité.

Il va sans dire qu’une information non recoupée, donc invérifiable, perd toute sa valeur, et dénote une ignorance flagrante des techniques fondamentale de la profession journalistique.

La précision doit aussi guider le travail du journaliste, une information vague, non circonstanciée, ne peut que nuire à l’image du journaliste et à celle de son organe de presse.

Aussi, faut-il dire que le respect de la déontologie passe par l’obligation de donner la parole à tous les acteurs d’un événement, les officiels comme les autres, laissant la possibilité à toute rectification et droit de réponse. Pour moi, la multiciplité des sources est autant une obligation professionnelle qu’un choix éthique, et, de plus, c’est un enrichissement de l’information, et par là même de l’organe de presse.

Un exemple un peu particulier que je vais citer ici : en 1983 et lors d’un voyage à l’étranger j’ai rencontré un ministre dans un lieu public, il a eu l’amabilité de me fournir des éléments d’informations concernant des décisions monétaires. Avant de prendre congé du ministre je lui ai demandé _ comme il se doit _ si je peux utiliser dans le journal les informations qu’il a développé. Comme il a consentit tout en demandant de ne pas le citer nommément, j’ai publié dès mon retour au pays tout un article en citant une source bien informée, la formule consacrée dans pareil cas.

Quel était mon étonnement, le lendemain, lorsque j’ai reçu une longue lettre de démenti. J’ai procédé à la publication de la lettre avec tout son contenu, non sans avoir appelé le ministre source de l’information.

Trois mois après, toutes les informations énoncés dans le journal ont été confirmées officiellement. J’ai, alors ,publié sans aucun commentaire, le texte de l’article que j’ai passé, le texte du démenti et le texte des décisions arrêtées et confirmant les informations déjà démenties.

Pour dire que démentir une information, c’est peut être une autre façon de la confirmer.

Seulement ce n’est pas à tous les coups qu’un démenti confirme une information parue, et le journaliste doit donner la possibilité à l’intéressé de démentir ou rectifier un texte qui lui paraît inexact, injurieux ou diffamatoire .Comme je viens de le dire, il arrive souvent au journaliste de “ soutirer ” de quelqu’un des informations de première main.

Dans ce cas, il faut bien tenir la source au courant de la possibilité de publier dans tel ou tel autre journal ces informations.

Dans le cas ou la source refuse, il ne faut surtout pas passer outre; car c’est un manquement à l’éthique d’un coté, et c’est une perte définitive de la confiance d’une source d’information qui peut se révéler un jour très importante d’autre part.

Enfin, je ne terminerai cet exposé, sans vous parler du plagiat et l’utilisation de textes d’autrui sous la signature d’une personne tierce. Je le dis et je le redis c’est beaucoup plus grave et répréhensible que le vol, et c’est du vol caractérisé.

Un “ journaliste ” qui s’approprie un texte d’autrui n’est pas digne de porter la qualité de journaliste, un collègue qui plagie un article qu’il a puisé dans une revue arabe pas très répandue et dont le fait a été découvert par un collègue, souffre depuis plus de 20 ans de sa malheu-reuse aventure.

Ethique et Pratiques Journalistiques
Pendant les périodes de crise, les moments de difficultés, l’éthique dans le monde des journalistes devient un sujet d’actualité, et les journalistes deviennent une cible facile pour tous, gouvernants et gouvernés.
Je ne parlerai pas ici de l’éthique et de la déontologie, dans leurs aspects théoriques, les collègues et les universitaires sont plus compétents que moi dans ce domaine, mais je vais essayer de vous exposer mon expérience durant des décennies avec le souci qui m’a toujours envahi : à savoir si je suis ou non conforme aux exigences d’un métier, qui touche à la vie privée des autres, à l’indépendance vis-à-vis de l’argent, du pouvoir — et ce n’est pas seulement le pouvoir politique ou gouvernemental —, qui touche aussi aux tentatives réussies ou non de l’instrumentalisation du journaliste, voire sa manipulation, que ce soit à son insu ou avec sa complicité, qui découle des comportements du journaliste ou du public dans des rapports qui restent difficiles à cerner avec précision.

