Selon vous, comment expliquer la migration des enfants en Afrique de l'Ouest ?
Quand on évoque les causes de la migration des enfants en Afrique de l’Ouest, on cite, entre autres, la pauvreté familiale, la recherche de revenus, les inégalités régionales. Les enfants migrent pour alléger la charge économique de leur famille. Ils évoluent dans leurs pays de destination ou de transit dans le travail saisonnier ou informel au niveau des zones minières, agricoles ou urbaines pour soutenir les proches. Ils se dirigent dans les centres urbains plus attractifs comme c’est le cas à Conakry en Guinée, à Abidjan en Côte d’Ivoire, à Dakar au Sénégal, etc. Il y a également les causes sociales et culturelles à travers des pratiques traditionnelles de placement d’enfants. Dans certaines sociétés, partir jeune est perçu comme un rite de passage vers l’âge adulte. Une réalité qui encourage les migrations précoces sans oublier de mentionner des facteurs sécuritaires et environnementaux. Avec la dégradation des ressources naturelles et des conflits dans certaines parties du Sahel, de nombreux enfants sont obligés de migrer pour fuir la violence.
Comment lutter contre les causes structurelles ?
Je pense que l’harmonisation des législations est une urgence. La CEDEAO promeut la libre circulation mais il y a un déficit de protocoles spécifiques pour la protection des enfants migrants. Il me semble que la priorité est d'adopter des directives contraignantes criminalisant le travail infantile dans le secteur informel. L’application des conventions internationales est également une autre priorité malheureusement seuls 35% des pays ouest-africains ont ratifié la Convention 182 de l'Organisation internationale du travail sur les pires formes de travail des enfants. A ces réponses, il faut indéniablement rajouter la formation des acteurs locaux à savoir des transporteurs et des leaders communautaires pour identifier les enfants vulnérables lors des déplacements transfrontaliers. Face aux changements climatiques, le situation est devenue complexe, c’est pour cette raison qu’il faut encourager le développement des projets d'agroécologie résiliente et des systèmes d'alerte précoce pour faire face aux migrations des enfants dans un Sahel où les déplacements climatiques ont quadruplé les dernières décennies.
Quelles réponses faut-il apporter face à la présence de plus en plus importante d’enfants et de jeunes dans les migrations ?
Je pense qu’il faut aller vers une approche intégrée. Les réponses politiques doivent conjuguer répression des trafics, protection immédiate et solutions durables. L'efficacité repose sur l'appropriation locale en impliquant davantage les communautés dans la réforme de certaines pratiques culturelles favorable à la migration des enfants. Je pense que sans des investissements massifs dans l'éducation et la lutte contre la pauvreté, la migration restera un réflexe de survie pour de nombreux enfants. Des innovations sont nécessaires et urgentes. Il faut des plateformes digitales qui encouragent le développent des applications de signalement anonyme pour les enfants victimes de traite. Nos États, en Afrique de l’Ouest, ainsi que leurs partenaires doivent reconnaitre que la migration des enfants en Afrique de l’Ouest est une réalité à encadrer. Ils doivent faire la distinction entre la mobilité choisie, la mobilité contrainte et l’exploitation, tout en renforçant les filets sociaux et éducatifs pour protéger les droits des enfants. La mobilisation d’évidences scientifiques semble être une urgence malheureusement dans les agendas politiques, la recherche est peu ou pas du tout prise en compte. Sans une base empirique solide, les réponses publiques risquent d’être inefficaces ou, pire, nuisibles.
L'absence de données fines rend invisibles des réalités cruciales. En résumé, sans une compréhension fine des dynamiques locales, les programmes d’accompagnement, de retour ou de sensibilisation vont continuer à manquer leur cible. Le constat est fait, alors, aux politiques de nourrir leur agenda !
NDARINFO.COM
Quand on évoque les causes de la migration des enfants en Afrique de l’Ouest, on cite, entre autres, la pauvreté familiale, la recherche de revenus, les inégalités régionales. Les enfants migrent pour alléger la charge économique de leur famille. Ils évoluent dans leurs pays de destination ou de transit dans le travail saisonnier ou informel au niveau des zones minières, agricoles ou urbaines pour soutenir les proches. Ils se dirigent dans les centres urbains plus attractifs comme c’est le cas à Conakry en Guinée, à Abidjan en Côte d’Ivoire, à Dakar au Sénégal, etc. Il y a également les causes sociales et culturelles à travers des pratiques traditionnelles de placement d’enfants. Dans certaines sociétés, partir jeune est perçu comme un rite de passage vers l’âge adulte. Une réalité qui encourage les migrations précoces sans oublier de mentionner des facteurs sécuritaires et environnementaux. Avec la dégradation des ressources naturelles et des conflits dans certaines parties du Sahel, de nombreux enfants sont obligés de migrer pour fuir la violence.
Comment lutter contre les causes structurelles ?
Je pense que l’harmonisation des législations est une urgence. La CEDEAO promeut la libre circulation mais il y a un déficit de protocoles spécifiques pour la protection des enfants migrants. Il me semble que la priorité est d'adopter des directives contraignantes criminalisant le travail infantile dans le secteur informel. L’application des conventions internationales est également une autre priorité malheureusement seuls 35% des pays ouest-africains ont ratifié la Convention 182 de l'Organisation internationale du travail sur les pires formes de travail des enfants. A ces réponses, il faut indéniablement rajouter la formation des acteurs locaux à savoir des transporteurs et des leaders communautaires pour identifier les enfants vulnérables lors des déplacements transfrontaliers. Face aux changements climatiques, le situation est devenue complexe, c’est pour cette raison qu’il faut encourager le développement des projets d'agroécologie résiliente et des systèmes d'alerte précoce pour faire face aux migrations des enfants dans un Sahel où les déplacements climatiques ont quadruplé les dernières décennies.
Quelles réponses faut-il apporter face à la présence de plus en plus importante d’enfants et de jeunes dans les migrations ?
Je pense qu’il faut aller vers une approche intégrée. Les réponses politiques doivent conjuguer répression des trafics, protection immédiate et solutions durables. L'efficacité repose sur l'appropriation locale en impliquant davantage les communautés dans la réforme de certaines pratiques culturelles favorable à la migration des enfants. Je pense que sans des investissements massifs dans l'éducation et la lutte contre la pauvreté, la migration restera un réflexe de survie pour de nombreux enfants. Des innovations sont nécessaires et urgentes. Il faut des plateformes digitales qui encouragent le développent des applications de signalement anonyme pour les enfants victimes de traite. Nos États, en Afrique de l’Ouest, ainsi que leurs partenaires doivent reconnaitre que la migration des enfants en Afrique de l’Ouest est une réalité à encadrer. Ils doivent faire la distinction entre la mobilité choisie, la mobilité contrainte et l’exploitation, tout en renforçant les filets sociaux et éducatifs pour protéger les droits des enfants. La mobilisation d’évidences scientifiques semble être une urgence malheureusement dans les agendas politiques, la recherche est peu ou pas du tout prise en compte. Sans une base empirique solide, les réponses publiques risquent d’être inefficaces ou, pire, nuisibles.
L'absence de données fines rend invisibles des réalités cruciales. En résumé, sans une compréhension fine des dynamiques locales, les programmes d’accompagnement, de retour ou de sensibilisation vont continuer à manquer leur cible. Le constat est fait, alors, aux politiques de nourrir leur agenda !
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