Suzanne Diop, pionnière de la magistrature sénégalaise et figure emblématique de la justice au féminin, est décédée ce jeudi à l’âge de 101 ans, a appris Le Soleil de sources concordantes.
Le 14 mars 1964, dans une salle solennelle du Palais de justice de Dakar, un moment historique s’écrivait. À 9 heures précises, Suzanne Diop prêtait serment devant ses pairs, devenant ainsi la première femme magistrate du Sénégal. Une image immortalisée par le magazine Awa, qui témoigne encore aujourd’hui de ce jalon dans l’histoire du pays.
Née en 1924, ancienne élève du prestigieux lycée Faidherbe de Saint-Louis, Suzanne Diop poursuivra ses études en France, d’abord à Paris comme bibliothécaire chez Présence Africaine, puis à la Faculté de droit de la Sorbonne. À 27 ans, elle choisit de reprendre ses études pour s’engager dans le domaine juridique. En juin 1963, elle obtient sa licence de droit avec brio.
Un an plus tôt, en 1962, alors que le Sénégal nouvellement indépendant cherche à bâtir ses institutions, elle est nommée magistrate au tribunal pour enfants par décret présidentiel. Elle y déploie toute son énergie pour la défense des droits des enfants et des femmes, des causes qui lui tenaient profondément à cœur.
Sœur du poète David Mandessi Diop, Suzanne Diop a également marqué la haute juridiction en devenant la première femme conseillère à la Cour suprême, évoluant aux côtés de figures comme Kéba Mbaye, Louis Guèye ou encore Ousmane Ngoundiam.

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