Le président du Festival Métissons, Ababacar Gueye, a alerté ce mardi sur les graves difficultés financières qui ont failli compromettre la tenue de la 15e édition du festival prévue les 28 et 29 novembre à l’Institut Français de Saint-Louis.
« Cette année-ci, on a failli ne pas faire le Festival Métissons », a déclaré M. Gueye lors d’un point de presse. Il a évoqué des désistements de partenaires clés, dont l’Alliance pour la promotion touristique, et un manque de soutien des entreprises locales, malgré des promesses formulées en amont.
« Jusqu'à présent, ce n’est pas évident. On a eu beaucoup de problèmes. On ne peut pas s’endetter pour faire un festival, pour faire plaisir aux gens », a-t-il ajouté, soulignant que le budget mobilisé ne représente même pas deux dixièmes du montant nécessaire.
Le fondateur du festival, devenu un rendez-vous incontournable du paysage culturel saint-louisien, a insisté sur l'importance du soutien institutionnel et des entreprises dans la promotion du tourisme culturel, une alternative selon lui incontournable face au déclin du tourisme balnéaire.
« Le balnéaire est mort. Il faut aller vers un tourisme culturel, avec des festivals comme Métissons, le jazz ou le tour des cordes », a-t-il martelé.
M. Gueye a salué la contribution du Conseil départemental, tout en appelant la mairie de Saint-Louis à s’impliquer davantage. Il a invité le maire Mansour Faye à venir inaugurer l’événement, rappelant que la ville a le devoir de soutenir les initiatives culturelles locales.
L’organisateur a aussi dénoncé le manque de responsabilité sociale d’entreprise (RSE) de la part de certaines multinationales et sociétés nationales implantées à Saint-Louis.
« Où va l’argent de la RSE à Saint-Louis ? Les multinationales doivent appuyer les initiatives culturelles. C’est un droit, un acquis, il est irréfragable », a-t-il lancé.
Concernant les contenus du festival, Ababacar Gueye a expliqué avoir fait le choix de réduire les coûts logistiques pour privilégier les cachets des artistes et la communication. Le panel sur l’entrepreneuriat culturel, initialement prévu, a été annulé faute de moyens, malgré l’engagement non tenu de structures telles que le 3FPT.
Enfin, il a déploré l’absence d’un centre culturel digne de ce nom à Saint-Louis, estimant que la ville, pourtant carrefour historique de la culture, de l’éducation et de la gastronomie, manque d’espaces d’expression pour ses artistes.
« On est obligés de nous rabattre à l’Institut français, qui fait la promotion de la culture française. Il faut revoir la politique culturelle au Sénégal », a-t-il conclu, appelant à la tenue rapide des assises nationales de la culture.

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