Chasser le naturel,il revient au galop
Merci Monsieur, le Président !!!....mais……
Il est des moments où, l’homme, assailli de toutes parts, malmené dans des tempêtes indescriptibles qui hypothèquent son avenir, décide de jeter un regard pour voir en face ce qui entrave son chemin. En effet, dans son immense rêve de réaliser son projet d’un Sénégal Emergent, le président, s’est peut être rendu compte que le comportement de ses concitoyens rame à contre courant de ces objectifs. C’est en ce sens que sa récente déclaration sur le comportement flémard et fêtard de son peuple revêt tout son sens. La description qu’il a faite de son peuple ne souffre d’aucune ambigüité. Cette peinture des sénégalais, si elle ne frôle pas le pléonasme, est tout au moins partagée par les citoyens quelque soit leur appartenance : politique, religieuse, ethnique, professionnelle ou sociale.
Du Magal au Gamou en passant par les diverses cérémonies religieuses, des baptêmes aux mariages, des manifestations politiques à celles d’autres genres, des décès aux causeries, le temps de la fête, toujours solennelle, prime sur celui du travail dû.
Monsieur le président, ce combat doit être mené par votre excellence en vous appuyant sur les millions de sénégalais ,qui ,comme vous, sont rongés et meurtris par le comportement irresponsable que vous avez si clairement décrit.
« Vous devez être véhiculé, avoir un chauffeur qui vous conduit jusqu’au tapis rouge…….. », dit on dans l’avant première du lancement de la série « un café avec ».Cet état d’esprit est quelque part très révélateur sur la nature de cette fête éminemment culturelle.
Monsieur le président, il ne se passe pas un jour sans que nous entendions dans la presse : « grande manifestation…..sous le haut parrainage de son excellence le président Macky Sall ou de la première dame du Sénégal ou d’un ministre ou d’un directeur général.
.L’organigramme de l’Etat est tout simplement le sponsor des fêtes que vous décriez. Des manifestations qui n’ont pour seul objet que le gain facile ont mis en place un système de parrainage dont le seul critère repose sur les finances des potentiels parrains.
Il est une chose de décrire un mal, la combattre cependant, est tout une autre paire de manches.
En effet, Monsieur le Président, vous aviez omis vos fêtes d’inauguration dans l’agenda des fêtes sénégalaises. L’inauguration d’un stade d’environ d’une centaine de places à Saint Louis met en mal vos propos. Le carburant brulé, les tenues confectionnées, les véhicules mobilisés, le tapage infligé aux riverains, le temps perdu à entendre un cortège sans agenda précis lors de cette journée ne riment pas avec vos propos.
Les sénégalais attendent de vous des desseins plus importants. Sinon, à quoi servent nos maires s’ils s’avèrent incapables de mener à bon port ces petits événements.
Au regard de vos déclarations et des actes qui s’en suivent, on comprend alors que le naturel, chassé, revient toujours au galop.
Ousmane Sy, Saint Louis