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Gestion du littoral : Militons pour des solutions globales et concertées.

Lundi 3 Décembre 2018

Acceptons que l’érosion soit un phénomène naturel qui se produit depuis des milliers d’années sur l’ensemble des côtes du monde. L’océan, en contact avec le littoral par ses mouvements dont les marées, les vagues et les courants, déplace les sédiments et participe au recul du trait de côte. La colonisation et l’exploitation continue des zones littorales contribuent à une amplification du phénomène d’érosion côtière avec ses impacts sur les villes, l’habitat, le capital humain et le cadre de gouvernance. Les conclusions du GIEC montrent que le changement climatique représente un défis majeur pour les espaces littoraux qui contribuent de manière sensible à nos économies et aux systèmes alimentaires. Il faudra s’attendre, si rien n’est fait, à une fréquence plus accrue des phénomènes extrêmes, imprévisibles et difficilement maîtrisables avec des risques de dommages assez élevés.


Dans le contexte des transferts de technologies, accepter le recours à une aide technique qui a marché dans des pays comme la Hollande ou le Japon n'est pas facile ; Avoir la mentalité d’être éternellement assisté et penser s’équiper des technologies importées dans des contextes climatiques et hydrodynamiques des nôtres me semble assez périlleux.

C’est vrai que nos économies supportent difficilement la réparation des préjudices causées par les risques climatiques, mais il faut s’inscrire à l’agenda international et trouver les stratégies et mécanismes de financement adaptés et accessibles en faveur de l’adaptation des régions littorales. Nous nous rendons compte que malgré la kyrielle d’études et d’initiatives au niveau sous-régionale, certains continuent de panser aux solutions ciblées et locales. Il est reconnu que la gestion intégrée des régions littorales en tant que processus itératif partant de l’évaluation scientifique vers l’aménagement intégré des côtes en passant par de nouveaux modes de gouvernance, doit être aussi reconnue comme un enjeu stratégique de développement durable qui s’adosse aux objectifs de développement durable. Les objectifs de l’agenda post 2015, offrent un cadre d’orientation stratégique à nos actions et mettent un accent particulier sur les questions relatives à la gestion durable des territoires.

En ce moment, les techniciens et autres négociateurs sont en Pologne, après Africities pour parler de changement climatique dans un contexte où les climato sceptiques et les marginaux néo investis perturbent les décisions post Paris. Nous avons récemment suivi les dirigeants des Etats-Unis et du Brésil qui refusent d’inscrire leur pays dans la lutte contre le changement climatique. Nous sommes dans un contexte difficile où les événements climatiques extrêmes se multiplient (#GUET-NDAR). D’après RFI, le rapport de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) paru le 28 novembre prévoit une augmentation de la température de 3°C d’ici la fin du siècle.

Depuis 2015, les copistes, y compris les fortes délégations des pays affectées continuent de discuter de la mise en œuvre de l’accord de Paris, visant à limiter le réchauffement en dessous de 2°C, voire 1,5° d’ici la fin du siècle. Aujourdhui, les enjeux majeurs de la COP24 à Katowice, en Pologne sont de : définir les règles d’application de l’Accord de Paris, élever l’ambition climatique mondiale et renforcer la solidarité internationale face aux transformations en cours et à venir.

Nous attendons que nos fortes délégations rappellent aux pays nantis leur promesse de porter à 100 milliards d'euros par an d'ici 2020 leurs financements aux politiques climatiques du Sud. Je suis particulièrement intéressé par l'impact des changements climatique sur les capitaux naturels et humain, les économies et le cadre de gouvernance des zones littorales. Mais ayons en tête que le changement climatique pose certes des défis (c’est indiqué dans les documents stratégiques de certaines Ong), mais crée également de nouvelles opportunités de financement dont l’accès permettra aux communautés et aux collectivités territoriales de renforcer leurs stratégies d’adaptation. Je condamne les stratégies des édiles basées sur des discours et « selfies » au moment de rencontrer les « partenaires » au développement.

Je termine par signaler que nous sommes dans une situation où pour « accélérer la cadence », il faudra changer le fusil d’épaule et profiter des opportunités.

Arrêtons d’agresser le capital naturel du littoral.

Cheikh Ahmed Tidiane Wade

 


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1.Posté par Tintin le 03/12/2018 08:07
Arrétons les discours pompeux sans solutions ! St-Louis n'a plus le temps d'attendre les résultats de la COP 24 et les suivantes ....il faut une solution URGENTE que malheureusement l'Etat Senegalais n'a pas les moyens de financer , et la vérité oblige à dire que la Hollande et le Japon ont les ressources et le savoir faire dans ce domaine

2.Posté par Sakhéwar le 03/12/2018 16:11
Tout à fait d'accord avec le précédent commentaire. Il y a urgence pour Saint-Louis.
Rappelons que l'érosion naturelle des côtes n'est pas la seule cause du problème sur le littoral saint-louisien.
Une immense bévue a été commise en 2003, avec le percement incontrôlé d'un canal initialement prévu, si l'on en croit la version officielle, pour soulager la ville des inondations, mais qui a cédé à la pression marine parce que la construction n'était pas aux normes.
Chercher des solutions techniques locales et originales à cette catastrophe ? C'est une illusion !!!
Le Sénégal, aujourd'hui, ne possède pas les conditions scientifiques, technologiques et industrielles pour élaborer de telles solutions. Celles-ci ne jailliront pas, par miracle, dans notre pays actuel.
Devant l'urgence, nous n'avons pas d'autre choix que d'aller chercher les solutions dans des pays comme la Hollande, l'Angleterre et le Japon, qui ont affronté les mêmes phénomènes d'érosion des côtes et d'attaques marines violentes que nous, et qui y ont fait face.
Dans bien des domaines, nous utilisons des moyens que nous n'avons pas inventés nous-mêmes : voitures, avions, réfrigérateurs etc.
Vouloir attendre que nous trouvions nos propres moyens de lutter contre les assauts de l'océan à Saint-Louis, relèverait d'un orgueil puéril. À moins que ce ne soit une façon de réserver encore le terrain aux entreprises françaises qui règnent sans partage dans notre cher pays "indépendant" !!!

3.Posté par Momo le 04/12/2018 08:39
Les entreprises françaises qui règnent sans partage au Sénégal, vous pouvez nous les citer s'il vous plaît?

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