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Dépigmentation par injection : les confessions froides des candidates

Dimanche 28 Avril 2024

Cas par cas... Mort, jambe amputée, crises…Bés bi a fait une immersion dans les foyers pour s’enquérir de la gravité des effets de la dépigmentation par injection. C’est dramatique pour se faire belle. Les dames n’ont pas de limites. Elles ont laissé les pommades et les crèmes. Elles sont passées à la vitesse supérieure avec des injections. C’est avec beaucoup de peine et de regrets qu’elles se confessent.


Fatou Sabor, 40 ans, habitante des Parcelles assainies  - «A cause xessal, j’ai perdu une jambe»

«C’est très jeune que je commençais à m’adonner à la pratique du xessal, alors que j’avais à peine 20 ans. Au début, c’était juste des boites pour m’enduire le corps et éclaircir ma peau. Mais au fil des années, j’ai fini par devenir accro. J’ai commencé à dépenser énormément d’argent pour acheter des produits dont certains se sont avérés par la suite dangereux pour ma santé. Car j’utilisais n’importe quel type de cocktail. Mais c’est lorsque j’ai pris une injection Kenacort, un médicament pour asthmatique, que je suis devenue aussi blanche qu’un toubab. Il ne me restait presque rien dans ma peau. Finalement, je me suis retrouvée avec une plaie à l’arrière de mon genou droit qui s’est aggravée avec le temps et qui, malgré les traitements médicaux, n’a jamais guéri. Les médecins ont tout tenté en vain. La plaie s’est aggravée devenant un gros trou dans ma jambe qui avait complément enflé. Pour éviter une gangrène et sans doute une mort certaine, ils m’ont amputée la jambe au-dessus du genou. Depuis lors, me voilà handicapée. Depuis 7 ans maintenant, je suis entre une béquille et un fauteuil roulant. Je ne sors plus de chez moi et j’ai arrêté le xessal puisque j’étais à un doigt d’un cancer de la peau généralisé. A cause de ce maudit xessal, ma vie s’est arrêtée, j’ai perdu ma beauté, mon argent et surtout ma santé».
Absa Guèye, 45 ans, habitante de Thiaroye :  «Après une injection du glutathion, je suis devenue diabétique»

«Je suis commerçante. J’étais très belle avec un teint marron au point qu’on me surnommait même la fille au teint caramel. J’avais entre 18 et 20 ans. Lorsque je devais me marier à un polygame qui avait déjà deux épouses, je devais être sa troisième. Et à quelques jours semaines de mon mariage, alors que nous étions dans les préparatifs, mes copines, mes cousines m’ont conseillée, comme je ne suis pas noire, d’entretenir ma peau pour que je sois plus rayonnante le jour-j. C’est dans ce sens qu’elles m’ont amenée dans un institut de beauté sis à Dakar. Et la dame m’a proposé de prendre une injection et des gélules glutathion, c’est rapide et sans effets secondaires. A une semaine de mon mariage, j’étais devenue toute blanche sans tache, même mes quintos étaient clairs. Au bout de quelque temps, j’ai constaté que mes menstrues ont été perturbées, pis je faisais pipi constamment, qu’il m’était même difficile de faire correctement des prières. Après consultation, on m’a dit que je suis diabétique. Bizarre car cette maladie n’existe pas dans ma famille. Mais c’est après plusieurs analyses que les médecins ont révélé qu’il y a un taux exagéré de glutathion. Les blouses blanches m’ont sommée d’arrêter de prendre ces gélules de collagène, car il y a un taux de sucre élevé. J’ai arrêté par la suite mais à quel prix ? J’ai perdu ma peau naturelle, j’ai eu un diabète précoce et chronique, est-ce que la beauté vaut la santé?»
Ndèye Yacine Fall, habitante de Diamagueune : «J’ai perdu ma maman à cause des injections»


«Je suis une jeune demoiselle avec deux enfants de pères différents. J’ai une mauvaise expérience avec la dépigmentation. Parce que le xessal m’a arraché la personne que j’aime le plus au monde : celle qui m’a donné naissance. Cela fait trois ans qu’elle n’est plus de ce monde. Ma maman était une belle dame au teint clair. Mais ces mauvais amis ont commencé à l’appeler “Toubab quartier’’. De fil en aiguille, elle commence avec des pommades. Elle avait toutes les gammes. Sa peau s’éclaircit comme pas possible. Elle commence à prendre goût. Je me souviens qu’un jour, je faisais du thé et une de ses amies lui a dit connaître une dame qui fait des injections naturelles sans effets secondaires. C’est par la suite qu’elle a commencé ses traitements. Subitement, elle avait pris du poids. Elle avait des problèmes de respiration. Pour un moindre déplacement, elle se fatiguait vite. Un jour, j’ai accompagné ma maman faire un test de diabète. Le résultat était une bombe pour toute la famille. Le médecin nous a informés qu’elle était atteinte d’un diabète sévère. Je pense que le choc émotionnel, psychologique a déclenché la descente aux enfers. Elle voulait tout entendre sauf le diabète. Elle a commencé à maigrir. Sa peau est la première à la lâcher. Ma maman avait commencé à perdre goût à la vie. Entre les caprices de la maladie et les médicaments à prendre sans oublier le régime alimentaire à suivre, c’était trop pour elle», raconte la fille qui ne cesse d’écraser des larmes. Elle poursuit : «Dans le quartier les rumeurs commençaient à circuler comme quoi ma maman est atteinte du VIH. Moi je savais que c’était le diabète, mais nous ne pouvons pas expliquer aux gens ni à ses amis proches. Et un jour de vendredi vers 10 heures du matin, ma maman a tiré sa révérence. Voilà comment le xessal m’a arraché ma maman».
 


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