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Boubacar Boris Diop : " Au Mali, nous avons perdu la bataille de l’information"

Samedi 28 Juillet 2012

Boubacar Boris Diop : " Au Mali, nous avons perdu la bataille de l’information"
L’écrivain sénégalais Boubacar Boris Diop a déclaré samedi, au sujet de la crise qui sévit dans le Nord du Mali, que l’opinion publique sénégalaise a perdu la "bataille de l’information" en se laissant raconter ce qui se passe dans ce pays voisin par des médias français, France 24 et Tv5 notamment.

Participant, avec la sociologue malienne Aminata Traoré, à un débat sur le thème ‘’Nous sommes tous maliens’’, organisé par Enda Tiers-monde, Diop a relevé la ‘’grande illusion lyrique concernant l’Afrique’’, consistant, de la part des Africains eux-mêmes, à considérer le continent est ‘’homogène’’.

Le Nord du Mali, les grandes villes de Kidal, Gao et Tombouctou notamment, est occupé depuis mi-avril par divers groupes islamistes (Aqmi, Ansar Dine, Mujao) et le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA).

‘’La bataille que nous avons perdue, à mon avis, c’est la bataille de l’information. Vous prenez aujourd’hui n’importe quel journal télévisé, au Sénégal, l’exercice mérité d’être fait chaque soir, c’est les activités du gouvernement, c’est normal ; des ONG qui se réunissent au Fouta, au Ferlo, pour telle ou telle raison ; et puis les matchs du foot professionnel ou la lutte ; et puis on se met à balancer des éléments de France24, de Tv5, etc. sur le Mali’’, a-t-il expliqué.

‘’Nous nous considérions parfois comme un village continental alors que, pour moi, l’Afrique est le continent des lieux lointains. Nous sommes proches géographiquement, mais en même temps, du point de vue intellectuel, du point de vue mental, nous sommes très éloignés les uns des autres’’, a-t-il indiqué, prolongeant l’expression de Senghor, ‘’balkanisation’’ en parlant de ‘’balkanisation mentale’’.

Il a ajouté : ‘’Le Mali est juste à côté. On écoute ce que les reporters de France 24 ont à dire sur un pays qui est tout près. Nous, on n’a rien à dire. Et, à la fin, on ne sait même pas ce qui s’est passé. Donc, je crois que c’est la bataille de l’information qui a été perdue’’.

‘’Ce que je dis là, ce n’est pas une critique, c’est une autocritique. Nous en sommes tous là’’, a poursuivi l’écrivain, donnant comme preuve l’image qu’il avait de la situation au Mali avant un voyage effectué mi-mars à Bamako, dans le cadre de ses activités littéraires, une semaine avant le coup d’Etat qui a renversé le président Amadou Toumani Touré.

‘’Quelle est l’image que j’ai du Mali ? s’interroge Boubacar Boris Diop, avant de répondre : ‘’Au fond, c’est l’image d’une démocratie exemplaire. Le Mali a le visage de son président, Amadou Toumani Touré, un homme débonnaire, rassurant. C’est un pays où la presse est libre, il y a des syndicats, on prépare même des élections pour élire un successeur à un président qui refuse de briguer un troisième mandat. Il n’y a pas de détenus politiques’’.

Diop était alors dans la posture d’un observateur qui qualifie le coup d’Etat de ‘’totalement indigne’’ de l’idée qu’il se faisait de Amadou Toumani Touré, si bien que quand il est arrivé à Bamako, il n’était ‘’pas du tout d’accord’’ avec les critiques de ses amis maliens à l’encontre du président déchu.

‘’Pour nous les étrangers, l’actualité du Mali, vue du dehors, c’est : IBK (Ibrahim Boubacar Keita), Soumaila Cissé, Modibo Sidibé sont candidats à la Présidence. Il y a des réunions, on prépare des alliances. La bonne sauce à laquelle nous, Sénégalais, nous sommes habitués’’, dit-il, avant d’ajouter, pour insister sur l’‘’immense malentendu’’ ayant fait que les Africains en général ont raté les 100 jours entre le déclenchement de l’insurrection touarègue (12 janvier) et le coup d’Etat du 22 mars, comme ils ont raté les 100 jours du génocide des tutsis au Rwanda.

Revenant sur le thème de la rencontre, ‘’Nous sommes tous maliens’’, Boubacar Boris Diop a dit que l’intitulé relevait à la fois de la générosité envers le peuple malien et du réalisme à partir d’un certain sens du danger, de ce qui menace.

‘’Le Mali n’est pas si loin que ça du Sénégal. En même temps, dans cette formulation, +Nous sommes tous maliens+, je crois que c’est aussi exprimer un sentiment de malaise. Ça veut dire que nous sommes conscients de n’avoir pas été présents aux côtés du peuple malien quand il était dans l’épreuve’’, a-t-il souligné.

APS


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1.Posté par SY Seydina le 29/07/2012 12:01

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