Saint-Louis, longtemps considérée comme une ville paisible, fait aujourd’hui face à une montée inquiétante des accidents de la circulation, en grande majorité causés par les motos appelées Jakarta. Ce moyen de transport, à l’origine perçu comme une solution à la précarité et aux problèmes de mobilité, est devenu en quelques années une source récurrente de drames humains.
Les rues de la ville, notamment dans les quartiers de Pikine, Ndioloffène, Guet-Ndar et Bango, sont quotidiennement le théâtre de collisions, de dérapages et de chutes impliquant ces engins.
À la Corniche Sud, l’un des axes les plus fréquentés de Saint-Louis, un grave accident a récemment attiré l’attention : une Jakarta a violemment dérapé d’une folle course avant de s’enflammer. Le conducteur et son passager ont été grièvement blessés. Cet incident, loin d’être isolé, illustre la dangerosité croissante de ces motos qui circulent sans encadrement réel.
Ce mercredi matin, peu avant 8 h, à l’entrée de la ville vers l’hôtel Coumba Bang, une Jakarta est entrée en collision avec un bus du CROUS dans un des axes les plus fréquentés aux heures de pointe.
Une jeunesse livrée à elle-même
La prolifération des Jakarta dans la ville est alimentée par une jeunesse en quête de revenus. Faute de débouchés professionnels, de nombreux jeunes, parfois mineurs, se lancent dans le transport urbain à moto, souvent sans formation ni permis de conduire.
Le port du casque est rarement respecté, et les engins circulent fréquemment en surcharge, transportant parfois trois personnes, sans aucune mesure de sécurité.
Leur présence incontrôlée sur la voie publique constitue un danger non seulement pour les conducteurs eux-mêmes, mais aussi pour les piétons et tous les usagers de la route.
L’urgence d’une réponse politique et sociale
Face à cette hécatombe silencieuse, de nombreuses voix s’élèvent à Saint-Louis pour appeler à une action ferme des autorités.
Au-delà de la répression, une véritable campagne de sensibilisation devrait être menée auprès des jeunes, des familles et des conducteurs, pour alerter sur les dangers de la conduite imprudente et sur les conséquences irréversibles des accidents. Il est également nécessaire de proposer des alternatives sûres et accessibles pour la mobilité urbaine, afin de réduire la dépendance aux Jakarta.
Ce fléau ne peut plus être ignoré. Chaque accident évitable est une tragédie de trop. Il est temps pour les autorités locales de prendre leurs responsabilités. Il en va de la sécurité publique. Il en va de l’avenir de toute une génération.
MS/NDARINFO

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