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Pour un sursaut citoyen. Par BA Meusseikh

Jeudi 9 Juillet 2020

« A quelque chose malheur est bon ». Et si ce petit virus qui secoue le monde entier serait pour nous l’élément mobilisateur qui provoquerait le sursaut citoyen tant attendu. Ce petit machin qui ne connaît ni pays développés, ni pays non développés, ni enrichis, ni appauvris et qui franchit allègrement les frontières sans se soucier des politiques et autres institutions internationales.


En fait, chacun de nous doit être un élément de la barrière qu’il nous faut pour empêcher la propagation de cette pandémie. Et partant, chacun de nous doit se sentir acteur plein pour le développement de la Cité. Autrement dit, chacun de nous doit être ce citoyen engagé dans la construction de la Cité. Ce citoyen est celui-là qui participe financièrement à la vie de la Cité. On n’est pas automatiquement citoyen, on le devient en participant en toute conscience à la Chose Publique afin d’acquérir les droits civils et politiques de notre Etat. « Défar dëkk bi moo gën dëkk ci dëkk bi » (Mieux vaut un résidant qui construit la ville qu’un simple habitant de naissance), tel était le slogan de Feu El Hadji Alioune Badara Diagne dit Golbert aux municipales de 2002. « Paix à son âme ».

Cette éducation à la citoyenneté n’a pas été bien développée dans notre pays. Saisissons cette occasion pour confier cette mission aux différents conseils de quartiers. Ici à Saint-Louis-Ndar, les 22 conseils de quartiers se retrouveront dans les 10 grands quartiers fonctionnels ci-dessous qui seront les lieux de citoyennisation par une participation responsable et en toute conscience de nos populations. Pour une participation quotidienne de 100 F par citoyen, les quartiers de la commune de Saint-Louis-Ndar peuvent dégager plus de 150 Millions de F cfa, de quoi repenser la protection sociale surtout la demande en soins des populations démunies et bien plus.


Cette participation qui est demandée directement aux populations est l’effort de guerre qu’il nous faut pour faire barrière à ce petit machin et l’effort développement requis pour consolider notre solidarité nationale. En réalité, nous devons faire d’une pierre, plusieurs coups : arrêter la progression du petit machin, instaurer une politique de sortie du non-développement, construire une République par nous-mêmes et une démocratie qui nous ressemble. Tout cela pour faire les premiers pas vers le développement.

Ainsi, dans chaque quartier, le conseil (en bonne entente avec le délégué de quartier) doit pouvoir mobiliser les ASC (associations sportives et culturelles), les regroupements de femmes, les jeunes volontaires et autres personnes ressources afin de solliciter une participation financière quotidienne auprès de la population. Si le ¼ de la population contribue, ces différentes associations pourront être dotées d’un budget conséquent et une option sera prise pour une mutuelle de santé pour les grands participants (> 50 F) et pourquoi pas booster notre système de santé. Des accompagnements à la scolarité et/ou à la maternité peuvent être envisagés.

Un comité de pilotage, constitué à partir de ces collectifs, sera chargé d’organiser et d’orienter l’action de la collecte dans le quartier. Dans le cadre de la commune, les 10 comités de pilotage, à raison de 2 représentants par comité, constitueront un conseil de coordination. Lequel conseil supervise et accompagne l’action des comités de pilotage.
Dans un premier temps, dans chaque quartier, des réunions d’informations (PENC) périodiques seront tenues pour informer les populations de la dynamique de participation qui sera mise en place. Chaque penc d’un quartier accueillera les représentants des autres comités de pilotage des 9 autres quartiers fonctionnels.

Ensuite, le comité devra compter et numéroter les îlots de maisons d’EST en OUEST et du NORD au SUD. Il faudra signaler au comité les îlots présentant des spécificités particulières (îlot trop grand, ou minuscule, d’un seul côté, îlot inhabité, service public…).

