La justice ne subit pas uniquement des influences politiques. Elle est aussi traversée par des pressions d’ordre social, économique, religieux ou encore culturel. C’est ce qu’a tenu à rappeler le président de l’Union des Magistrats Sénégalais (UMS), Cheikh Bâ, lors de son passage dans l’émission « Point de vue » de la RTS, animée par le journaliste Oumar Gning.
Selon lui, cette affirmation ne relève pas d’un simple point de vue personnel, mais d’une analyse appuyée sur des faits. Il souligne que les juges du siège disposent de garanties institutionnelles qui leur permettent d’exercer leurs fonctions en toute indépendance, conformément aux textes en vigueur. « Ils n’ont à répondre à aucune autorité, si ce n’est celle de la justice », a-t-il insisté.
Cheikh Bâ reconnaît que dans la perception populaire, certains jugements peuvent sembler motivés par des intérêts privés ou subjectifs. Toutefois, il estime que chaque magistrat, selon sa formation, son intégrité, sa conviction ou son éducation, doit assumer la responsabilité de ses actes. « Il n’est pas totalement irresponsable, car il peut rendre compte de ses décisions », a-t-il affirmé.
Le président de l’UMS rappelle enfin que l’indépendance judiciaire ne saurait être confondue avec une liberté absolue. « Le juge n’a pas des droits, mais des pouvoirs », a-t-il précisé, ajoutant qu’« en démocratie, c’est le principe de la séparation des pouvoirs qui prévaut ».
Une manière pour lui de réaffirmer le cadre éthique et institutionnel dans lequel la magistrature doit s’exercer, en dépit des influences qui peuvent peser sur elle.

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