Le lauréat du Grand prix des lettres du président de la République ne cesse d’envoyer des correspondances au Président Abdoulaye Wade pour obtenir une audience. Louis Camara d’estimer : « Le président doit rencontrer tous les écrivains, de la même façon qu’il rencontre les lutteurs». Sur ce, il trouve que c’est du parti pris le fait que le Président a des relations particulières avec certains et pas avec d’autres. Et de marteler : «Les écrivains ne sont pas tous dans la même écurie. Il devrait vraiment ratisser large, convoquer tous les écrivains, les inviter une fois, comme il a fait avec les lutteurs». Poursuivant, il soutient que les écrivains font partie de ceux qui construisent un pays, ils contribuent à l’édification d’un pays, à la construction de l’imaginaire et à tout ce qui concerne la vie intellectuelle. «Ce sont des gens qu’il faut tenir en compte et les encourager à la création littéraire», atteste l’auteur de «Kankan, le maléfique». Cependant, il lance au président de la République le message que pour demeurer dans la postérité, il faut avoir le soutien des écrivains. «Je dirai au Président ce que l’écrivain espagnol prix Nobel de littérature, José Camilo Cela, disait que pour un peuple, la littérature c’est tout, elle est supérieure à l’architecture parce que les pierres disparaissent et les mots eux demeurent».
Cet écrivain de renom, face à toutes ses difficultés, pense avec philosophie et dit noyer son chagrin et ses problèmes dans la création littéraire et les activités qu’il anime. «J’anime des activités littéraires comme celles que je fais dans une galerie d’art pendant l’après-midi de chaque dernier jeudi du mois et, tous les 14 juillet, je rends hommage à l’écrivain Malick Fall en parlant de ses ouvrages. Je ne baisse pas les bras, j’ai espoir», assure-t-il.
Louis Camara de souhaiter que soit exploitée à certain niveau son adaptation classique de la littérature yoruba en français sous le titre de «La forêt aux mille démons» de l’écrivain nigérian Daniel Olorunfemi Fagunwa, qu’on puisse en faire un ouvrage de référence parce que, explique-t-il, il fait partie des 100 meilleurs livres africains du XXe siècle.
Mously NDIAYE (Stagiaire)