Et je crois fermement aujourd’hui, après toutes ces années passées à la cour de sa majesté la presse, que la problématique de l’éthique journalistique, contrairement à la déontologie des autres professions et corps qui sont régis par des codes d’éthique, reste la plus difficile à résoudre, de par la nature de cette profession d’une part qui ne peut pas être le fait des professionnels seulement, et de par la nature des comportements des personnes, leur honnêteté ou leur malhonnêteté.

Pour tenter de définir, un tant soit peu la déontologie, je commencerai par me référer à des codes éthiques établis en France et en Europe par des confrères. J’illustrerai, ensuite, mon intervention par des cas concrets et récents.

J’en viens maintenant à des cas concrets issus de mon expérience personnelle et je n’en citerai que quelques uns laissant aux débats le soin de dégager d’autres.

Pour moi, le journaliste doit, seul, procéder à :

1/ La défense contre la manipulation, consciente ou inconsciente

2/ La relativisation de tout

3/ L’esprit critique et cartésien appliqué à toute information doiuteuse

4/ L’honnêteté et le courage de recourir spontanément ou après intervention, à la correction des informations inexactes ou réputées telles.

5/ L’interdiction de tout plagiat.

Je ne prétends nullement cerner par ces cinq points tous les cas éventuels de manquement à l’éthique journalistique, il y aura certainement des dizaines et peut être des centaines d’autres, mais je m’en tiendrai à ceux-là.

Pendant la deuxième guerre du Golfe en 1990/1991, les journalistes, et parmi les plus éminents sur la scène mondiale, ont été manipulés, berné par une machine militaire de propagande des plus rodée au monde, et on nous a déversé, à longueur de journées, des demi-vérités ou des contre-vérités distillées par petites doses qui changeaient totalement les données du problème, et qui nous induisaient en erreur.

Cela a commencé, dès les premiers jours de l’occupation du Koweit par l’Irak, lorsqu’on a prétendu que l’armée irakienne représentait la troisième ou quatrième force armée du monde, pour faire peur et susciter une méfiance à l’égard de l’état irakien, et justifier, d’avance, l’agression qui sera perpétrée par l’alliance contre ce pays qui était malgré tout dans son tort en annexant un état indépendant et souverain et par-dessus tout membre de la Ligue arabe et des Nations unies.

Les choses sont allées en s’aggravant pendant la période des combats, et de demi-vérités à des contre-vérités, on est allé en avant dans la déformation de l’information en aliénant l’opinion mondiale, et, laissez moi le dire, en la prenant comme otage.

Je dirai, que dans ce cas, des journalistes éminents ont été mobilisés, manipulés, et, pour certains, en connaissance de cause. Ce qui me paraît comme une trahison à la profession et sa déontologie.

Il faut dire que je nourris un sentiment particulier, à la manipulation de l’information, dont j’ai été plus que témoin pendant la guerre des six jours en 1967, : alors que l’aviation égyptienne a été clouée au sol et que les armées arabes battaient en retraite, enregistrant une défaite retentissante que l’on va appeler “ naksa ”, nos journaux titraient dans des manchettes de 8 colonnes le jour du 10 juin 1967 : “ Les armées arabes se promèneront ce soir à Tel-Aviv ” bien que toutes les agences de presse crédibles aient annoncé dés le premier jour de la guerre la débâcle des armées arabes. Ce qui va se confirmer quelques heures après.

Il faut dire que notre presse tunisienne n’était pas mieux lotie en 1990/1991, et un certain nombre de journaux n’ont pas hésité, en déformant ou en occultant les faits, à flatter un sentiment de panarabisme ambiant, loin de toute considération du respect de l’individu et du lecteur tunisien et de son droit à savoir la vérité.

Et j’ajoute ,que ce que je crains réellement le plus, c’est que, le seul mobile pour ces positions ne soit le gain facile et les tentations de tirer le tirage vers le haut de n’importe quelle façon.

J’invoque ici dans cet ordre d’idée, la question posée par le professeur Mohamed Hamdane lors d’un précédent séminaire dans cette enceinte lorsqu’il dit : le journaliste tunisien se considère-t-il comme un militant investi d’une mission qu’il doit accomplir ? Est-t-il au service d’une cause ?

