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La suppression du Sénat : entre pilotage à vue, opportunisme politique et pression de l’opinion publique !

Mardi 4 Septembre 2012

La suppression du Sénat : entre pilotage à vue, opportunisme politique et pression de l’opinion publique !
Dans une République, les institutions ont une histoire déterminante et une mission importante. C’est la raison pour laquelle, il n’est pas raisonnable d’en supprimer de manière conjoncturelle. La décision du Président Macky SALL de supprimer le Sénat au lendemain du début des inondations démontre une absence de vision de la part d’un Chef d’Etat. Cette démarche est inquiétante. Je ne défends pas le maintien du Sénat loin de là mais je conteste cette démarche fondée sur des humeurs et des circonstances. Elle ne peut en aucune manière convaincre. Considéré comme un centre d’accueil par excellence des clients politiques, installé un jour d’anniversaire du naufrage du bateau le JOOLA, avec le pouvoir de nomination « extraordinaire » du président de la République, ce Sénat souffrait de légitimité et constituait littéralement une atteinte à la souveraineté populaire, un cancer pour nos finances publiques et une blessure pour l’efficacité et l’image de nos institutions.

Si le Président Macky SALL, en connaissance parfaite de toutes prérogatives illégitimes accordées au Président de la République et à cette institution et ce malgré les critiques solides, fondées et pertinentes émises par les hommes politiques, les intellectuels et l’opinion publique avant la chute du président WADE, a voulu maintenir le Sénat, cela veut dire que c’est un homme politique sans conviction et sans vision. C’est ce qui m’amène à dire que cette décision qui consiste à supprimer le Sénat pour régler le problème des inondations révèle des faiblesses graves de ce régime. Si le Sénat est une institution qui consolide la démocratie en rapprochant le peuple de la gestion des affaires publiques et promeut le développement, même si les inondations faisaient mille morts, il ne serait pas question de le supprimer. C’est dans ce sens que je considère que cet acte relève d’un pilotage à vue, de l’opportunisme politique ou de la pression de l’opinion publique.

Le véritable problème du gouvernement de Macky SALL réside dans son impossibilité à convaincre de l’existence d’un programme bien élaboré et ambitieux de gouvernance. Que l’on ne nous dise surtout pas qu’il s’agit d’un problème de communication comme le faisait WADE. La communication ne fait pas de miracles. Un homme proche de l’actuel président disait en période de campagne électorale que le Candidat Macky SALL n’avait pas de programme de gouvernance mais plutôt un projet de société. Interrogé sur la différence conceptuelle, ce dernier soutenait que le projet de société répond à la question suivante : de quel type de citoyen nous voulons dans les années à venir ? et le programme consistant à voir les voies et moyens pour y parvenir. Je considère que c’est un jeu mot dangereux. Rien de sérieux. Il est inacceptable à cet état de démocratie que des hommes politiques se méprennent à tenir de tels propos dans l’espace public et qu’ils prétendent vouloir gouverner ce pays. Sur cette question, le magistère de Macky a un avenir incertain.

J’ose croire que le seul programme du Président Macky SALL ne se limite pas à rectifier les errements de l’ancien président WADE et de réagir par rapport aux situations qui se présentent à son gouvernement. Depuis que ce gouvernement a été installé, aucune décision forte n’a été prise. Que l’on ne nous parle pas des audits, nous attendons toujours de voir ce qu’il en sera. Je ne vois aucune vision claire de gouvernance dégagée. Peut être, il faut attendre la déclaration de politique générale du premier ministre pour en juger. En tout état de cause, à ce rythme, il serait difficile de convaincre l’opinion sur une politique cohérente de gouvernance pour un mandat de 5 ans seulement.

Les institutions sont une expression des ambitions d’un Etat. Selon les missions que veux accomplir un Etat à moyen ou à long terme, des organes sont crées avec une des objectifs clairs pour le permettre d’atteindre des objectifs. Ceci toujours dans le cadre de la satisfaction du citoyen qui est sa raison d’être. C’est dans ce sens que la création ou la suppression d’une institution doit répondre à une logique sérieuse et prospective. La question de l’opportunité est délicate selon la période à laquelle elle est posée. Il est certain, qu’avec les souffrances causées par les inondations, la chose la plus facile serait de supprimer le Sénat pour se donner bonne conscience et tenter de convaincre le peuple de son bons sens. Mais si la mise en place du Sénat était bien pensée, un président de la république ne procéderait jamais de la sorte. En tout état de cause, la mise en place de nouvelles institutions doit être bien pensée. Il n’est pas intelligent de donner l’impression de malmener des institutions aujourd’hui comme ce fut le cas avec l’ancien président WADE. Le Président Macky SALL doit éviter à tout prix de faire regretter au peuple sénégalais le départ de WADE en lui rappelant ces cauchemars de gouvernance. Sa réélection est à ce prix !

Nino MENDY
http://ninomendy.blogspot.com/




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1.Posté par Pape Djiby Koné le 05/09/2012 08:11
Ces mêmes arguments pour défendre l'existence du Sénat justifient sa non création jadis motivée uniquement par le souci de partager le gâteau avec une meute de plus en plus grande de loups affamés.

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