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Thierry Leyne s'est suicidé. Le tragique destin de l'associé de DSK

Mercredi 29 Octobre 2014

Pour mettre fin à ses jours, il a choisi la voie la plus radicale. Le jeudi 23 octobre au matin, le financier franco-israélien Thierry Leyne s’est défenestré depuis son luxueux appartement de Tel-Aviv, au 23e étage de l’une des deux tours Yoo, des immeubles signés Stark qui abritent les grosses fortunes du pays. Il avait 49 ans. Selon son entourage, il aurait laissé trois lettres où il évoquait des problèmes de santé et un état dépressif. En décembre 2011, sa femme, Karen, s’était déjà suicidée en se jetant du haut d’un parking à Genève. «Un drame qui l’avait fracassé et l’avait coupé de sa belle-famille», confie un proche.


D’autres soucis le minaient : la mise en route plus compliquée que prévu de la banque d’affaires LSK (Leyne Strauss-Kahn & Partners) et du DSK Global Investment Fund, l’ambitieux fonds spéculatif qu’il était en train de monter avec Dominique Strauss-Kahn. Les deux hommes s’étaient rencontrés il y a deux ans, grâce à la compagne de Leyne, une avocate devenue «communicante», ancienne du groupe Euro RSCG. En associant la «vista» et le carnet d’adresses de DSK à l’expérience de Thierry Leyne, leur idée était de «lever» 1,5 milliard d’euros auprès d’investisseurs internationaux.


LSK avait séduit plusieurs grands noms de la finance


Dans le capital de leur holding LSK, ils avaient déjà séduit plusieurs grands noms de la finance : les banques Crédit suisse, UBS, Pictet, J. Safra Sarasin, ou encore une filiale du Crédit mutuel français. D’autres actionnaires étaient plus opaques, cachés derrière des sociétés de paradis fiscaux. Ces derniers temps, avec la chute brutale de la Bourse et les sanctions européennes contre la Russie, d’où venaient bon nombre de leurs clients, la situation s’était tendue. En outre, le Luxembourg tardait à accorder à LSK sa licence de banque d’affaires. Et plusieurs clignotants s’étaient allumés, comme des «réserves» des auditeurs dans les bilans de certaines filiales. Ou un litige de 2 millions d’euros avec la compagnie Bâloise Assurances, dont LSK avait vainement tenté d’empêcher la publication par le journal luxembourgeois «Paperjam».

«Tout cela mis bout à bout, Thierry a finalement craqué», explique un de ses amis. Ancien «golden boy» parisien, le financier avait débuté sa fortune au milieu des années 1990 en créant Axfin, l’un des premiers sites boursiers français sur Internet, revendu à prix d’or. Puis cet homme affable et raffiné, souvent dur en affaires, a multiplié les rachats d’entreprises et les introductions en Bourse. Un parcours presque sans faute avec parfois des associés prestigieux, comme le chanteur Patrick Bruel, dans une société de motos-taxis, ou l’ex-producteur de télévision Claude Berda. La disparition de Thierry Leyne est un nouveau coup dur pour Dominique Strauss-Kahn, jusqu’à ces derniers jours président de LSK, dont la principale filiale s’est placée lundi en «sursis de paiement».


ParisMatch


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