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ASSAINISSEMENT AU SENEGAL : Mille et une questions sur des fonds

Mardi 14 Septembre 2021

Au Sénégal, beaucoup de localités sont sous les eaux après les fortes pluies des derniers jours. Le gouvernement dit prendre en main le problème mais le scénario se répète chaque année pendant l’hivernage. Depuis 2012, des montants sont annoncés dans l’assainissement et pour faire face aux inondations. Malgré tout, le problème reste entier. Ce qui reste incompréhensible aux yeux de tous.
 
Comme l’année dernière, le Sénégal est de nouveau touché par les inondations. La banlieue dakaroise, Touba et d’autres villes ont encore vécu le supplice des inondations. Conséquences : quartiers inaccessibles, voiries impraticables, véhicules submergés, effondrements, noyades suivies de morts d’hommes etc. Ce, malgré la construction de canaux de drainage et de stations de pompage dans certains endroits. A Keur Massar, par exemple où la deuxième phase du Projet de gestion des eaux pluviales et d’adaptation au changement climatique (Progep, l’une des composantes du Plan décennal de gestion des inondations), les eaux de la pluie ont envahi le quartier.

Dans cette phase 2 du Progep, l’Etat du Sénégal a injecté 15 milliards de F CFA, selon le ministre des Collectivités Territoriales, Oumar Guèye. Pressé de réagir pour faire face aux inondations, le gouvernement a déclenché le 21 août dernier le plan Orsec (Organisation des secours en cas de catastrophes).

En effet, l’Etat du Sénégal a dégagé une enveloppe de 27,8 milliards de F CFA constituée de ressources internes et extérieures en 2021 dans le cadre de la lutte contre les inondations. «Ces 27,8 milliards prennent en compte l’ensemble des projets et programmes qui contribuent de façon efficace à la lutte contre les inondations pour l’année 2021. Ces ressources internes ont été mobilisées jusqu’à concurrence de 83%. Les 17% restants, c’est de l’ordre de 4 milliards.

L’administration paie après service fait», avait déclaré le directeur général du Budget, Mamadou Moustapha Ba le 22 août dernier lors de la réunion d’urgence sur le plan de l’organisation des secours tenue au ministère de l’Intérieur et de la Sécurité Publique. L’Office national de l’assainissement du Sénégal (Onas) est chargé de la mise en œuvre de la politique de l’Etat en matière d’assainissement des eaux usées et des eaux pluviales. Ses projections de 2021 étaient d’atteindre ces taux suivants : accès 73%, traitement 65%, dépollution 50%, milieu urbain et péri-urbain et accès (desserte) 58% en milieu rural. En 2020, il annonçait ces résultats : 73% d’accès (desserte), 65% en traitement et 45% en dépollution en milieu urbain et péri-urbain et 54% accès en milieu rural.

Selon l’Onas, 19 projets sont en cours d’exécution en 2021 pour un montant de 214,18 milliards F CFA à travers les investissements des bailleurs. L’Office national de l’assainissement travaille sur le Programme d’assainissement de 10 villes que sont Dakar, Saint Louis, Pikine, Louga, Rufisque, Tivaouane, Matam, Kaolack et Tambacounda d’un coût global de 60 milliards de francs CFA. Pour ce programme lancé en 2017, il était prévu «la construction d’un important réseau d’assainissement à Tivaouane, Touba, Matam et Tambacounda, d’augmenter les ouvrages dans les villes de Dakar, Pikine, Saint-Louis et Rufisque, de construire des infrastructures autonomes, de multiplier la capacité de traitement des eaux usées de 14 000 m3, et de régler le problème des inondations dans les villes de Kaolack et de Touba». «Il s'agit d'améliorer le cadre de vie et la santé des 2.909.000 personnes qui seront impactées par ce programme, soit 20% de la population du Sénégal», avait expliqué le Président de la République, Macky Sall lors de la cérémonie de lancement.

DES PROMESSES A N’EN PLUS FINIR

Depuis 2012, des milliards sont annoncés dans l’assainissement et pour lutter contre les inondations au Sénégal dont une dotation pour l’Office national de l’assainissement du Sénégal. Trois plans Orsec ont été déclenchés mais le même calvaire revient à chaque saison des pluies. En 2020, le plan Orsec s’élevait à 10 milliards de F CFA. La région de Dakar en avait reçu 762 000 000 F CFA. Le plan Orsec de 2019 qui ne concernait que la région de Dakar, était doté d’un budget de 508 000 000 F CFA.

