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Le Gandiol dans la couverture médiatique : où s’arrête l’info et où commence la pub ?

Vendredi 13 Janvier 2012

Le Gandiol dans la couverture médiatique : où s’arrête l’info et où commence la pub ?
La couverture des convulsions et soubresauts de l’actualité gandiolaise amène vraiment à s’interroger. Depuis bien des années en effet, cette couverture se fait monnayant de gros et valeureux billets de franc CFA et je ne sais en vertu de quoi.

Pour que les villageois passent à la télévision, c’est toujours- à ce que je sache- des sommes d’argent qu’il faut donc débourser. Et du coup, je me sens pris pour un idiot : depuis quand l’actualité s’achète t-elle ? Depuis quand les critères de l’information (pertinence du sujet, intérêt, notoriété etc.) ne sont-ils plus opératoires pour désigner une information ?

De là, s’ébauche un virage « épistémologique » pernicieux amenant in fine à confondre information et publicité. Si toute manifestation publique est couverte du fait simplement qu’elle peut rapporter au journaliste, alors cela devient problématique ! S’en suit la légitimité pour les manifestants d’exiger alors du reporter de passer à l’écran.

Logiquement, l’on sert une publicité par cela même que cette prétendue information n’a pas été passée au peigne fin du filtre que nous connaissons avec les critères reconnus de ce qu’est une information.

Il y a une année, un reporter nous a demandé je ne sais plus combien pour couvrir une journée d’études à Mboumbaye Gandiol. Il s’y refusera catégoriquement arguant du fait qu’il n’a pas été satisfait au sujet du « prix de son déplacement ». Je trouve scandaleux une telle exigence, qui, à force de répétition, tend vers son institutionnalisation.

Même si elle existait en tant que règle, cela serait injuste. Les médias doivent sans condition aucune payer les frais, tous les frères rentrant dans le cadre des couvertures informationnelles. Je ne dis pas que cela n’existe pas ! Autrement, la vassalité du journaliste à ses sources peut en retour influer sur le caractère et critère de l’information.

Travaillons à ce qu’il en soit ainsi. C’est pour le meilleur de notre presse.

Seydina Ousmane Gueye

Le Gandiol en un clic