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ACTE 5 RETOUR AU SENEGAL DU PRESIDENT WADE : journal d’un citoyen ordinaire !

Dimanche 4 Mai 2014

Abdoulaye WADE et l’instrumentalisation de ses rapports avec les foyers religieux ou la manipulation de la faiblesse historique de certains Sénégalais !


Ce que je vais dire est très important à mon sens. A l’entame de son discours à son arrivée au siège du PDS, l’ancien président a tenté de citer un bon nombre de guides religieux. La citation des foyers religieux de Louga et de Ziguinchor a retenu un peu mon attention. C’est un fait nouveau dans son discours à mon sens, bref.

Dès le lendemain, il a commencé une tournée dans les différentes familles religieuses du pays. Cet acte en tant que tel ne pose pas problème dans la forme mais plutôt dans le fond. En analysant le cas du régime de WADE, je ne pense pas que ce phénomène ait un précédent. Dans l’histoire politique du Sénégal, aucun président n’a pu troubler la quiétude ou attenter autant à la crédibilité des guides religieux que sous WADE. Inutile de rappeler les actes et les paroles qui ont montré sa mauvaise gestion des rapports entre l’Etat, la religion et les citoyens.

La présence des hommes politiques dans les milieux religieux est une preuve que les foyers religieux sont considérés comme des leviers électoraux. Bon nombre d’écrits existent sur la question mais, à mon sens, le débat n’est pas encore scientifiquement tranché. C’est dans ce sens précis que je pense que l’attitude de WADE n’est pas liée à son à sa longue absence du pays ou à son âge mais plutôt à une visée manipulatrice.

Perpétuant cette vision des choses, WADE, dans sa démarche de conquérir les cœurs de la majorité des Sénégalais, pense, en citant l’ensemble des guides religieux des différentes confréries, gagner leur sympathie en suscitant l’émotion. Pour ceux qui pratiquent l’art oratoire, il y est enseigné qu’il y a deux ressorts pour convaincre ou/et persuader un auditoire : faire appel soit à la raison soit à l’émotion. Quand il parait impossible de convaincre par la raison, le deuxième recours est l’émotion. A mon avis, c’est dans ce sens précis que l’ancien président a tenté de citer tous les guides des familles religieuses du Sénégal.

C’est cette pratique que je trouve inacceptable. Il faut que les hommes politiques au Sénégal arrêtent de fréquenter les guides religieux pour toucher la corde sensible des fidèles. C’est littéralement une instrumentalisation à des fins politiciennes. La pratique, ainsi détournée conduit à d’autres résultats qui trahissent la vraie cause. Je saisis l’occasion pour exprimer quelques convictions.

Si nous aimons ce pays et que nous avons retenu des leçons des tragédies qu’ont connues d’autres Nations, nous devons avoir le courage de nous dire la vérité en nous regardant en face. L’exploitation à outrance du ressort religieux dans la compétition politique est un danger qui peut transformer notre pays en cendre.
A mon sens, il y a deux choses : soit cette manière de faire continue d’avoir un impact électoral soit ce n’est pas le cas et on laisse faire les hommes politiques dans leur tentative de faire une association d’image avec les guides ou responsables religieux sans prendre en compte l’impact sociétal de cette pratique.

Il faut qu’une génération de Sénégalais parvienne à trouver une solution pour l’encadrement juridique de ce phénomène. De la même manière, un parti politique ne peut s’appuyer sur une ethnie ou sur une religion, il faut penser à encadrer juridiquement la fréquentation des guides religieux en période électorale ou interdire la médiatisation de leur visite. Cette suggestion peut être hâtive en sachant également que ce ne sont pas des lois qui manquent dans ce pays mais plutôt des hommes d’Etat et des citoyens affranchis des allégeances particulières devant la fiction de l’Etat.
Il est possible que je pose mal le problème car en écrivant cela, on peut avoir l’impression que je ne veux pas affronter le plus difficile, c'est-à-dire éduquer les Sénégalais à reconsidérer leur rapport non à la religion mais plutôt avec les responsables religieux.

Cette conception revient à dire que les Sénégalais ne pourront jamais cesser de s’attacher autant aux hommes religieux et qu’il faut les protéger en évitant que les hommes politiques tentent de les manipuler en se montrant à coté des guides religieux. Cependant, j’avoue que personne ne peut déclarer que les tous les fidèles de confréries ont une sympathie pour un homme politique dès qu’il le voit prononcer le nom de leurs guides religieux ou s’affichent à ses cotés mais si cette pratique se perpétue depuis le président Léopold Senghor, c’est parce qu’elle continue à produire un certain résultant qui serait positif pour les hommes politiques. Les rapports du politique et du religieux au Sénégal sont troublants. A ce titre, cette pratique mérite d’être pensée pour le maintien de la stabilité de la société sénégalaise.

C’est une question complexe, certes mais il faut que nous, Sénégalais, parvenions à croire que nous sommes capables de penser nos problèmes les plus délicats pour trouver les meilleures solutions possibles afin que notre société puisse garder sa stabilité en cultivant la paix dans les familles, les quartiers, les villages et les villes.

Il faut que les guides religieux apprennent aux fidèles que la religion est une question personnelle, privée. Une question intime. La chose la plus essentielle dans la religion, à mon sens, c’est d’avoir la paix dans sa relation quotidienne avec Dieu et que cette foi transparaisse dans la pratique de bonnes œuvres à l’égard du prochain, de l’orphelin, de la veuve, du malade, de l’indigent etc. Quiconque enseigne le contraire est dans l’erreur. Nous autres Sénégalais, sommes-nous malades d’une pratique extériorisée de la religion?

Je pense que le régime de WADE a touché bien des sensibilités à l’époque et cela a failli dégénérer bien des fois. Cela doit nous servir de leçons pour exiger qu’un chef d’Etat Sénégalais doive avoir des limites dans les rapports de l’Etat avec le religieux. Le régime de WADE a de particulier ce type de mérite : les pratiques qui avertissent le peuple sénégalais sur les limites à ne pas franchir !
Soirée du 26 avril 2014


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