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L’illustre cas du navire Le Joola : comment nous, politiques, ratons les occasions de construire notre pays pour et sur des générations ?

Mercredi 26 Septembre 2018

S’il y a une profonde déception qui m’anime en considérant les politiques publiques de notre pays, c’est le « nihilisme sisyphique » dans la gestion des affaires de l’Etat. Déjà, installé sur un poste hautement stratégique, l’on travaille à satisfaire ses attentes cripto personnelles de confort ensuite sur le déploiement et le recrutement du personnel. Commençant par la tête de l’Etat, l’on se débrouille pour éliminer tous les signes qui rappellent notre prédécesseur, et pire même, les bons projets et les meilleures idées qu’il nous a laissés. Nous aimons détruire ce que les autres ont construit et nous ne mettons rien de meilleur à la place.


L’illustre cas du navire Le Joola : comment nous, politiques, ratons les occasions de construire notre pays pour et sur des générations ?
Cette culture de l’in-culture du bien commun qui ne construit pas notre pays, le détruit. Par conséquent, chaque jour, nous travaillons à détruire notre pays. Si l’on ne construit pas un pays sur des générations, on le détruit tout simplement sur des générations !
Cette démarche des politiques sénégalais est déplorable et catastrophique !

A présent, je voudrais m’arrêter sur le cas du naufrage le Joola. Au niveau de l’entrée en matière en abordant ce thème, j’ai voulu d’abord fixer nos regards sur la responsabilité et l’enjeu de nos politiques dans la construction d’un pays viable. Un pays se construit dans le temps, donc sur des générations. Pour le réussir, il faut prendre en compte tous les aspects qui sont à mesure de satisfaire le bien-être intégral de la communauté nationale.

Ici, nous avons un cas culturel qui aurait pu valablement servir à construire un souvenir national mais faute de connaissance et de volonté des politiques, la suite de la gestion du naufrage par l’Etat du Sénégal, dans le cadre de la construction de notre pays, est mal prise en charge. 

Avant de poursuivre, je voudrais faire observer trois éléments : le premier est relatif à ma compréhension de ce naufrage, le deuxième à la première cause de l’abandon des politiques de cette question et en troisième lieu de la deuxième raison explicative dudit abandon de ladite question. 


Il est important de rappeler qu’après l’indemnisation des familles des victimes, la prise en charge des enfants de moins de 18 ans comme pupilles de la Nation et la construction du mémorial à Dakar, l’Etat joue en partie son rôle. Sur la question des pupilles, je voudrais relever en déplorant le cas des enfants de victimes qui ont atteint 18 ans avant le statut de pupille et qui du coup, sont frappés par la limite d’âge et qui sont par conséquent écartés de ce statut. Il fallait trouver une solution financière pour compenser ce retard qui est une faute et la responsabilité de l’Etat et non des enfants en question. Un montant forfaitaire ou établi sur la base du calcul de ceux que perçoivent mensuellement les pupilles pouvait être payé à ces enfants parce qu’un Etat doit travailler à l’équité et à l’équilibre dans le traitement des citoyens. Cette démarche n’est pas difficile et même si elle l’était, le bon sens et la compassion aurait dû nous l’imposer. 

Revenant à ma compréhension de ce naufrage, près ou plus de 2000 personnes ont perdu la vie dans cet accident. Cette catastrophe en est vraiment une. Chaque jour, notre conscience est interpellée sur ce que nous avons pu faire pour en arriver là, pour un bateau dont la gestion était assurée par l’Etat. 

S’il était accordé à chaque victime un seul jour de deuil national, nous aurions pris cinq (05) années et plus pour porter le deuil. Cette vision des choses peut sembler exagérée mais cette question est suffisamment sérieuse pour l’illustrer ainsi. Des hommes, des femmes et des enfants sont morts dans des conditions atroces à cause d’une faute humaine. Ce qu’il y a des plus cher a été détruit par l’entremise de la main de l’homme pour des raisons relatives à la négligence, à la corruption ou autre motif inconnu jusque là. C’est là toute la gravité de la situation et c’est de là également qu’il fallait tirer les leçons pour construire notre pays. 

Ensuite, la première cause, à mon humble avis, de l’abandon ou de la négligence de la part de l’Etat de la gestion responsable du souvenir, est la justice qui n’a pas été rendue à la hauteur du crime. Cet acte ignoble, ni l’histoire, ni les familles ne pourront comprendre pour pardonner ce laxisme sur le procès. En tentant de comprendre le comportement des autorités politiques, c’est la hantise du souvenir qui rappelle un Etat coupable qui fait fuir les différents régimes.

Enfin, cette deuxième raison est la conséquence de la première. L’Etat et ses représentants, à commencer par le Président de la République, désertent les cérémonies de commémoration du souvenir. Ce comportement manifeste le manque d’intérêt et de considération pour le souvenir de cette catastrophe. A ce sujet, il faut déplorer que cela soit ainsi. Le Président de la République ne peut être celui qui néglige un souvenir national. Il devait être le premier à chaque date à se rendre sur les lieux et à faire tout le cérémonial d’Etat pour montrer l’exemple et prononcer un discours solennel à la Nation pour tirer les leçons et préparer les générations futures. Qu’il soit ou pas, le chef de l’Etat qui, pendant son mandat, a vécu cette catastrophe, il doit s’obliger, s’imposer d’honorer cette date de souvenir au nom de la construction nationale.

Si l’Etat ne change pas de comportement, un jour viendra où seuls les familles de victimes, leurs fils et leurs petits fils organiseront les cérémonies de commémoration. 

Je voudrais clore mon propos en revenant sur le titre de cette réflexion : comment nous, politiques, ratons les occasions de construire notre pays pour et sur des générations ?


En effet, une communauté nationale, par définition, partage un destin commun. L’histoire de cette communauté est partie intégrante du destin en construction. Elle est un élément constitutif fondamental qui fédère les citoyens et qui leur rappelle le sens de la solidarité et de l’union dans la lutte pour la préservation des valeurs cardinales du peuple qui lui permettent de vivre dans la cohésion et de faire face aux moments difficiles qui pourraient frapper le pays. Le naufrage du Joola a été éprouvant et il reste une épreuve que nous devons nous donner les moyens de surmonter. 
L’histoire de cette catastrophe doit être insérée dans les annales et enseignée aux enfants et aux générations futures dans le but de rappeler à chaque citoyen le sens de sa responsabilité sur ses compatriotes et cela où qu’il se trouve et qui qu’il soit dans la société. C’est la raison pour laquelle, en plus de la liste des noms des victimes marquées, il faut renflouer l’épave pour fixer le symbole du souvenir.

Le naufrage du bateau le Joola est une faute énorme de notre histoire que nous devons connaître pour nous engager à ne plus le répéter et que chaque citoyen le comprenne ainsi. 

Si nous ne faisons pas cela, nous ne construisons pas notre pays mais le détruisons en déchirant une page importante de son histoire, ciment de notre lien de communauté nationale. 

Fernand Nino MENDY


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1.Posté par Tintin le 27/09/2018 20:38
Le Sénegal est un état mais pas une nation...... depuis l'indépendance qui a été donné aucun élément n'est venu
conforter l'idée de Nation ; en France l'idée de nation s'est forgé avec les rois François 1er , Henri IV , Louis XIV , la Révolution Française , Napoléon , la 1ere guerre mondiale .....rien de tout ça au Senegal , juste un patriotisme de paccotlle les jours de match de foot !

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