En 2012, une enveloppe d’environ 5 milliards avait été dégagée pour le plan Orsec après les inondations qui avaient frappé les villes comme Dakar, Touba, Saint-Louis et Mbour. Il faut rappeler qu’en 2012, dans la foulée de son élection à la présidence, Macky Sall avait lancé le Programme décennal de gestion des inondations (PDGI) qui devait nécessiter plus de 700 milliards allant de la période 2012 à 2022. L’objectif était de mettre sur pied des infrastructures capables de faire face aux inondations. «Ce budget est structuré en 3 estrades. Les 5,5 milliards sont réservés à l’aménagement du territoire, 483 milliards pour la structuration urbaine et les relogements des populations impactées et les 276 milliards pour la gestion des eaux pluviales», at-il informé. Sur ce, il avait précisé que l’ONAS est concernée par les 276 milliards, c’est-à-dire, le budget qui est prévu pour la gestion des eaux pluviales. «Et dans cette enveloppe, l’Onas est à 80 milliards d’exécution», avait dit l’ancien directeur général de l’Onas Lansana Gagny Sakho l’année dernière.

Dans une mise au point envoyée à la Rédaction de Sud Quotidien le 8 juillet 2020, suite à un dossier intitulé : «des milliards dans les égouts», l’Onas rappelait que «l’argent investi par l’Etat a permis de réaliser plusieurs ouvrages aussi bien à Dakar que dans les villes secondaires. Ces ouvrages ont permis de réduire de façon considérable les impacts négatifs des inondations et de soulager beaucoup de quartiers jadis sous les eaux. Par conséquent, ces infrastructures d’assainissement qui ont coûté plusieurs milliards, ont un impact positif certain sur le vécu des Sénégalais».

Pour la phase «moyen et long terme» 2014-2016, son coût est estimé à environ 8 milliards de F CFA, selon l’Onas. « Elle a permis d’exonder des zones inondées et de permettre à plusieurs personnes de retrouver les maisons qu’elles avaient quittées depuis 2003», rapportait la note. Toujours sur cette phase, l’Office national de l’assainissement du Sénégal avait précisé qu’elle a concerné le drainage des eaux pluviales à Pikine, Thiaroye, Guédiawaye, Parcelles assainies, Hann Maristes et environs en régions comme Diourbel, SaintLouis etc. A propos du Programme décennal de lutte contre les inondations 2017-2022, l’Onas avait déclaré : «des systèmes de drainage seront réalisés pour un coût global de plus de 7 milliards de F CFA. Il s’agit du drainage des eaux pluviales des communes de Sédhiou et de Kaffrine, de l’assainissement de Médina Baye à Kaolack, du doublement de la conduite de refoulement de la station de pompage de Keur Niang à Touba, de l’extension et densification des réseaux de drainage des eaux pluviales de Colobane, Rebeuss et Yoff, du drainage des eaux pluviales du cimetière de Thiaroye et environs, du quartier Gouye Mouride à Rufisque et du pompage des eaux pluviales du point bas de Khakhoun à Kaolack». Pour rappel, en 2020, après les inondations, 7 milliards de F CFA étaient annoncés pour l’accompagnement des sapeurs pompiers, l’Onas et l’achat de matériels supplémentaires.

LES POPULATIONS LOIN D’ETRE A BOUT DE LEUR PEINE

En juin dernier, une mission d’informations parlementaire effectuée, sur demande de Macky Sall, du 15 septembre au 31 octobre 2020, avait conclu que des efforts déployés dans le cadre de la mise en œuvre du Programme décennal de gestion des inondations commencent à montrer leur efficacité. «Même s’il reste encore à faire pour arriver à la maîtrise totale des inondations à travers le pays, les efforts déployés dans le cadre de la mise en œuvre du PDGI 2012-2022 ont commencé à être efficaces et des progrès notoires sont ressentis», lit-on dans le rapport parlementaire.

Au même moment, le ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo, avait annoncé que plus de 511 milliards de F CFA (780 millions d’euros) ont été dépensés dans ce cadre du PDGI depuis 9 ans. Ce qui correspond, selon lui, à un taux d’exécution de 65,65%. Nonobstant les milliards annoncés et les opérations pré-hivernage de l’Office national de l’assainissement du Sénégal effectuées chaque année dont des travaux de curage et d'entretien de son réseau d'évacuation des eaux pluviales, le problème des inondations demeure. Ce qui reste incompréhensible aux yeux des populations qui se demandent où sont passés tous ces fonds destinés à la lutte contre les inondations ? Excédés, les riverains de la banlieue ont exprimé leur colère en manifestant et barrant l’autoroute à péage.