Oui, pour moi, il y une seule Cause : la recherche de la vérité. J’ai bien parlé de recherche et non point de possession de la Vérité.

Le plus grave c’est que les journalistes ou certains journalistes,reviennent aux même méthodes à l’occasion de chaque événement d’importance, pendant les derniers mois, la presse occidentale et particulièrement la presse américaine ne se s’est pas privée de manipuler, et les informations du 11 septembre, et les informations de la guerre d’Afghanistan, en publiant des pseudo informations du Pentagone comme s’il s’agissait d’éléments objectifs alors que ce n’était que pure propagande et contre-vérité.

Procédant de la même dérive, un “ journaliste ” d’El Jazira a diffusé une information inventée de toute pièce, ce qui est déontologiquement répréhensible, il disait que, pour le 11 septembre, 4000 juifs travaillant au centre international de commerce ne se sont pas déplacés à leur travail cette journée.

En passant au deuxième point, je dirai que le journaliste se doit de relativiser les choses, les vérités absolues n’existant pas. Même dans les sciences réputées exactes, tout est remis en question depuis Einstein. Comme il n’y a pas de vérité absolue, il faut avoir suffisamment de sens critique et une dose cartésienne importante pour avoir la capacité nécessaire de regarder les différentes facettes d’une vérité.

Pour cela il me paraît nécessaire de recourir et dans tous les cas au recoupement de l’information, et à part le communiqué officiel, cité comme tel– cela ne veut pas dire que tout communiqué ne doive pas être vérifié, recoupé afin de s’entourer de toutes les garanties de fiabilité et de crédibilité.

Il va sans dire qu’une information non recoupée, donc invérifiable, perd toute sa valeur, et dénote une ignorance flagrante des techniques fondamentale de la profession journalistique.

La précision doit aussi guider le travail du journaliste, une information vague, non circonstanciée, ne peut que nuire à l’image du journaliste et à celle de son organe de presse.

Aussi, faut-il dire que le respect de la déontologie passe par l’obligation de donner la parole à tous les acteurs d’un événement, les officiels comme les autres, laissant la possibilité à toute rectification et droit de réponse. Pour moi, la multiciplité des sources est autant une obligation professionnelle qu’un choix éthique, et, de plus, c’est un enrichissement de l’information, et par là même de l’organe de presse.

Un exemple un peu particulier que je vais citer ici : en 1983 et lors d’un voyage à l’étranger j’ai rencontré un ministre dans un lieu public, il a eu l’amabilité de me fournir des éléments d’informations concernant des décisions monétaires. Avant de prendre congé du ministre je lui ai demandé _ comme il se doit _ si je peux utiliser dans le journal les informations qu’il a développé. Comme il a consentit tout en demandant de ne pas le citer nommément, j’ai publié dès mon retour au pays tout un article en citant une source bien informée, la formule consacrée dans pareil cas.

Quel était mon étonnement, le lendemain, lorsque j’ai reçu une longue lettre de démenti. J’ai procédé à la publication de la lettre avec tout son contenu, non sans avoir appelé le ministre source de l’information.

Trois mois après, toutes les informations énoncés dans le journal ont été confirmées officiellement. J’ai, alors ,publié sans aucun commentaire, le texte de l’article que j’ai passé, le texte du démenti et le texte des décisions arrêtées et confirmant les informations déjà démenties.

Pour dire que démentir une information, c’est peut être une autre façon de la confirmer.

Seulement ce n’est pas à tous les coups qu’un démenti confirme une information parue, et le journaliste doit donner la possibilité à l’intéressé de démentir ou rectifier un texte qui lui paraît inexact, injurieux ou diffamatoire .Comme je viens de le dire, il arrive souvent au journaliste de “ soutirer ” de quelqu’un des informations de première main.

Dans ce cas, il faut bien tenir la source au courant de la possibilité de publier dans tel ou tel autre journal ces informations.

