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Covid-19 : Plongée (sans masque) en Suède

Samedi 26 Septembre 2020

À première vue, la liberté semble totale en Suède. Au plus fort de l’épidémie, le pays d’Abba, d’Ikea et de Volvo n’a jamais imposé le confinement à sa population et aujourd’hui, les habitants ne doivent pas porter de masque en rue, dans les magasins ou encore dans les écoles. Cependant, notre collègue du journal Het Laatste Nieuws Dietert Bernaers, en reportage à Göteborg, constate que la situation en Suède est plus nuancée que cela. Des règles et des restrictions existent bel et bien. Mais celles-ci sont bien comprises et respectées par la population, laquelle est mise depuis le début devant ses responsabilités par le gouvernement. “Une telle stratégie n’aurait jamais fonctionné en Belgique”, confie un pneumologue belge installé à Göteborg.


“Vraiment? Les élèves belges doivent porter un masque pendant huit heures d’affilée? C'est de la folie!” Tina, 34 ans, roule des yeux lorsque notre collègue évoque quelques-unes des mesures anti-corona en vigueur dans notre pays. La jeune femme, serveuse dans un pub irlandais du centre-ville de Göteborg, a du mal à y croire. Elle remplit aussitôt quelques verres de bière lorsqu’elle apprend que nous devons également porter un masque en rue, sous peine d’amende. “Santé les gars, vous l’avez bien méritée”, lance-t-elle.


Il est 16 heures et malgré un temps radieux, il n’y a pas foule à Göteborg. La ville est aussi peuplée qu’Anvers mais la comparaison semble s’arrêter là. Dans le centre, presque aucune voiture ne circule et les rues sont presque désertes. Mais un point en particulier attire l'attention de nos confrères: personne ne porte de masque. Que ce soit dans la rue, dans les magasins, dans les bars et même dans les transports en commun. Comme si le coronavirus n'était jamais arrivé jusqu’en Suède. Seuls des marqueurs au sol invitant à respecter la distanciation sociale rappelle que le pays n’a pas non plus été épargné par le virus.


“J’écris encore des articles sur le Covid tous les jours”, assure toutefois Filip Persson, journaliste pour le principal quotidien de la ville, le Göteborgs-Posten. Mais si ses articles faisaient régulièrement la Une au début de la pandémie, ce n'est plus le cas aujourd’hui. “Surtout qu’ici en Suède, il ne semble pas y avoir de deuxième vague comme dans le reste de l’Europe actuellement, ce n’est plus un sujet de conversation ici” avoue le journaliste de 23 ans.


Filip Persson reste prudent. En effet, ce n'est pas parce que le Covid-19 ne fait plus autant l’actualité que son pays n’a pas lui aussi été lourdement touché par la pandémie.  Le pays compte une bonne dizaine de millions d’habitants et, à ce jour, 90.000 infections ont été détectées (Belgique: 107.000) et près de 6.000 morts (Belgique: 10.000) sont à déplorer.


“Lors du pic au mois d’avril, nous enregistrions environ 200 admissions à l’hôpital chaque jour, dont une bonne cinquantaine aux soins intensifs”, explique Lowie Vanfleteren, un pneumologue belge qui travaille depuis deux ans à l’hôpital universitaire de Sahlgrenska. Avec 17.000 employés et 4.000 médecins, c’est le plus grand hôpital d’Europe du Nord. “Nous étions préparés à bien pire. L’hôpital de campagne supplémentaire qui avait été spécialement construit pour les patients du Covid-19 n’a jamais été mis en service”, poursuit Lowie Vanfleteren.

“Dans un pays démocratique, on ne peut pas enfermer les gens pendant des mois”


Alors que la plupart des pays européens ont fermé écoles, restaurants et magasins, la Suède, elle, n’a pas fait le choix du confinement. “Dans un pays démocratique, on ne peut pas enfermer les gens pendant des mois”, justifiait à l’époque Anders Tegnell, l’épidémiologiste responsable de la stratégie contre le coronavirus en Suède.


Quelques règles de base


Pas de confinement, mais tout de même quelques règles de base à respecter sur le long terme: garder ses distances, avoir une bonne hygiène des mains et ne pas se rassembler à plus de 50 personnes.

“Dès le début, on a également insisté sur le fait que toute personne qui présentait des symptômes, comme de la toux, le nez qui coule ou de la fièvre, devait rester chez elle pendant quelques jours”, explique Lowie Vanfleteren. “Les personnes de plus de 70 ans ont été invitées à avoir le moins de contacts possible. Toutes ces mesures sont très bien suivies. Je connais des personnes âgées qui se sont isolées pendant des mois”, abonde le pneumologue belge.

Un nombre limité de mesures donc, mais celles-ci sont bien comprises, et respectées, par la population. Le succès de l’approche suédoise? Lowie Vanfleteren acquiesce. “Les Suédois sont comme ça: ils partent du principe que le gouvernement a les meilleurs intérêts pour eux et ils font donc ce qu’on leur demande de faire. La confiance mutuelle entre les citoyens et les responsables politiques est grande.”

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