TRANSPARENCE DANS L’UTILISATION DES FONDS DESTINES A L’ASSAINISSEMENT AU SENEGAL Plaidoyer pour l’association des collectivités territoriales et les populations

Il faut une association des collectivités territoriales et les populations pour plus de transparence dans la gestion des fonds destinés à l’assainissement et à la lutte contre les inondations. C’est l’avis de Babacar Guèye de la Plateforme Eau et Assainissement de la société civile. «On aurait pu avoir une plus grosse transparence sur l’utilisation de ces fonds destinés à l’assainissement en associant les collectivités territoriales et les populations dans la planification des financements mais aussi avoir des canaux pour faire une reddition des comptes. A chaque fois, on fait un point d’étape pour dire voici ce qu’on avait prévu pour une commune telle. Je pense qu’aujourd’hui, le Sénégal devait arriver à ce stade-là. Par exemple, les dépenses qui sont exécutées sur un marché, soient affichées sur un site public où les gens peuvent consulter à tout moment et savoir qu’est-ce qui est fait, où on a mis cet argent-là», a-t-il dit.

Il explique la récurrence des inondations au Sénégal par une absence d’approche globale. «Aujourd’hui, les interventions qui sont en train d’être réalisées dans l’assainissement, c’est une approche plutôt curative. C’est que quand il y a le mal, on essaie de trouver une solution. On n’est pas dans une approche préventive où on essaie de trouver une solution qui soit durable à long terme. Cette approche curative justifie à mon sens qu’on fait des choses qu’on a tendance à les refaire. Ce qui engendre des dépenses considérables», a déclaré Babacar Guèye. Poursuivant son propos, il ajoute : «c’est ça qui explique on a tendance à chaque année à découvrir des nouvelles zones qui sont inondées, d’engendrer également des travaux. Avant l’hivernage, on se rend compte que les travaux ne sont pas encore terminés. Du coup, quand arrive la saison des pluies, il y a ensablement. Ça va engendrer de nouvelles dépenses. Pour moi, c’est ça qui explique un fait le fait qu’on n’est pas dans une planification qui soit globale, qui soit holistique, qui prend en compte l’ensemble des facteurs liés aux inondations pour résorber un peu le problème une bonne fois pour toutes »

PAR MARIAME DJIGOAu Sénégal, beaucoup de localités sont sous les eaux après les fortes pluies des derniers jours. Le gouvernement dit prendre en main le problème mais le scénario se répète chaque année pendant l’hivernage. Depuis 2012, des montants sont annoncés dans l’assainissement et pour faire face aux inondations. Malgré tout, le problème reste entier. Ce qui reste incompréhensible aux yeux de tous.
 
Comme l’année dernière, le Sénégal est de nouveau touché par les inondations. La banlieue dakaroise, Touba et d’autres villes ont encore vécu le supplice des inondations. Conséquences : quartiers inaccessibles, voiries impraticables, véhicules submergés, effondrements, noyades suivies de morts d’hommes etc. Ce, malgré la construction de canaux de drainage et de stations de pompage dans certains endroits. A Keur Massar, par exemple où la deuxième phase du Projet de gestion des eaux pluviales et d’adaptation au changement climatique (Progep, l’une des composantes du Plan décennal de gestion des inondations), les eaux de la pluie ont envahi le quartier.

Dans cette phase 2 du Progep, l’Etat du Sénégal a injecté 15 milliards de F CFA, selon le ministre des Collectivités Territoriales, Oumar Guèye. Pressé de réagir pour faire face aux inondations, le gouvernement a déclenché le 21 août dernier le plan Orsec (Organisation des secours en cas de catastrophes).

En effet, l’Etat du Sénégal a dégagé une enveloppe de 27,8 milliards de F CFA constituée de ressources internes et extérieures en 2021 dans le cadre de la lutte contre les inondations. «Ces 27,8 milliards prennent en compte l’ensemble des projets et programmes qui contribuent de façon efficace à la lutte contre les inondations pour l’année 2021. Ces ressources internes ont été mobilisées jusqu’à concurrence de 83%. Les 17% restants, c’est de l’ordre de 4 milliards.

