Le Cercle Mess des officiers sénégalais a accueilli, samedi, la cérémonie de présentation du nouvel ouvrage du colonel Abdourahim Kébé, intitulé « Teraanga et traduction dans le Sénégal (postcolonial) ». Devant un public composé de militaires, d’universitaires, d’intellectuels et de représentants de l’État, l’auteur a exposé les fondements de sa réflexion, articulée autour de la « Teraanga », valeur cardinale de la société sénégalaise, envisagée comme modèle politique, citoyen et levier de résistance face aux héritages coloniaux.
« À travers ce livre, j’ai voulu apporter ma modeste contribution pour un Sénégal juste, digne et prospère », a confié le colonel Kébé, insistant sur la responsabilité des intellectuels face aux mutations sociales. « L’Afrique doit produire ses propres récits afin de se mettre définitivement sur les rails du développement », a-t-il ajouté.
L’ancien ministre de la Culture, Aliou Sow, qui a assuré la présentation de l’ouvrage, a salué « une œuvre d’une profondeur exceptionnelle », estimant que cette relecture du concept de « Teraanga » constitue une réponse claire aux tendances dominatrices de l’Occident. Il a comparé l’approche de l’auteur à celle d’Ousmane Socé Diop, tout en soulignant sa rigueur scientifique et son style diplomatique.
Le ministre de la Culture, Amadou Ba, a pour sa part mis en avant la portée symbolique de la « Teraanga » comme socle de l’identité nationale et du vivre-ensemble. « Ce livre prouve que les citadelles de connaissance ne se trouvent pas uniquement dans les universités, mais aussi dans l’armée, la médecine ou d’autres secteurs de l’État », a-t-il déclaré, invitant la jeunesse à redonner à la lecture et à l’écriture la place qui leur revient.
La cérémonie a également été marquée par le témoignage du ministre des Forces armées, le général Birame Diop, ancien élève du colonel Kébé. Saluant le parcours académique et professionnel de l’auteur, il a rappelé son rôle de formateur et souligné que, par cet acte d’écriture, il « honore l’uniforme autant que la nation sénégalaise ».