Le Premier ministre Ousmane Sonko a annoncé mardi avoir fixé un ultimatum à la compagnie pétrolière BP, chargée de l’exploitation du gaz au large du Sénégal, afin de permettre un approvisionnement domestique et réduire le coût de l’énergie.
« Sur 2026, nous ne voulons pas aller chercher 9 cargaisons de gaz très loin pour les amener au Sénégal, alors qu’il y a du gaz produit ici », a déclaré le chef du gouvernement, lors d’une rencontre avec le secteur privé national.
Selon lui, l’utilisation du gaz local dans les centrales électriques, déjà converties du fuel au gaz, pourrait « régler énormément de choses », notamment la baisse du prix du kilowatt/heure pour les ménages et les entreprises, ainsi que des économies estimées à 143 milliards de francs CFA pour l’État.
Si le Sénégal est parvenu en février dernier à raffiner une première cargaison de pétrole domestique issue de Sangomar, l’approvisionnement en gaz local tarde à se concrétiser. Cette situation, qualifiée de paradoxe par Ousmane Sonko, nourrit les tensions entre l’État sénégalais et la multinationale britannique.
Le président Bassirou Diomaye Faye avait assuré, dans son discours du 3 avril, que le processus de renégociation des contrats extractifs suivait « son cours normal », avec des résultats jugés « satisfaisants ». Mais face au blocage des discussions avec BP, le Premier ministre a promis de « poser les actes qu’il faut » pour imposer une solution nationale.