En 1915, alors que la Première Guerre mondiale fait rage en Europe, un épisode de contestation violente secoue Saint-Louis, la capitale de l’Afrique-Occidentale française : la révolte des tirailleurs sénégalais, contraints à s’enrôler de force dans l’armée coloniale.
Depuis le début du conflit, l’administration coloniale française organise des campagnes de recrutement de soldats africains, souvent dans des conditions coercitives. À Saint-Louis, centre administratif et militaire, les tensions montent lorsque des jeunes hommes sont raflés dans les quartiers populaires pour être envoyés au front.
Face aux protestations des familles et des jeunes enrôlés de force, une mutinerie éclate en février 1915 dans le quartier militaire de la ville. Des tirailleurs refusent de monter dans les convois vers Dakar. Des affrontements éclatent entre les soldats révoltés et les autorités coloniales. Plusieurs morts sont enregistrés, et les meneurs seront arrêtés, jugés sommairement, et certains exécutés.
Cet épisode, longtemps passé sous silence, révèle les limites du système colonial et l’exaspération croissante des populations africaines face aux politiques d’assimilation et d’exploitation. Il annonce aussi les prémices des mouvements anticoloniaux qui émergeront dans les décennies suivantes.
Aujourd’hui encore, peu de traces matérielles ou commémoratives rappellent cette révolte à Saint-Louis, malgré son importance symbolique dans l’histoire de la résistance coloniale au Sénégal.
M.S

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