Les calèches, moyen de transport emblématique de la ville de Saint-Louis (nord), sont au cœur d’un différend entre les conducteurs et la cheffe du service régional du tourisme du pôle nord, autour de leur reconnaissance comme acteurs du secteur touristique.
Utilisées depuis des décennies pour faire découvrir aux visiteurs l’île historique de Saint-Louis et son architecture coloniale, les calèches sont considérées par leurs conducteurs comme un levier essentiel de valorisation du patrimoine local.
« Moi je suis venu ici très jeune, et à force d’accompagner des guides venus de tout le Sénégal, j’ai fini par apprendre toute l’histoire de la ville. Je peux aujourd’hui l’expliquer aux touristes », a confié un caléchier, revendiquant une expertise acquise sur le terrain.
Les conducteurs affirment avoir été convoqués par l’administration touristique, qui leur aurait signifié qu’ils ne sont pas reconnus comme acteurs du tourisme, car ne disposant pas de l’agrément requis. « On nous dit qu’on relève du transport urbain, alors que notre activité est exclusivement touristique », déplorent-ils.
Des affirmations que dément formellement Mme Maimouna Cissé, la cheffe du service régional du tourisme. « À aucun moment je n’ai dit que je ne reconnaissais pas les calèches. J’ai simplement rappelé que pour être officiellement acteur du tourisme, il faut être agréé, c’est-à-dire posséder une carte ou un document reconnu par le ministère », a-t-elle précisé.
Elle souligne que les conducteurs de calèche, bien qu’actifs dans l’accueil touristique, ne disposent pas des qualifications exigées pour être guides.
« Pour être guide touristique, il faut au minimum le BFM pour une activité locale, et le baccalauréat pour exercer au niveau national », a-t-elle rappelé.
Mme Cissé affirme avoir suggéré la reconnaissance des calèches comme moyen de transport touristique spécifique à l’île de Saint-Louis, dans le cadre d’une réforme à envisager par le ministère de tutelle.

ACCUEIL