L’administration paie après service fait», avait déclaré le directeur général du Budget, Mamadou Moustapha Ba le 22 août dernier lors de la réunion d’urgence sur le plan de l’organisation des secours tenue au ministère de l’Intérieur et de la Sécurité Publique. L’Office national de l’assainissement du Sénégal (Onas) est chargé de la mise en œuvre de la politique de l’Etat en matière d’assainissement des eaux usées et des eaux pluviales. Ses projections de 2021 étaient d’atteindre ces taux suivants : accès 73%, traitement 65%, dépollution 50%, milieu urbain et péri-urbain et accès (desserte) 58% en milieu rural. En 2020, il annonçait ces résultats : 73% d’accès (desserte), 65% en traitement et 45% en dépollution en milieu urbain et péri-urbain et 54% accès en milieu rural.

Selon l’Onas, 19 projets sont en cours d’exécution en 2021 pour un montant de 214,18 milliards F CFA à travers les investissements des bailleurs. L’Office national de l’assainissement travaille sur le Programme d’assainissement de 10 villes que sont Dakar, Saint Louis, Pikine, Louga, Rufisque, Tivaouane, Matam, Kaolack et Tambacounda d’un coût global de 60 milliards de francs CFA. Pour ce programme lancé en 2017, il était prévu «la construction d’un important réseau d’assainissement à Tivaouane, Touba, Matam et Tambacounda, d’augmenter les ouvrages dans les villes de Dakar, Pikine, Saint-Louis et Rufisque, de construire des infrastructures autonomes, de multiplier la capacité de traitement des eaux usées de 14 000 m3, et de régler le problème des inondations dans les villes de Kaolack et de Touba». «Il s'agit d'améliorer le cadre de vie et la santé des 2.909.000 personnes qui seront impactées par ce programme, soit 20% de la population du Sénégal», avait expliqué le Président de la République, Macky Sall lors de la cérémonie de lancement.

DES PROMESSES A N’EN PLUS FINIR

Depuis 2012, des milliards sont annoncés dans l’assainissement et pour lutter contre les inondations au Sénégal dont une dotation pour l’Office national de l’assainissement du Sénégal. Trois plans Orsec ont été déclenchés mais le même calvaire revient à chaque saison des pluies. En 2020, le plan Orsec s’élevait à 10 milliards de F CFA. La région de Dakar en avait reçu 762 000 000 F CFA. Le plan Orsec de 2019 qui ne concernait que la région de Dakar, était doté d’un budget de 508 000 000 F CFA.

En 2012, une enveloppe d’environ 5 milliards avait été dégagée pour le plan Orsec après les inondations qui avaient frappé les villes comme Dakar, Touba, Saint-Louis et Mbour. Il faut rappeler qu’en 2012, dans la foulée de son élection à la présidence, Macky Sall avait lancé le Programme décennal de gestion des inondations (PDGI) qui devait nécessiter plus de 700 milliards allant de la période 2012 à 2022. L’objectif était de mettre sur pied des infrastructures capables de faire face aux inondations. «Ce budget est structuré en 3 estrades. Les 5,5 milliards sont réservés à l’aménagement du territoire, 483 milliards pour la structuration urbaine et les relogements des populations impactées et les 276 milliards pour la gestion des eaux pluviales», at-il informé. Sur ce, il avait précisé que l’ONAS est concernée par les 276 milliards, c’est-à-dire, le budget qui est prévu pour la gestion des eaux pluviales. «Et dans cette enveloppe, l’Onas est à 80 milliards d’exécution», avait dit l’ancien directeur général de l’Onas Lansana Gagny Sakho l’année dernière.

Dans une mise au point envoyée à la Rédaction de Sud Quotidien le 8 juillet 2020, suite à un dossier intitulé : «des milliards dans les égouts», l’Onas rappelait que «l’argent investi par l’Etat a permis de réaliser plusieurs ouvrages aussi bien à Dakar que dans les villes secondaires. Ces ouvrages ont permis de réduire de façon considérable les impacts négatifs des inondations et de soulager beaucoup de quartiers jadis sous les eaux. Par conséquent, ces infrastructures d’assainissement qui ont coûté plusieurs milliards, ont un impact positif certain sur le vécu des Sénégalais».

