Alioune Diouma Diarra, plénipotentiaire du parti Pastef pour l’arrondissement de Rao, a exprimé vendredi son amertume face à ce qu’il considère comme un effacement progressif de la base militante dans la gouvernance actuelle de Pastef.
« Le Pastef commence à délaisser sa cheville ouvrière qu’est sa base politique », a-t-il déclaré lors d’un point de presse tenu en présence de plusieurs responsables locaux.
Selon M. Diarra, les actions publiques menées par l’État devraient nécessairement intégrer « l’armée citoyenne qui a contribué à porter le projet politique de rupture ». « Nous sommes des actionnaires du projet. Il faut que les gens nous respectent en tant que tels », a-t-il martelé.
Il a dénoncé le fait que les grands investissements réalisés dans certaines communes bénéficient politiquement à d’autres forces, notamment au maire de la localité Alpha Mamadou Diop, au détriment des cadres du Pastef.
« Cela complique notre tâche. Là où nous devrions être informés et associés pour porter les projets auprès des populations, comme nous le faisions du temps de l’opposition, nous sommes aujourd’hui écartés », a regretté M. Diarra.
Réagissant sur le cas du maire, très proche de Mansour Faye, dont les derniers gestes politiques suggèrent un rapprochement avec le Pastef, il reste prudent.
« Il commence à reprendre du poids à la bête, alors que nous l’avons battu lors des dernières élections », a-t-il rappelé, en appelant à davantage de vigilance et de reconnaissance envers les militants historiques du parti.