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PRODUCTION DE BIOGAZ : Une unité semi-industrielle installée au site de Transformation des produits Halieutiques de l’Hydrobase ( Vidéo)

Mardi 29 Mai 2018

La Fédération des Femmes Transformatrices d’Hydrobase « Diambarou Sine » vient de bénéficier d’une unité collective de production de biogaz pour faciliter leur accès aux énergies renouvelables. Mis en œuvre par l’ONG Le Partenariat (2017-2018), ce projet visant à accompagner les femmes dans la transition énergétique est financé par les partenaires de la Commune de Saint-Louis, notamment, la Ville de Lille, la Métropole Européenne de Lille, la Fondation RAJA, Kosmos BP Senegal Ltd et le Programme National de Biogaz Domestique du Sénégal.


La création de cette unité semi-industrielle de production de biogaz au site de transformation du poisson s’inscrit dans le cadre du « Programme Biogaz Ville de Saint-Louis » soutenu par les partenaires de la Coopération Décentralisée (VDL, MEL, Fonds de Solidarité Climat) avec la contribution du Ministère Français des Affaires Etrangères et du Développement International (MAEDI). Au Sénégal, ce projet  d’hydrobase est la seconde unité biogaz la plus grande après celle des abattoirs de Dakar.
  

Ce projet arrive à point nommé dans la mesure où 1500 tonnes de bois sont annuellement utilisées pour l’activité économique de transformation des produits de la mer à hydrobase. De plus, les produits résiduaires organiques issus de l’activité (entrailles, écailles, eaux usées, etc.) étaient jetés des certains endroits du site de production, dans le fleuve ou dans l’océan par manque d’un système d’assainissement viable. Plusieurs problèmes écologiques ont été notés sur le site dont des nuisances olfactives, pollution des eaux du fleuve, insalubrité de la plage, etc.
 
«  Cette initiative a renforcé mes capacités. J’ai pu bénéficier de plusieurs formations pour mieux exercer ma profession. J’ai pu comprendre notamment que les poissons rejetés dans tous les coins pouvaient nous être d’une grâce utilité grâce au projet Biogaz  », témoigne Masseck FALL, le président du GIE CETOM et gestionnaire du site.
 
«  L’usage excessif du bois détériorait notre santé. Nous avions une autre alternative. Ce programme qui nous permet de faire beaucoup d’économie parce que le bois de chauffe coûte très cher. En cela, il faut ajouter la lutte contre réchauffement climatiques qui cause d’importants dégâts à Guet-Ndar », souligne Aissatou GUEYE, femme transformatrice.
 
 
Ainsi, en concertation avec la Commune de Saint-Louis (M. Balla GUEYE, Adjoint au Maire Chargé du cadre de vie), l’Agence de Développement Communal (ADC) et les Femmes Transformatrices, un projet industriel de biogaz a été identifié afin de répondre simultanément à deux problématiques majeures. Il s’agit de la réduction de la consommation excessive de bois pour protéger les ressources ligneuses de la région (mangrove, forêts) et la résolution du problème d’assainissement du site afin d’éradiquer les nuisances et pollutions. Le principe actif du projet est visiblement de collecter les matières organiques (entrailles, écailles, eaux, etc.), de les mettre dans les méthaniseurs afin de produire du biogaz en faveur les acteurs économiques.
 
 
Pour ce faire, une technologie innovante de biogaz a été mise en place, notamment le modèle PUXIN (cuve à dôme flottant). Sur le site, 6 méthaniseurs de 10 m3 ont été installés et connectés à un local de stockage du biogaz. La capacité de stockage du biogaz - avec 2 ballons en géo-membranes - est de 30 m3/jour. Les ballons sont connectés à une plateforme de cuisson construite et équipée pour permettre à 10 femmes d’utiliser les fourneaux en même temps. Un bassin de récupération des eaux résiduelles d’une capacité de 10 m3 est également mis en place pour éviter le ruissellement du « trop plein » sur le site et ainsi créer d’autres désagréments écologiques.  
 
>>> Visualisez des images du site en cliquant ici 
 
Pour la durabilité de l’intervention et une forte appropriation locale de l’action, Le Partenariat a accompagné la mise en place d’un Comité de Gestion inclusif pour l’exploitation et la maintenance de l’unité biogaz. Structuré sous forme de GIE, le Comité de gestion implique des acteurs tels que : la Fédération des Femmes (Diambarou Sine), le Conseil de Quartier d’Hydrobase, le Conseil de Quartier de Guet Ndar et le GIE CETOM de Guet Ndar qui s’occupe de l’approvisionnement des digesteurs ainsi que leur maintenance.
 
 
L’unité collective de production de biogaz permet enfin aux femmes d’avoir un modèle économique circulaire et solidaire afin de faire face aux problématiques de développement économique local. En effet, le biogaz sera vendu aux usagers de l’unité à un prix plus avantageux que le bois ou le charbon de bois. Un potentiel de 312 tonnes de compost peut être annuellement produit par les méthaniseurs et commercialisé auprès des exploitants agricoles de la zone périurbaine de Saint-Louis.
 
 
Ce projet donne beaucoup d’espoirs à la Commune de Saint-Louis, aux femmes bénéficiaires, aux partenaires techniques et financiers tels que la Fondation RAJA, Kosmos BP Senegal Ltd, PNB, la Ville de Lille, la MEL et le MAEDI. Ce projet est un bel exemple  de processus d’adaptation et de résilience aux changements climatiques en Afrique subsaharienne. 
 
►►► En vidéo, une présentation du Projet  
 

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