Pour la phase «moyen et long terme» 2014-2016, son coût est estimé à environ 8 milliards de F CFA, selon l’Onas. « Elle a permis d’exonder des zones inondées et de permettre à plusieurs personnes de retrouver les maisons qu’elles avaient quittées depuis 2003», rapportait la note. Toujours sur cette phase, l’Office national de l’assainissement du Sénégal avait précisé qu’elle a concerné le drainage des eaux pluviales à Pikine, Thiaroye, Guédiawaye, Parcelles assainies, Hann Maristes et environs en régions comme Diourbel, SaintLouis etc. A propos du Programme décennal de lutte contre les inondations 2017-2022, l’Onas avait déclaré : «des systèmes de drainage seront réalisés pour un coût global de plus de 7 milliards de F CFA. Il s’agit du drainage des eaux pluviales des communes de Sédhiou et de Kaffrine, de l’assainissement de Médina Baye à Kaolack, du doublement de la conduite de refoulement de la station de pompage de Keur Niang à Touba, de l’extension et densification des réseaux de drainage des eaux pluviales de Colobane, Rebeuss et Yoff, du drainage des eaux pluviales du cimetière de Thiaroye et environs, du quartier Gouye Mouride à Rufisque et du pompage des eaux pluviales du point bas de Khakhoun à Kaolack». Pour rappel, en 2020, après les inondations, 7 milliards de F CFA étaient annoncés pour l’accompagnement des sapeurs pompiers, l’Onas et l’achat de matériels supplémentaires.

LES POPULATIONS LOIN D’ETRE A BOUT DE LEUR PEINE

En juin dernier, une mission d’informations parlementaire effectuée, sur demande de Macky Sall, du 15 septembre au 31 octobre 2020, avait conclu que des efforts déployés dans le cadre de la mise en œuvre du Programme décennal de gestion des inondations commencent à montrer leur efficacité. «Même s’il reste encore à faire pour arriver à la maîtrise totale des inondations à travers le pays, les efforts déployés dans le cadre de la mise en œuvre du PDGI 2012-2022 ont commencé à être efficaces et des progrès notoires sont ressentis», lit-on dans le rapport parlementaire.

Au même moment, le ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo, avait annoncé que plus de 511 milliards de F CFA (780 millions d’euros) ont été dépensés dans ce cadre du PDGI depuis 9 ans. Ce qui correspond, selon lui, à un taux d’exécution de 65,65%. Nonobstant les milliards annoncés et les opérations pré-hivernage de l’Office national de l’assainissement du Sénégal effectuées chaque année dont des travaux de curage et d'entretien de son réseau d'évacuation des eaux pluviales, le problème des inondations demeure. Ce qui reste incompréhensible aux yeux des populations qui se demandent où sont passés tous ces fonds destinés à la lutte contre les inondations ? Excédés, les riverains de la banlieue ont exprimé leur colère en manifestant et barrant l’autoroute à péage.

TRANSPARENCE DANS L’UTILISATION DES FONDS DESTINES A L’ASSAINISSEMENT AU SENEGAL Plaidoyer pour l’association des collectivités territoriales et les populations

Il faut une association des collectivités territoriales et les populations pour plus de transparence dans la gestion des fonds destinés à l’assainissement et à la lutte contre les inondations. C’est l’avis de Babacar Guèye de la Plateforme Eau et Assainissement de la société civile. «On aurait pu avoir une plus grosse transparence sur l’utilisation de ces fonds destinés à l’assainissement en associant les collectivités territoriales et les populations dans la planification des financements mais aussi avoir des canaux pour faire une reddition des comptes. A chaque fois, on fait un point d’étape pour dire voici ce qu’on avait prévu pour une commune telle. Je pense qu’aujourd’hui, le Sénégal devait arriver à ce stade-là. Par exemple, les dépenses qui sont exécutées sur un marché, soient affichées sur un site public où les gens peuvent consulter à tout moment et savoir qu’est-ce qui est fait, où on a mis cet argent-là», a-t-il dit.

Il explique la récurrence des inondations au Sénégal par une absence d’approche globale. «Aujourd’hui, les interventions qui sont en train d’être réalisées dans l’assainissement, c’est une approche plutôt curative. C’est que quand il y a le mal, on essaie de trouver une solution. On n’est pas dans une approche préventive où on essaie de trouver une solution qui soit durable à long terme. Cette approche curative justifie à mon sens qu’on fait des choses qu’on a tendance à les refaire. Ce qui engendre des dépenses considérables», a déclaré Babacar Guèye. Poursuivant son propos, il ajoute : «c’est ça qui explique on a tendance à chaque année à découvrir des nouvelles zones qui sont inondées, d’engendrer également des travaux. Avant l’hivernage, on se rend compte que les travaux ne sont pas encore terminés. Du coup, quand arrive la saison des pluies, il y a ensablement. Ça va engendrer de nouvelles dépenses. Pour moi, c’est ça qui explique un fait le fait qu’on n’est pas dans une planification qui soit globale, qui soit holistique, qui prend en compte l’ensemble des facteurs liés aux inondations pour résorber un peu le problème une bonne fois pour toutes »

PAR MARIAME DJIGO
http://www.sudonline.sn/
 


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