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L’OMVS, "un vrai coup de génie" contre les risques de conflits autour de l’eau (Serigne Mbaye Thiam)

Mardi 13 Avril 2021

L’idée qui a conduit à la création de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS), en mars 1972, à Nouakchott (Mauritanie), est "un vrai coup de génie" des pères fondateurs ayant permis d’éviter des risques de conflits dans la gestion des eaux transfrontalières de ce fleuve, s’est félicité Serigne Mbaye Thiam, président du Conseil des ministres de cette organisation.


L’OMVS, "un vrai coup de génie" contre les risques de conflits autour de l’eau (Serigne Mbaye Thiam)
"C’est un vrai coup de génie, des pères fondateurs d’avoir pensé à mettre en place l’OMVS qui a permis aux Etats de disposer d’un outil sans lequel, on aurait pu avoir un conflit sur l’utilisation des eaux du fleuve Sénégal. (…)", a-t-il notamment indiqué.
 
Les conflits autour de l’eau sont aujourd’hui d’une brûlante actualité au niveau international, y compris en Afrique, a fait remarquer le ministre sénégalais de l’Eau et de l’Assainissement.

Il s’exprimait dans un entretien accordé à l’APS et au quotidien national Le Soleil, à la fin d’une visite d’ouvrages de l’OMVS dans la région de Kayes, à environ 300 km au nord-ouest de Bamako.
 
Serigne Mbaye Thiam a effectué cette visite en compagnie de sa collègue Aïssatou Sophie Gladima (Pétrole et Energies), du ministre malien des Mines, de l’Energie et de l’Eau, Lamine Seydou Traoré, ainsi que du Haut-Commissaire de l’OMVS, Hamed Diane Semega, et de nombreux experts et officiels des Etats membres de l’OMVS.
 
"Ce n’est pas évident d’avoir une organisation commune, d’avoir un pays souverain comme le Mali, des barrages implantés dans ce pays-là, accepter les financements de ces barrages et d’en faire des ouvrages communs parce que ça n’appartient pas au Mali et que la production soit partagée", a-t-il relevé.
 
Serigne Mbaye Thiam estime que le fleuve Sénégal ne serait peut-être plus là, si les barrages n’avaient pas été construits, car ce sont ces ouvrages "qui ont permis de réguler le débit du fleuve Sénégal".
 
Il a insisté sur le caractère visionnaire de l’idée à la base de la création de l’OMVS, une organisation "citée aujourd’hui partout dans le monde en exemple de coopération dans la gestion et l’utilisation des eaux transfrontalières".
 
Il a souligné l’importance du barrage au regard de la part que représente l’électricité qu’il fournit dans la consommation de chaque pays. Il dit être "conforté" par cela "dans l’idée qu’on a un organe de coopération puissant’".
 
Le président du Conseil des ministres de l’OMVS a rappelé que les ouvrages réalisés ou à réaliser dans le futur par cette instance sont communs aux Etats membres et qu’il y a un système de partage des charges et des coûts.
 
"Les investissements sont lourds, mais ce sont des financements pour des ouvrages qui peuvent durer 100 ans. Si vous divisez le coût de l’investissement par la durée de vie des ouvrages, vous vous rendez compte que ce sont des investissements qui peuvent être rentables", a-t-il indiqué.
 
Interrogé sur son bilan à la tête du Conseil des ministres de l’organisation, il a cité comme résultats positifs, les ouvrages de Gouina, un projet majeur qui sera livré un peu avant la fin de son mandat et dont le chantier avance "correctement, malgré l’hostilité du site qui se trouve sur des roches et le contexte de coronavirus".
 
Il a précisé qu’un autre acquis de son mandat concerne le projet de navigation, un des piliers à l’origine de la création de l’OMVS.
 
"(…) On avait des barrages avec l’hydroélectricité, des terres irriguées, mais il manquait la navigation. Pendant ce mandat, il a été signé le contrat commercial pour le volet navigation. On est dans la phase de recherche de financements, un pas très important", s’est-il félicité.
 
Il a cité comme autre motif de satisfaction, la réforme institutionnelle du Haut-Commissariat en cours et qui, selon lui, a été actée par la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement.
 
"Cette réforme va permettre au Haut-Commissariat de jouer un peu un rôle d’autorité de tutelle des sociétés un peu trop autonomes. Cette réforme va aussi faire que le pays siège, le Sénégal, va avoir maintenant le poste de secrétaire général du Haut Commissariat, mais de façon permanente", a-t-il informé.
 
Au titre de son bilan, Serigne Mbaye Thiam évoque aussi le projet d’aménagement hydroélectrique de Koukoutamba en Guinée, sur le Bafing, principal affluent du fleuve Sénégal. Il espère qu’avant la fin de son mandat, tous les Etats membres auront envoyé leur requête de financement.
 
A travers ce travail, "même si ça s’est achevé pour certains projets pendant mon mandat, je dois rendre hommage à mes prédécesseurs à la tête du Conseil des ministres qui ont travaillé et posé des jalons avec l’appui de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement", a-t-il conclu.

APS
 


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