Des propriétaires de terrains situés sur le tracé de la future autoroute à péage à Saint-Louis ont exprimé, jeudi, leur opposition au délai de déguerpissement fixé au 5 décembre, tout en appelant les autorités à privilégier une indemnisation financière plutôt qu’un recasement au village de Rao.
« Nous sommes venus rencontrer aujourd’hui le préfet de Saint-Louis pour exprimer notre désaccord avec le contenu du communiqué qu’il a signé, demandant aux occupants du site de quitter les lieux au plus tard le 5 décembre », a déclaré Moustapha Diakhaté, porte-parole des populations concernées.
En a croire M. Diakhaté, parmi les 1392 personnes impactées, 997 sont propriétaires de terrains nus situés en face de l’Université Gaston Berger, et n’ont jusqu’ici reçu aucune forme de compensation.
« Depuis le début des discussions avec l’Ageroute, il y a toujours eu un refus catégorique d’indemniser les terrains nus », a-t-il déploré.
Les autorités auraient proposé un relogement à Rao, à plus de 30 kilomètres de la ville, une alternative jugée inacceptable par les concernés.
« On nous propose de prendre des terrains à Rao, mais nous avons catégoriquement refusé. Nos terrains sont stratégiquement situés en face de l’université, leur valeur est bien supérieure. Accepter Rao, c’est tout simplement perdre », a soutenu M. Diakhaté.
Les populations disent avoir acquis ces terrains entre 3 et 5 millions de francs CFA, et demandent une indemnisation en espèces, afin de pouvoir se réinstaller librement. « Nous ne demandons pas l’aumône, nous exigeons qu’on nous restitue notre argent », a-t-il dit.
Le porte-parole a interpellé le gouvernement actuel, notamment le ministre des Infrastructures, Détiefal, ainsi que le président de la République Bassirou Diomaye Faye et le Premier ministre Ousmane Sonko, afin qu’une solution justesoit trouvée.
« Le slogan ‘Jub, Jubël, Jubanti’ doit se traduire dans les faits. Ce que nous vivons est incompréhensible. Certains parmi nous sont décédés en attendant leur indemnisation. Un cabinet privé était venu au début, nous avions espéré une conciliation », a-t-il rappelé.
Il a également demandé un report du délai du 5 décembre, estimant qu’il est matériellement impossible de quitter les lieux dans un laps de temps aussi court, surtout pour des familles installées depuis plusieurs années.

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