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La gouvernance municipale de proximité de Saint Louis : un Conseil municipal loin de ses mandants

Mercredi 12 Octobre 2022

« Ndar », ville tricentenaire, mythiquement ancrée dans les valeurs et les traditions d’une gouvernance de proximité depuis 1872, se perd dans les choix et options du maire et de l’équipe municipale. Dans le monde moderne, le partenariat est le mode de gouvernance par excellence dans presque tous les domaines, surtout face aux innombrables et complexes défis de l’heure et devant l’insuffisance chronique des moyens car l’esprit du partenariat c’est la contribution de tous et la somme des capacités.


La gouvernance municipale de proximité de Saint Louis : un Conseil municipal loin de ses mandants
 La contribution des acteurs à la base dans les quartiers constitue un énorme potentiel qu’aucune commune ne doit se passer. Il n’existe pas de stratégies de développement et d’amélioration des conditions de vie des citoyens sans appropriation et participation des acteurs à la base, sans coproduction des acteurs, sans synergie des capacités. 

Mais j’ai l’impression qu’à Saint Louis, on semble ignorer cela. Presque Tout repose sur le maire qui est seul et unique centre des initiatives et des décisions alors qu’il a d’autres responsabilités au plan national. Ceci est à la limite épuisant et saturant pour l’exécutif local surtout dans le contexte où il lui manque une véritable administration d’initiatives et d’actions. 

La politique de décentralisation induit des changements majeurs dont une gouvernance partagée non pas en théorie mais en pratique. Oui, nous avons tous intérêt à faire comprendre cela au conseil municipal de Saint Louis. 
Aujourd’hui, la commune de Saint Louis n’est pas performante dans le cadre strict de la gouvernance de proximité. 
Sur l’éducation : beaucoup d’écoles élémentaires sont en ruine alors que des promesses fermes furent faites aux communautés qui à ce jour restent sans aucune information et ne savent plus à quel saint se vouer. 

Concernant la santé et l’action sociale : Il n’y a pas d’initiative. Les citoyens ne bénéficient pas d’une assistance structurante au plan sanitaire ni social. Le schéma d’assistance sanitaire existant même s’il règle quelques problèmes n’est pas structurant ». C’est un dispositif conjoncturel, et très inefficient. L’inefficience est claire et nette, puisque le dispositif n’opère qu’au niveau hospitalier, c’est-à-dire là où les couts sont élevés et lorsque le malade est au deuxième niveau de référence. Il n’est pas aussi neutre et transparent. 

Sur la gestion des ordures : Saint Louis est considérée comme une commune pas propre malgré les efforts déployés (dotation de poubelles, acquisition de bennes tasseuses, etc.), Or, il existait un dispositif relais à l’instar des GIE CETOM qui non seulement collectaient les ordures mais aussi développaient l’esprit citoyen autour de la gestion des ordures. Les subventions et les appuis de la Commune n’existent plus.

Sur la gouvernance de proximité, Saint Louis s’est distinguée par l’implantation des conseils de quartier qui lui ont valu le prix « Africités ». Les appuis structurants de la commune de saint Louis notamment les subventions de fonctionnement et le fonds de développement local n’existent plus. Aujourd’hui, les conseils de quartier ne sont plus associés comme avant. Or, ils furent de véritables bras armés du conseil municipal à l’échelle quartier. Mais maintenant, la plupart d’entre eux sont snobés et ce sont les « partisans politiciens » qui assurent le relais au niveau quartier. 
Politique de jeunesse : il n’existe pas au niveau de Saint Louis, un dispositif d’appui relais pour les jeunes dans les quartiers surtout ceux les plus difficiles. Il n’y a aucune initiative dans ce sens alors que la question reste l’une des plus urgentes et des plus importantes. 

La même remarque peut être faite concernant la culture, le sport, la promotion de la femme, etc. Nous sommes uniquement dans les coups d’éclat et les « réactions ».

En définitive, malheureusement, force est de reconnaitre que la Commune de Saint Louis ne s’inscrit pas dans la dynamique des bonnes expériences structurantes et républicaines en matière de gouvernance locale. Est-ce fait à dessein dans un seul et unique but de promotion et de renforcement de la visibilité de « responsables politiques » qui s’accaparent les moyens d’intervention de l’institution municipale ? 

En tout cas, notre commune doit revoir complètement sa copie autant que la gouvernance de proximité est concernée. Car Saint Louis qui s’est distinguée jadis comme un laboratoire en matière de gouvernance de proximité est en train de briller par l’absence d’une véritable politique de gouvernance à la base.

D’ailleurs, sur cette question de gestion de proximité, Me Abatalib GUEYE dans son programme de campagne aux élections locales a une proposition.

« Disso ak Askan Wi » doit être érigé en valeur de gouvernance. Dans la conception du Parti républicain pour le Progrés (PRP), il signifie l’instauration de dialogues permanents, de consultation populaire et de débats ouverts sur tout. C’est aussi prendre en compte l’expression plurielle des citoyens, aménager des espaces de délibérations publiques et instituer des outils et mécanismes adaptés d’animation et de prise de décision depuis la base. Il n’est pas indiqué d’ignorer ces leviers « puissants » dans la gouvernance publique. 

Pour une municipalité, il n’y a pas de militants, il n’y a que des citoyens.

Le Conseil municipal doit profiter de son second et dernier mandat pour asseoir une gouvernance de proximité meilleure dans l’intérêt de notre chère ville. Pour cela, il est impératif de (i) valoriser davantage et renforcer les Conseils de quartier, (ii) renforcer les Comités de veille pour la gestion des vulnérabilités, (iii) reprendre et appuyer les GIE CETOM, (iv) appuyez la mise en place de plateformes communautaire d’informations et de soutien pour les jeunes et les femmes, (v) renforcer et structurer le dialogue avec les délégués de quartier, (vi) instituer le dialogue communautaire à l’échelle quartier ou secteur sur la base de cahier de charges transparents et d’outils de monitoring consensuels et (vii) enfin faire la promotion de la communication horizontale avec les populations de Saint Louis.

Maire, Conseil municipal, « il ne peut nullement y avoir de projet de société « saintlouisien » qui dans sa conception ignore les acteurs à la base et dans les 33 quartiers ».


Mamadou MBAYE
Responsable PRP « Disso Ak Askan Wi avec Dethie FALL
Saint-Louis
mbaaye@yahoo.fr


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