Dans le cas ou la source refuse, il ne faut surtout pas passer outre; car c’est un manquement à l’éthique d’un coté, et c’est une perte définitive de la confiance d’une source d’information qui peut se révéler un jour très importante d’autre part.

Enfin, je ne terminerai cet exposé, sans vous parler du plagiat et l’utilisation de textes d’autrui sous la signature d’une personne tierce. Je le dis et je le redis c’est beaucoup plus grave et répréhensible que le vol, et c’est du vol caractérisé.

Un “ journaliste ” qui s’approprie un texte d’autrui n’est pas digne de porter la qualité de journaliste, un collègue qui plagie un article qu’il a puisé dans une revue arabe pas très répandue et dont le fait a été découvert par un collègue, souffre depuis plus de 20 ans de sa malheu-reuse aventure.

Ethique et Pratiques Journalistiques
Pendant les périodes de crise, les moments de difficultés, l’éthique dans le monde des journalistes devient un sujet d’actualité, et les journalistes deviennent une cible facile pour tous, gouvernants et gouvernés.
Je ne parlerai pas ici de l’éthique et de la déontologie, dans leurs aspects théoriques, les collègues et les universitaires sont plus compétents que moi dans ce domaine, mais je vais essayer de vous exposer mon expérience durant des décennies avec le souci qui m’a toujours envahi : à savoir si je suis ou non conforme aux exigences d’un métier, qui touche à la vie privée des autres, à l’indépendance vis-à-vis de l’argent, du pouvoir — et ce n’est pas seulement le pouvoir politique ou gouvernemental —, qui touche aussi aux tentatives réussies ou non de l’instrumentalisation du journaliste, voire sa manipulation, que ce soit à son insu ou avec sa complicité, qui découle des comportements du journaliste ou du public dans des rapports qui restent difficiles à cerner avec précision.

Et je crois fermement aujourd’hui, après toutes ces années passées à la cour de sa majesté la presse, que la problématique de l’éthique journalistique, contrairement à la déontologie des autres professions et corps qui sont régis par des codes d’éthique, reste la plus difficile à résoudre, de par la nature de cette profession d’une part qui ne peut pas être le fait des professionnels seulement, et de par la nature des comportements des personnes, leur honnêteté ou leur malhonnêteté.

Pour tenter de définir, un tant soit peu la déontologie, je commencerai par me référer à des codes éthiques établis en France et en Europe par des confrères. J’illustrerai, ensuite, mon intervention par des cas concrets et récents.

J’en viens maintenant à des cas concrets issus de mon expérience personnelle et je n’en citerai que quelques uns laissant aux débats le soin de dégager d’autres.

Pour moi, le journaliste doit, seul, procéder à :

1/ La défense contre la manipulation, consciente ou inconsciente

2/ La relativisation de tout

3/ L’esprit critique et cartésien appliqué à toute information doiuteuse

4/ L’honnêteté et le courage de recourir spontanément ou après intervention, à la correction des informations inexactes ou réputées telles.

5/ L’interdiction de tout plagiat.

Je ne prétends nullement cerner par ces cinq points tous les cas éventuels de manquement à l’éthique journalistique, il y aura certainement des dizaines et peut être des centaines d’autres, mais je m’en tiendrai à ceux-là.

Pendant la deuxième guerre du Golfe en 1990/1991, les journalistes, et parmi les plus éminents sur la scène mondiale, ont été manipulés, berné par une machine militaire de propagande des plus rodée au monde, et on nous a déversé, à longueur de journées, des demi-vérités ou des contre-vérités distillées par petites doses qui changeaient totalement les données du problème, et qui nous induisaient en erreur.

Cela a commencé, dès les premiers jours de l’occupation du Koweit par l’Irak, lorsqu’on a prétendu que l’armée irakienne représentait la troisième ou quatrième force armée du monde, pour faire peur et susciter une méfiance à l’égard de l’état irakien, et justifier, d’avance, l’agression qui sera perpétrée par l’alliance contre ce pays qui était malgré tout dans son tort en annexant un état indépendant et souverain et par-dessus tout membre de la Ligue arabe et des Nations unies.

