Le gouvernement sénégalais franchit une nouvelle étape dans sa stratégie gazière. Le ministre de l’Énergie, du Pétrole et des Mines, Birame Soulèye Diop, a annoncé mardi à Diamniadio la construction d’un gazoduc national d’ici à 2027. Cette infrastructure, essentielle pour le transport du gaz sur de longues distances, s’inscrit dans la politique de valorisation des ressources naturelles du pays et soutient le programme “Gas to Power”, destiné à réduire le coût de l’électricité.
Le futur gazoduc reliera les principaux pôles économiques et industriels du pays. Il sera alimenté par les champs gaziers Yakaar et Teranga, découverts au large des côtes sénégalaises et considérés comme des réserves de classe mondiale. Selon le ministre, ces gisements constituent une ressource durable capable d’alimenter le marché national en gaz domestique tout en favorisant l’industrialisation. Sa mise en service prévue en 2027 permettra d’assurer le transport du gaz naturel depuis les zones de production jusqu’aux centrales électriques et sites industriels.
Ce projet structurant s’inscrit dans une approche de développement intégrée visant à relier les régions du nord, du centre et du sud à travers un réseau national sécurisé, garantissant un approvisionnement stable et équitable. Il ouvrira également la voie à de nouveaux partenariats publics et privés, notamment avec Petrosen et la SENELEC, en vue de moderniser la distribution énergétique et d’accompagner la transition vers une énergie plus propre et plus abordable.
Depuis 2024, le Sénégal est devenu un producteur d’hydrocarbures à part entière, avec l’entrée en exploitation du champ pétrolier Sangomar, opéré par Woodside Energy en partenariat avec Petrosen, et du projet gazier Grand Tortue Ahmeyim (GTA), conduit par bp et Kosmos Energy à la frontière mauritano-sénégalaise. Ces deux projets marquent un tournant majeur dans l’histoire énergétique du pays, plaçant le Sénégal parmi les nouveaux pôles hydrocarbures du continent africain.
L’État privilégie désormais la valorisation locale de ses ressources naturelles plutôt que leur simple exportation. Le gaz produit servira à alimenter les centrales électriques nationales, à réduire la dépendance au fioul importé et à renforcer la compétitivité industrielle. Cette orientation vise également à améliorer l’accès des ménages à une énergie plus stable et à moindre coût.
Le ministère de l’Énergie souligne que la réalisation du gazoduc national s’effectuera dans une logique de transparence et de durabilité, conforme aux normes environnementales internationales. Les études techniques et les partenariats financiers sont en cours, et leurs résultats devraient être présentés avant la fin de l’année 2025.
M.S

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