Le Comité départemental pour la protection de l’enfant (CDPE), en partenariat avec le Projet de résilience et de développement communautaire (PRDC/VFS), a lancé mercredi à Saint-Louis une campagne de sensibilisation contre les violences numériques, dans le cadre des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles.
L’initiative, qui s’est déroulée à partir de la gouvernance régionale, a réuni services techniques, collectivités locales, acteurs communautaires et représentants de la société civile pour échanger sur les dérives du numérique, en particulier l’impact sur les femmes et les enfants.
« Cette année, nous avons voulu changer d’approche en réunissant tous les acteurs pour réfléchir ensemble sur ce phénomène, notamment dans les zones les plus vulnérables comme la langue de Barbarie, Guet-Ndar ou Santhiaba », a expliqué Babacar Dia, expert en développement social au PRDC.
Le programme de sensibilisation a mis l’accent sur les formes invisibles de violences en ligne, souvent non signalées, comme le chantage, les atteintes à la vie privée ou l’exposition non consentie à des contenus inappropriés. Il alerte également sur l’usage excessif des écrans chez les enfants, pouvant entraîner des troubles du langage ou de la vision.
« Nous invitons les femmes à utiliser Internet de manière responsable. Trop souvent, certaines se retrouvent victimes de harcèlement ou de manipulation à cause d’un usage imprudent des réseaux sociaux », a plaidé Fatma Sy, cheffe du service régional de l’Action sociale.
Les organisateurs ont insisté sur la nécessité de former les parents et de créer un espace de confiance pour que les cas de violences, y compris numériques, soient signalés et traités. Un dispositif d’accompagnement médical, psychosocial et économique est prévu pour les victimes dans les zones couvertes par le PRDC.
« Il est difficile de produire des statistiques précises car beaucoup de cas restent tus, par honte ou pression sociale. C’est pourquoi cette sensibilisation est essentielle », a insisté Babacar Dia.
La campagne s’inscrit dans une dynamique plus large de protection de l’enfance, de lutte contre les violences basées sur le genre (VBG) et de résilience communautaire dans la vallée du fleuve Sénégal.



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