Les choses sont allées en s’aggravant pendant la période des combats, et de demi-vérités à des contre-vérités, on est allé en avant dans la déformation de l’information en aliénant l’opinion mondiale, et, laissez moi le dire, en la prenant comme otage.

Je dirai, que dans ce cas, des journalistes éminents ont été mobilisés, manipulés, et, pour certains, en connaissance de cause. Ce qui me paraît comme une trahison à la profession et sa déontologie.

Il faut dire que je nourris un sentiment particulier, à la manipulation de l’information, dont j’ai été plus que témoin pendant la guerre des six jours en 1967, : alors que l’aviation égyptienne a été clouée au sol et que les armées arabes battaient en retraite, enregistrant une défaite retentissante que l’on va appeler “ naksa ”, nos journaux titraient dans des manchettes de 8 colonnes le jour du 10 juin 1967 : “ Les armées arabes se promèneront ce soir à Tel-Aviv ” bien que toutes les agences de presse crédibles aient annoncé dés le premier jour de la guerre la débâcle des armées arabes. Ce qui va se confirmer quelques heures après.

Il faut dire que notre presse tunisienne n’était pas mieux lotie en 1990/1991, et un certain nombre de journaux n’ont pas hésité, en déformant ou en occultant les faits, à flatter un sentiment de panarabisme ambiant, loin de toute considération du respect de l’individu et du lecteur tunisien et de son droit à savoir la vérité.

Et j’ajoute ,que ce que je crains réellement le plus, c’est que, le seul mobile pour ces positions ne soit le gain facile et les tentations de tirer le tirage vers le haut de n’importe quelle façon.

J’invoque ici dans cet ordre d’idée, la question posée par le professeur Mohamed Hamdane lors d’un précédent séminaire dans cette enceinte lorsqu’il dit : le journaliste tunisien se considère-t-il comme un militant investi d’une mission qu’il doit accomplir ? Est-t-il au service d’une cause ?

Oui, pour moi, il y une seule Cause : la recherche de la vérité. J’ai bien parlé de recherche et non point de possession de la Vérité.

Le plus grave c’est que les journalistes ou certains journalistes,reviennent aux même méthodes à l’occasion de chaque événement d’importance, pendant les derniers mois, la presse occidentale et particulièrement la presse américaine ne se s’est pas privée de manipuler, et les informations du 11 septembre, et les informations de la guerre d’Afghanistan, en publiant des pseudo informations du Pentagone comme s’il s’agissait d’éléments objectifs alors que ce n’était que pure propagande et contre-vérité.

Procédant de la même dérive, un “ journaliste ” d’El Jazira a diffusé une information inventée de toute pièce, ce qui est déontologiquement répréhensible, il disait que, pour le 11 septembre, 4000 juifs travaillant au centre international de commerce ne se sont pas déplacés à leur travail cette journée.

En passant au deuxième point, je dirai que le journaliste se doit de relativiser les choses, les vérités absolues n’existant pas. Même dans les sciences réputées exactes, tout est remis en question depuis Einstein. Comme il n’y a pas de vérité absolue, il faut avoir suffisamment de sens critique et une dose cartésienne importante pour avoir la capacité nécessaire de regarder les différentes facettes d’une vérité.

Pour cela il me paraît nécessaire de recourir et dans tous les cas au recoupement de l’information, et à part le communiqué officiel, cité comme tel– cela ne veut pas dire que tout communiqué ne doive pas être vérifié, recoupé afin de s’entourer de toutes les garanties de fiabilité et de crédibilité.

Il va sans dire qu’une information non recoupée, donc invérifiable, perd toute sa valeur, et dénote une ignorance flagrante des techniques fondamentale de la profession journalistique.

La précision doit aussi guider le travail du journaliste, une information vague, non circonstanciée, ne peut que nuire à l’image du journaliste et à celle de son organe de presse.

Aussi, faut-il dire que le respect de la déontologie passe par l’obligation de donner la parole à tous les acteurs d’un événement, les officiels comme les autres, laissant la possibilité à toute rectification et droit de réponse. Pour moi, la multiciplité des sources est autant une obligation professionnelle qu’un choix éthique, et, de plus, c’est un enrichissement de l’information, et par là même de l’organe de presse.

