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Coup de Gueule : Saint-Louis, à quand une solution durable face à la houle et à la brèche ? Par Ababacar GAYE

Mardi 27 Novembre 2018

La situation qui prévaut dans la Langue de Barbarie, à Saint-Louis, remet sur la table la problématique de la gestion de la brèche. La houle notée dernièrement n’est pas un fait isolé. Loin de là, elle n’est que le prolongement ou les conséquences de cette épineuse question de la brèche face à laquelle les différents gouvernements semblent très impuissants.


Coup de Gueule : Saint-Louis, à quand une solution durable face à la houle et à la brèche ? Par Ababacar GAYE
Pourtant, cette population de pêcheurs dont les habitations ont toujours paisiblement longé l’océan n’ont commis de péchés que le fait de résider dans des maisons longtemps héritées de leurs aïeux. Avant l’ouverture de la brèche en 2003, la vie était très paisible dans ces quartiers où l’on ne dort plus comme il faut. Les maisons et la mer vivaient dans un bon voisinage, une entente parfaite. Mais lasse d’être agressée par l’homme, la mer a fini par se révolter et prendre d’assaut les habitations.


Alors aujourd’hui,  la furie de cet océan, naguère doucereux, est devenue monnaie courante depuis cette « profanation de la nature ». C’est le terme utilisé par les professeurs Mary Teuw Niane et Abdou Sène dans une étude intitulée : « Langue de Barbarie : La brèche de l’espérance ? ». Ce qui s’est passé la semaine dernière dans cette partie de la vieille ville rappelle, toutes proportions gardées, le déluge de Noé tant la violence était inouïe. Sauf qu’à Saint-Louis les pêcheurs n’ont vraiment péché pour mériter un tel sort.

Lors de la visite du président Français l’année dernière, il a été annoncé que 40 millions d’euros allaient être injectés à Saint-Louis pour régler définitivement le problème de l’avancée de la mer. Parmi les solutions avancées, il y avait le dragage du fleuve et la construction d’une digue de protection. Mais la réalité est que, même si les travaux pour la construction de ladite digue avaient démarré aussitôt après la visite de Macron, le calvaire reste le même.

Si la population de Guet-Ndar semble plus touchée par la dernière houle, c’est que les travaux avaient démarré à partir de « Sal-Sal », la plage sise au quartier de Goxu-Mbaac et n’est toujours pas visible au niveau des deux autres quartiers à savoir Ndar-Toute et Guet-Ndar. S’exprimant sur la question récemment, le maire de la ville Mansour Faye donne rendez-vous aux populations de Guet-Ndar en Mars 2019. Ce qu’il a semblé oublier c’est que d’ici là, la mer continuera son œuvre et donnera peut-être d’autres assauts plus grands.

A la vue des dégâts matériels causés et même en termes de vies humaines (des blessés et un vieux mort), on ne peut que se sentir exaspéré. Parce que d’abord, les appels à l’action contre ce fléau sont devenus un insipide refrain à force d’être chanté à tout bout de champ. Ensuite, parce que les autorités auraient d’autres priorités que d’injecter l’argent nécessaire pour sauver ces vies et préfèrent  mettre le curseur sur les infrastructures, rien que les infrastructures.

La brèche de Saint-Louis est une question de vie ou de mort, et il est temps qu’elle soit traitée avec tout le sérieux qu’il faut. Chaque gouvernement a ses priorités certes, mais les urgences doivent primer sur toute autre considération. Prenons les montants faramineux investis sur la construction d’autoroutes, du TER ou encore d’édifices tels le Dakar ARENA par exemple. On n’aurait même pas besoin de la moitié de cet argent pour enfin régler définitivement les difficultés qui étreignent l’activité économique de l’ancienne capitale de l’AOF. Si cet article est à charge contre le gouvernement de Macky Sall (et de ceux qui se sont succédé depuis 2003), c’est que la vie de ces pauvres pêcheurs n’a pas de prix mais a un coût.

Les grands maux nécessitant toujours les grands remèdes, il urge d’ores et déjà de ne point se limiter aux mesures bouche-trous et de matérialiser les solutions proposés par des scientifiques et géographes de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis. Beaucoup d’études ont été faites dans ce sens et il suffirait d’une volonté sincère de la part des autorités pour que le problème soit résolu de manière définitive. Autrement, comme l’a dit l’ancien maire cheikh Bamba Dieye : c’est par des centaines qu’on devra un jour ramassera les victimes de ces houles successives si rien n’est fait.

Ababacar GAYE
 


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1.Posté par Tintin le 27/11/2018 12:37
Si le brêche est responsable des dégats dans la Gandiolais en quoi est-est responsable de l'attaque de Guet Ndar par la houle ?? il faut quand meme se rappeler qu'il y a quelques dizaines d'années les pirogues etaient coté mer sur le sable ....on a laissé la plage se dégarnir (alors qu'il existe des solutions pour "réengraisser" une plage ) et la houle au lieu de s'ecraser sur la plage s'écrase sur le mur de protection qui est en piteux état ! Pourquoi ce mur n'a pas ete refait pour resister aux assauts des vagues ?? On parle , on écrit , on se plaint mais dans ce pays on ne fait RIEN !

Je crois quand meme que les ingenieurs Hollandais on plus d'expérience en ce domaine que les professeurs de l'UGB , les solutions existent mais elles coutent tres chères ; aux politiques de prendre leurs responsabilités

2.Posté par Abdoulaye Mamessine BA le 27/11/2018 12:49
PRÉVENIR AU LIEU DE GUÉRIR: Sur tout le littoral de la langue de barbarie, seule la plage du quartier de " l' Hydrobase" résiste encore aux assauts répétés, foudroyants et féroces des vagues de l'océan. Pour l'instant, c'est le seul endroit épargné par ce raz- de- marée ravageur, dévastateur et destructeur. Cette protection, nous le devons pour le moment aux quelques rares dunes de sable et de filaos qui s'y implantent encore. Ainsi, la nécessité impérieuse et urgente, avant qu'il ne soit tard, de reboiser le site afin de renforcer cette digue naturelle qui ne coûte rien du tout et qui vaut dix fois plus que celle en béton à coups de plusieurs milliards de francs.

3.Posté par Sakhéwar le 28/11/2018 14:57
Je crois aussi, comme l'exprime Tintin ci-dessus, que les "scientifiques et géographes" de l'Université Gaston Berger sont des théoriciens, dont les propositions n'ont pas encore été testées quelque part dans le monde, sinon on l'aurait su. Face à l'avancée des océans, des solutions concrètes ont déjà été appliquées, notamment aux Pays-Bas et en Grande Bretagne.
On ne peut pas, aujourd'hui et devant l'urgence des problèmes causés par la mer à Saint-Louis, se hasarder à expérimentées des études théoriques alors que des réponses pratiques, contrôlées par des ingénieurs, existent.
Je sais bien qu'il serait flatteur pour l'orgueil national que des universitaires sénégalais règlent le problème, mais rien ne prouve cela marchera réellement.
Il ne faut ni prendre des risques ni perdre du temps.

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