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72 heures culturelles "Festiwal" de Dagana: Le Oualo renoue avec sa tradition.

Dimanche 17 Mars 2013

La première édition du Festiwal de Dagana a vécu. Pendant 72 heures, les populations des collectivités locales du département de Dagana ont communié dans la joie et l'allégresse à travers des manifestations culturelles et sportives d'assez-bonne facture organisées récemment par Vieux Abdoulaye Ndoye, coordonnateur du cadre de concertation de ces 11 localités membres d'un Groupement d'Intérêt Communautaire mis en place avec l'appui du Conseil Général du Nord (France) depuis 2009, dans le cadre de la coopération décentralisée.


72 heures culturelles "Festiwal" de Dagana:  Le Oualo renoue avec sa tradition.
Ces retrouvailles fort délirantes autour d'un programme alléchant ont permis aux fils et ressortissants du Oualo, à leurs partenaires du Conseil Général du Nord et autres invités et hôtes de marque, de décompresser et de s'épanouir pendant trois jours.

Riches et variées, ces manifestations ont été marquées par des régates à Rosso-Sénégal, un grand concert au stade municipal de Richard-Toll et une très grande cérémonie de démonstration d'intronisation du Serigne Kadiar (le chef, l'administrateur et gardien de la tradition de Gaé).

Pour la première adjointe au maire de Dagana, Mme Anta Diop Niang, cette première édition du Festiwal s'inscrit dans le cadre de la mise en oeuvre d'un programme d'appui à la valorisation culturelle du département de Dagana financé par le Conseil Général du Nord.

Ceci a permis aux responsables des collectivités locales membres du Gic de décider, d'un commun accord, de mettre en place un grand évènement culturel départemental annuel dénommé "Festiwal".

Placée sous le thème "Eau, source de vie et facteur d'intégration", l'édition de cette année a été l'occasion pour ces braves populations du Oualo d'exhiber toutes les facettes culturelles de cette partie importante de la région Nord intercalée entre les départements de Saint-Louis et de Podor.

En effet, de l'artisanat à la musique traditionnelle et moderne, en passant par le théâtre, la poésie, les contes et légendes, les régates, la lutte, le hip-hop, les Oualo-Oualo, dans un bel élan de solidarité et de mobilisation, ont rivalisé d'ardeur et de talent, tenant en haleine un public très nombreux qui n'a pas hésité à assister à toutes ces manifestations culturelles supervisées par le jeune Idrissa Sadio et son staff.

On a eu droit à de très belles prestations, au cours desquelles, le public n'a pas été avare de ses cris de joie et autres salves d'applaudissements.

Pour Vieux Abdoulaye Ndoye, ces manifestations sont, par excellence, des canaux de diffusion du "thiossane" (tradition) oualo-oualo et offrent une belle opportunité de mettre sur une rampe de lancement les nombreux talents dont regorge la région naturelle du Oualo.

Plus qu'un lieu de rencontre et de divertissement, a précisé M. Ndoye, ce festival culturel permet de montrer et de faire connaître la richesse, la beauté et la diversité du patrimoine culturel du Oualo. De porter aussi un regard sur les enjeux d'intercommunalité 0et de développement socio économique de l'ensemble du département de Dagana.

Démonstration d'intronisation
La plus grande manifestation culturelle de cette première édition, a été la cérémonie de démonstration d'intronisation du Kadiar de Gaé, qui a enregistré un succès éclatant.

Organisée avec brio et dans une ambiance carnavalesque, cette grande cérémonie a permis de se souvenir de cette belle époque où le Kadiar de Gaé, le guide, le référent ou régulateur de cette localité située à quelques encablures de la commune de Dagana, était désigné à l'issue d'une grande concertation entre les familles des dialacdé (maîtres du fleuve) et de Keur Pulaar.
Selon l'actuel maire de Gaé, Moustapha Sall, ce kadiar, a toujours été désigné par cette cour ancestrale et a toujours appartenu à la lignée des "Fall". Les dialacdé ou thioubalos (en pulaar) se sont toujours occupés de tout ce qui touche au fleuve, sur le plan traditionnel. Keur Pulaar est constitué des membres des grandes familles des Sall, Leye, Faye, Wellé, etc. Ce sont ces deux grandes familles qui se réunissent pour mettre la couronne autour de la tête du Kadiar, qu'elles auront elles-mêmes choisi d'un commun accord.

A en croire le maire Moustapha Sall, Serigne Kadiar est investi d'une mission noble et exaltante qui consiste à veiller sur le respect des traditions et coutumes, de l'Imamat, sur la conservation des valeurs culturelles, le bon comportement des populations, qui doivent éviter, à tout prix, de braver les interdits sociaux.

Pour cette cérémonie de démonstration, c'est Mody Fall, frère de l'actuel kadiar de Gaé, El Hadj Rawane Fall, qui a été intronisé.
Après l'intronisation, les populations ont fait le tour de la grande mosquée avant de se diriger, avec l'état-major du Kadiar, vers le domicile de la famille des Nguéyenne (famille des Gueye), composée essentiellement de marabouts, de guides religieux et autres érudits du Saint Coran. Ces derniers occupent une grande concession traditionnelle, un lieu béni où il est formellement interdit d'y battre le tam-tam, un endroit paisible où on doit recueillir des prières.

Après l'étape des Nguéyenne, le Kadiar se dirige chez lui pour y retrouver, dans une ambiance riche en sons et couleurs, tous ceux qui partagent avec lui cette couronne.

Mbagnick Kharachi Diagne