Un exemple un peu particulier que je vais citer ici : en 1983 et lors d’un voyage à l’étranger j’ai rencontré un ministre dans un lieu public, il a eu l’amabilité de me fournir des éléments d’informations concernant des décisions monétaires. Avant de prendre congé du ministre je lui ai demandé _ comme il se doit _ si je peux utiliser dans le journal les informations qu’il a développé. Comme il a consentit tout en demandant de ne pas le citer nommément, j’ai publié dès mon retour au pays tout un article en citant une source bien informée, la formule consacrée dans pareil cas.

Quel était mon étonnement, le lendemain, lorsque j’ai reçu une longue lettre de démenti. J’ai procédé à la publication de la lettre avec tout son contenu, non sans avoir appelé le ministre source de l’information.

Trois mois après, toutes les informations énoncés dans le journal ont été confirmées officiellement. J’ai, alors ,publié sans aucun commentaire, le texte de l’article que j’ai passé, le texte du démenti et le texte des décisions arrêtées et confirmant les informations déjà démenties.

Pour dire que démentir une information, c’est peut être une autre façon de la confirmer.

Seulement ce n’est pas à tous les coups qu’un démenti confirme une information parue, et le journaliste doit donner la possibilité à l’intéressé de démentir ou rectifier un texte qui lui paraît inexact, injurieux ou diffamatoire .Comme je viens de le dire, il arrive souvent au journaliste de “ soutirer ” de quelqu’un des informations de première main.

Dans ce cas, il faut bien tenir la source au courant de la possibilité de publier dans tel ou tel autre journal ces informations.

Dans le cas ou la source refuse, il ne faut surtout pas passer outre; car c’est un manquement à l’éthique d’un coté, et c’est une perte définitive de la confiance d’une source d’information qui peut se révéler un jour très importante d’autre part.

Enfin, je ne terminerai cet exposé, sans vous parler du plagiat et l’utilisation de textes d’autrui sous la signature d’une personne tierce. Je le dis et je le redis c’est beaucoup plus grave et répréhensible que le vol, et c’est du vol caractérisé.

Un “ journaliste ” qui s’approprie un texte d’autrui n’est pas digne de porter la qualité de journaliste, un collègue qui plagie un article qu’il a puisé dans une revue arabe pas très répandue et dont le fait a été découvert par un collègue, souffre depuis plus de 20 ans de sa malheu-reuse aventure.

Ethique et Pratiques Journalistiques
Pendant les périodes de crise, les moments de difficultés, l’éthique dans le monde des journalistes devient un sujet d’actualité, et les journalistes deviennent une cible facile pour tous, gouvernants et gouvernés.
Je ne parlerai pas ici de l’éthique et de la déontologie, dans leurs aspects théoriques, les collègues et les universitaires sont plus compétents que moi dans ce domaine, mais je vais essayer de vous exposer mon expérience durant des décennies avec le souci qui m’a toujours envahi : à savoir si je suis ou non conforme aux exigences d’un métier, qui touche à la vie privée des autres, à l’indépendance vis-à-vis de l’argent, du pouvoir — et ce n’est pas seulement le pouvoir politique ou gouvernemental —, qui touche aussi aux tentatives réussies ou non de l’instrumentalisation du journaliste, voire sa manipulation, que ce soit à son insu ou avec sa complicité, qui découle des comportements du journaliste ou du public dans des rapports qui restent difficiles à cerner avec précision.

Et je crois fermement aujourd’hui, après toutes ces années passées à la cour de sa majesté la presse, que la problématique de l’éthique journalistique, contrairement à la déontologie des autres professions et corps qui sont régis par des codes d’éthique, reste la plus difficile à résoudre, de par la nature de cette profession d’une part qui ne peut pas être le fait des professionnels seulement, et de par la nature des comportements des personnes, leur honnêteté ou leur malhonnêteté.

Pour tenter de définir, un tant soit peu la déontologie, je commencerai par me référer à des codes éthiques établis en France et en Europe par des confrères. J’illustrerai, ensuite, mon intervention par des cas concrets et récents.