A chaque îlot, un jeune d’une ASC ou du conseil sera le collecteur d’îlot chargé de faire la collecte et le recueil des informations. C’est plus facile si le jeune habite dans l’îlot car il connait déjà certaines familles. Il devra, d’emblée, avoir une connaissance de son îlot : savoir combien de maisons le composent, pour chaque maison le nombre de familles. Et pour chaque famille, il devra faire une enquête préalable pour savoir quelles sont les personnes qui participent par jour pour 25 F, pour 50 F ou pour 100 F. Il devra aussi renseigner la population non participante de chaque famille sur la fiche de collecte.

C’est le collecteur qui doit faire chaque jour (matin ou soir) le tour des maisons de l’îlot, en partant de la sienne et dans le sens des aiguilles d’une montre, pour remplir la fiche de collecte mensuelle délivrée par le comité et récupérer les sommes correspondantes. Les participants peuvent convenir, avec leur collecteur, des versements par jour ou par 10 jours ou même par mois (dans ce cas le versement se fera en début de mois).

Ces sommes seront aussitôt versées au collecteur de groupe

Le collecteur de groupe est chargé de recueillir la collecte et les informations de 10 à 15 collecteurs d’îlots ou 4 à 5 rues. Il versera quotidiennement la collecte à la banque désignée et saisira les données sur la base dédiée à cet effet.
Chaque comité de pilotage doit détenir une liste de ces 2 types de collecteurs.

« Qui veut faire pour moi, doit le faire avec moi », tel doit être le slogan mobilisateur. Et de plus, la sensibilisation doit porter sur la nécessaire solidarité dont ce virus nous fait prendre conscience. Amener les populations à devenir ce peuple fort, souverain, au cœur de toutes les grandes décisions qui le concernent.

Le Conseil du quartier Sud est le laboratoire d’expérimentation de ce projet qui devra ensuite être étendu aux autres quartiers de la Commune et pourquoi pas aux autres communes du Sénégal.

L’important, c’est arriver à faire comprendre à la population ce qui nous unit et ce qui nous renforce. Ce qui fait de nous ce peuple souverain. C’est là que la population doit savoir ce que nous avons en commun pour commencer à sentir le besoin de la protection des autres et chacun de nous recevra le soutien de tous les autres participants et il deviendra ainsi ce Tout qu’on n’a pas encore senti et qui nous donne la Puissance.

Si chaque citoyen conscient est à lui-seul l’ensemble des citoyens, il sentira en lui la force de tous les autres. En effet, si chaque citoyen se sent comme étant l’ensemble des citoyens, on perçoit bien ce qui constitue la force du peuple et c’est le début de la naissance d’un peuple libre.

Faire comprendre à tous que chaque participant doit passer de la partie au Tout : du simple habitant au citoyen conscient, fédérateur de toutes les parties : ce Tout qui est plus que la somme des parties. Kenn kunek mooy ñëpp (chacun est ce TOUT). Ainsi, tous ensemble, ces citoyens forment ce peuple souverain, véritable détenteur du Pouvoir.
Ce sursaut citoyen doit nous amener, avant tout, à l’édification d’un système de santé performant même si le petit machin se moque royalement du système français qui est l’un des plus élaborés au Monde.
Un grand Bravo à nos soignants. Même s’ils ne cessent de magnifier notre système de santé ; tout porte à croire que le système en période d’épidémie est plus généreux que le système de tous les jours. A se demander si l’OMS n’accompagne-t-elle pas nos systèmes dans la lutte contre les épidémies ?

Le système de santé qu’il nous faut doit épargner nos populations des dépenses énormes en consultations, radios, scanners, échographies… et surtout hospitalisations et ordonnances que les maigres revenus des sénégalais ne peuvent pas supporter surtout quand elles ne sont pas remboursées.

Le petit machin nous amène à mettre en place un système de santé qui épargne les sénégalais de ces dépenses folles et avec des remboursements des sommes dépensées. Bien sûr, ce système requiert la participation financière de tous.
Un projet d’embauche de personnel soignant vient d’être annoncé mais le système de santé n’est pas seulement l’offre de soins, il faut aussi que les populations qui demandent ses soins s’y retrouvent grâce à un système de remboursement efficient ou de prise en charge conséquente.

