Le déclassement économique de l’Afrique figure parmi les causes profondes de l’instabilité du continent, a déclaré mardi à Dakar le haut représentant du chef de l’État, Aminata Touré, soulignant qu’« une démocratie durable ne peut se bâtir dans un contexte de pauvreté généralisée ».
Intervenant à l’ouverture d’un colloque sous-régional sur le thème « Dialogue politique sur le processus démocratique en Afrique de l’Ouest : quelle contribution pour la société civile ? », l’ancienne Première ministre a insisté sur le rôle de la pauvreté dans l’affaiblissement des institutions démocratiques.
« Lorsque la jeunesse, qui constitue l’écrasante majorité de la population, ne trouve pas d’emploi, ou lorsque des populations rurales n’ont pas accès aux services sociaux de base, la démocratie est fragilisée », a-t-elle affirmé.
Mme Touré a estimé que la pauvreté constitue un terreau favorable à l’extrémisme religieux et à l’achat de conscience électorale. Selon elle, la répartition inégalitaire des ressources nationales accentue ce phénomène, créant des « îlots de richesse au milieu d’océans de pauvreté extrême ».
Elle a insisté sur la nécessité pour les pays africains de « créer massivement de la richesse équitablement partagée », surtout à l’ère des réseaux sociaux où « les cultures de consommation s’uniformisent ».