J’en viens maintenant à des cas concrets issus de mon expérience personnelle et je n’en citerai que quelques uns laissant aux débats le soin de dégager d’autres.

Pour moi, le journaliste doit, seul, procéder à :

1/ La défense contre la manipulation, consciente ou inconsciente

2/ La relativisation de tout

3/ L’esprit critique et cartésien appliqué à toute information doiuteuse

4/ L’honnêteté et le courage de recourir spontanément ou après intervention, à la correction des informations inexactes ou réputées telles.

5/ L’interdiction de tout plagiat.

Je ne prétends nullement cerner par ces cinq points tous les cas éventuels de manquement à l’éthique journalistique, il y aura certainement des dizaines et peut être des centaines d’autres, mais je m’en tiendrai à ceux-là.

Pendant la deuxième guerre du Golfe en 1990/1991, les journalistes, et parmi les plus éminents sur la scène mondiale, ont été manipulés, berné par une machine militaire de propagande des plus rodée au monde, et on nous a déversé, à longueur de journées, des demi-vérités ou des contre-vérités distillées par petites doses qui changeaient totalement les données du problème, et qui nous induisaient en erreur.

Cela a commencé, dès les premiers jours de l’occupation du Koweit par l’Irak, lorsqu’on a prétendu que l’armée irakienne représentait la troisième ou quatrième force armée du monde, pour faire peur et susciter une méfiance à l’égard de l’état irakien, et justifier, d’avance, l’agression qui sera perpétrée par l’alliance contre ce pays qui était malgré tout dans son tort en annexant un état indépendant et souverain et par-dessus tout membre de la Ligue arabe et des Nations unies.

Les choses sont allées en s’aggravant pendant la période des combats, et de demi-vérités à des contre-vérités, on est allé en avant dans la déformation de l’information en aliénant l’opinion mondiale, et, laissez moi le dire, en la prenant comme otage.

Je dirai, que dans ce cas, des journalistes éminents ont été mobilisés, manipulés, et, pour certains, en connaissance de cause. Ce qui me paraît comme une trahison à la profession et sa déontologie.

Il faut dire que je nourris un sentiment particulier, à la manipulation de l’information, dont j’ai été plus que témoin pendant la guerre des six jours en 1967, : alors que l’aviation égyptienne a été clouée au sol et que les armées arabes battaient en retraite, enregistrant une défaite retentissante que l’on va appeler “ naksa ”, nos journaux titraient dans des manchettes de 8 colonnes le jour du 10 juin 1967 : “ Les armées arabes se promèneront ce soir à Tel-Aviv ” bien que toutes les agences de presse crédibles aient annoncé dés le premier jour de la guerre la débâcle des armées arabes. Ce qui va se confirmer quelques heures après.

Il faut dire que notre presse tunisienne n’était pas mieux lotie en 1990/1991, et un certain nombre de journaux n’ont pas hésité, en déformant ou en occultant les faits, à flatter un sentiment de panarabisme ambiant, loin de toute considération du respect de l’individu et du lecteur tunisien et de son droit à savoir la vérité.

Et j’ajoute ,que ce que je crains réellement le plus, c’est que, le seul mobile pour ces positions ne soit le gain facile et les tentations de tirer le tirage vers le haut de n’importe quelle façon.

J’invoque ici dans cet ordre d’idée, la question posée par le professeur Mohamed Hamdane lors d’un précédent séminaire dans cette enceinte lorsqu’il dit : le journaliste tunisien se considère-t-il comme un militant investi d’une mission qu’il doit accomplir ? Est-t-il au service d’une cause ?

Oui, pour moi, il y une seule Cause : la recherche de la vérité. J’ai bien parlé de recherche et non point de possession de la Vérité.

Le plus grave c’est que les journalistes ou certains journalistes,reviennent aux même méthodes à l’occasion de chaque événement d’importance, pendant les derniers mois, la presse occidentale et particulièrement la presse américaine ne se s’est pas privée de manipuler, et les informations du 11 septembre, et les informations de la guerre d’Afghanistan, en publiant des pseudo informations du Pentagone comme s’il s’agissait d’éléments objectifs alors que ce n’était que pure propagande et contre-vérité.