Une participation honorable de 50 F ou 100 F par jour et par citoyen donnera à la commune de Saint-Louis et au Sénégal des sommes considérables qui dépassent même les besoins du système de santé et permettront aux différentes associations d’avoir des activités plus suivies grâce à des budgets appréciables.
Les ASC et Badiénou GOX regroupées dans le comité de pilotage pourront bénéficier d’environ 15% des sommes collectées tandis que le conseil de quartier se contentera de 25% et le pool informatique de 10%. La mutuelle de santé débutera avec 25% de la collecte. Les jeunes chercheurs d’emploi du quartier rejoindront la Maison du quartier qui les accompagnera dans leur recherche avec un budget représentant 25 % de la collecte.

Le comité de pilotage trouvera sans doute un consensus pour équilibrer ces différents budgets.
Ce sursaut citoyen doit être ressenti par l’ensemble de la population du pays soit l’intégralité du Peuple véritable. Ce soutien populaire doit être un stimulant pour les populations qui découvriront ainsi la protection sociale que constitue l’apport de chacun de nos concitoyens.

A l’instar de Saint-Louis, toutes les 552 communes devront s’organiser pour apporter leur contribution à cet effort de guerre. L’idéal serait d’avoir pour chaque région ou département des communautés de communes d’au moins 100 000 habitants. Ce qui réduirait cette prolifération de petites communes avec les risques liés au foncier. Toutefois, le regroupement des petites communes de proximité peut paraître fastidieux pour certaines localités. A l’Etat de trancher. Donc chaque commune reconsidérera ses quartiers en 10 quartiers fonctionnels où la collecte sera appliquée.

Comme le montre le tableau ci-dessous, la collecte bien organisée dans toutes les régions du Sénégal permettrait au peuple souverain d’apporter une contribution annuelle de l’ordre de 140 milliards de F cfa pour une participation du ¼ de la population. Une contribution annuelle pour préparer l’après-corona qui devra être le début de la République par nous-mêmes.

Bien sûr, la collecte devra être effective. Chaque sénégalais est concerné par cette collecte. Point besoin de se larmoyer ou de s’apitoyer sur son sort comme le font déjà certains corps de métier soi-disant impactés par le petit machin. Même impacté ou au chômage la contribution est un devoir qui nous incombe à tous.
Des mesures rigoureuses seront nécessaires pour une participation de tous pour assurer un après-corona de développement. Après l’annulation de la dette, nous aurons besoin de liquidités pour relancer la machine. C’est là que nous devons montrer notre capacité de faire par nous-mêmes.

Dans les grandes communes comme Dakar, Touba ou les capitales régionales, il faudra en finir avec l’informel par l’institution de la carte de marchand ambulant : 10 000 F pour l’année ou 3 000 F par trimestre ou 1 000 F par mois. Dans les petites et moyennes communes, la carte de marchand ambulant sera de l’ordre de 5 000 F par an 1 500 F par trimestre ou 500 F par mois.

Le secteur informel devra aussi se familiariser avec la notion de pourcentage. Lui faire comprendre que 5 à 10 % (5 témèrites ou 10 témèrites) de ses gains mensuels seront une contribution à l’effort de guerre qui sera un effort de développement dans l’après corona. Effort qui leur ouvrira la porte à un système de santé performant qui prendra en charge tous ses problèmes de santé et qui leur accompagnera dans leurs projets de redynamisation de leurs entreprises.

Cet effort de guerre doit être demandé à tous les vendeurs et revendeurs sans exception aucune même s’ils disposent de la carte de marchand ambulant. Mêmes les vendeuses de ciaf, de melons, mangues ou autres seront impliquées à raison d’une pièce toutes les 10 ou 20 pièces vendues (béne foukite ou béne gnar foukite). A convenir.
Des brigades de contrôle et de sanctions seront mises en place dans tous les quartiers de toutes les communes jusqu’à ce que cela rentre dans les habitudes.

BA Meusseikh
DEA Géographie urbaine

 


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