Procédant de la même dérive, un “ journaliste ” d’El Jazira a diffusé une information inventée de toute pièce, ce qui est déontologiquement répréhensible, il disait que, pour le 11 septembre, 4000 juifs travaillant au centre international de commerce ne se sont pas déplacés à leur travail cette journée.

En passant au deuxième point, je dirai que le journaliste se doit de relativiser les choses, les vérités absolues n’existant pas. Même dans les sciences réputées exactes, tout est remis en question depuis Einstein. Comme il n’y a pas de vérité absolue, il faut avoir suffisamment de sens critique et une dose cartésienne importante pour avoir la capacité nécessaire de regarder les différentes facettes d’une vérité.

Pour cela il me paraît nécessaire de recourir et dans tous les cas au recoupement de l’information, et à part le communiqué officiel, cité comme tel– cela ne veut pas dire que tout communiqué ne doive pas être vérifié, recoupé afin de s’entourer de toutes les garanties de fiabilité et de crédibilité.

Il va sans dire qu’une information non recoupée, donc invérifiable, perd toute sa valeur, et dénote une ignorance flagrante des techniques fondamentale de la profession journalistique.

La précision doit aussi guider le travail du journaliste, une information vague, non circonstanciée, ne peut que nuire à l’image du journaliste et à celle de son organe de presse.

Aussi, faut-il dire que le respect de la déontologie passe par l’obligation de donner la parole à tous les acteurs d’un événement, les officiels comme les autres, laissant la possibilité à toute rectification et droit de réponse. Pour moi, la multiciplité des sources est autant une obligation professionnelle qu’un choix éthique, et, de plus, c’est un enrichissement de l’information, et par là même de l’organe de presse.

Un exemple un peu particulier que je vais citer ici : en 1983 et lors d’un voyage à l’étranger j’ai rencontré un ministre dans un lieu public, il a eu l’amabilité de me fournir des éléments d’informations concernant des décisions monétaires. Avant de prendre congé du ministre je lui ai demandé _ comme il se doit _ si je peux utiliser dans le journal les informations qu’il a développé. Comme il a consentit tout en demandant de ne pas le citer nommément, j’ai publié dès mon retour au pays tout un article en citant une source bien informée, la formule consacrée dans pareil cas.

Quel était mon étonnement, le lendemain, lorsque j’ai reçu une longue lettre de démenti. J’ai procédé à la publication de la lettre avec tout son contenu, non sans avoir appelé le ministre source de l’information.

Trois mois après, toutes les informations énoncés dans le journal ont été confirmées officiellement. J’ai, alors ,publié sans aucun commentaire, le texte de l’article que j’ai passé, le texte du démenti et le texte des décisions arrêtées et confirmant les informations déjà démenties.

Pour dire que démentir une information, c’est peut être une autre façon de la confirmer.

Seulement ce n’est pas à tous les coups qu’un démenti confirme une information parue, et le journaliste doit donner la possibilité à l’intéressé de démentir ou rectifier un texte qui lui paraît inexact, injurieux ou diffamatoire .Comme je viens de le dire, il arrive souvent au journaliste de “ soutirer ” de quelqu’un des informations de première main.

Dans ce cas, il faut bien tenir la source au courant de la possibilité de publier dans tel ou tel autre journal ces informations.

Dans le cas ou la source refuse, il ne faut surtout pas passer outre; car c’est un manquement à l’éthique d’un coté, et c’est une perte définitive de la confiance d’une source d’information qui peut se révéler un jour très importante d’autre part.

Enfin, je ne terminerai cet exposé, sans vous parler du plagiat et l’utilisation de textes d’autrui sous la signature d’une personne tierce. Je le dis et je le redis c’est beaucoup plus grave et répréhensible que le vol, et c’est du vol caractérisé.

Un “ journaliste ” qui s’approprie un texte d’autrui n’est pas digne de porter la qualité de journaliste, un collègue qui plagie un article qu’il a puisé dans une revue pas très répandue et dont le fait a été découvert par un collègue, souffre depuis plus de 20 ans de sa malheu-reuse aventure.

Abdeltif Fourati


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