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Premier khalife d’El Hadji Malick Sy: Si Serigne Babacar Sy m’était conté…

Jeudi 4 Septembre 2025

Entre sa naissance, en 1885, et sa disparition, le 25 mars 1957, Serigne Babacar Sy, premier khalife de son père, Seydi El Hadji Malick Sy, n’a jamais trahi le sacerdoce de perpétuer la Tijjaaniyya.


Premier khalife d’El Hadji Malick Sy: Si Serigne Babacar Sy m’était conté…
Serigne Babacar Sy est le symbole de la perpétuation de l’œuvre de son père El Hadji Malick Sy dit Maodo disparu en 1922 dans un contexte de grandes interrogations sur le devenir d’un véritable projet de société et de la Tijjaaniyya. Au-delà du fait d’avoir surmonté ce que d’aucuns pouvaient voir comme l’obstacle de l’âge, voici le premier khalife de Maodo, seulement âgé de 37 ans, s’imposant comme le référent incontesté de son temps en matière de sagesse et de conseils avisés et toujours constructifs. Référent, il le sera aussi bien pour ses pairs des différents foyers religieux, mais aussi pour une classe politique des plus rompue aux stratégies et aux modes de lutte de l’époque entre un gauchisme révolutionnaire, un syndicalisme montant et un socialisme africain naissant.
 
Sa petite-fille Sokhna Oumou Kalsoum Mbaye dite Sokhna Kala a vécu avec lui pendant six ans. Elle le décrit comme «un homme pieux et d’une dimension spirituelle exceptionnelle». À l’approche des joutes électorales bien avant les indépendances, le président Lamine Guèye lui avait rendu une visite de courtoisie. Khalifa Mbaye, héritier de Mbaye Dondé Mbaye, indique qu’au cours de cette visite, l’ancien député à l’Assemblée nationale française avait sollicité des prières pour ces échéances électorales. Le guide religieux lui demanda de revenir plus tard.

Par la suite, son adversaire Léopold Sédar Senghor s’est lui aussi rendu auprès du guide religieux. Ce dernier lui dit que Lamine Guèye l’avait déjà devancé. Sur ce, il regagna Dakar. Plus tard, des « esprits malveillants et malintentionnés » informèrent Lamine Guèye de la visite de Senghor à Tivaouane «dans l’intention de nuire», d’après Khalifa Mbaye. Il fit une déduction hâtive selon laquelle le Khalife général des Tidianes soutenait son challenger.
 
Que nenni ! C’est pour cette raison qu’il n’est pas retourné auprès de lui. C’est dans ces circonstances que le guide religieux fit venir Léopold Sédar Senghor à Tivaouane et formula des prières pour lui. Il lui promit son soutien total en lui disant qu’il restera au pouvoir le temps qu’il souhaitera. Et le parti du Président Senghor remporta les deux sièges à l’Assemblée nationale française à l’issue du scrutin. « Serigne Babacar Sy était un homme d’une dimension extraordinaire. C’était un miracle », témoigne Khalifa Mbaye. Dans une autre version, on soutient que Lamine Guèye avait promis de rendre visite au sage de Tivaouane après son meeting à Thiès. À la fin de ce rassemblement, le saint homme l’attendit, vainement. Il se retira alors dans ses appartements. Le lendemain, il fit venir Senghor à Tivaouane et pria pour lui.
Sa petite-fille Sokhna Kala Mbaye précise après leur entrevue, il conseilla à Senghor d’aller directement à Touba auprès de Serigne Fallou Mbacké, deuxième khalife de Serigne Touba, et chez Thierno Seydou Nourou Tall, et de leur dire qu’il venait de sa part, pour recueillir leurs conseils et leurs prières.

Ayant eu vent que son adversaire avait été reçu par Serigne Babacar Sy, Lamine Guèye effectua lui aussi le déplacement à Tivaouane. Malheureusement pour lui. En effet, d’après Sokhna Kala Mbaye, le khalife avait déjà donné sa parole au président Senghor et il ne pouvait pas se dédire.

« J’ai déjà promis mon soutien au président Senghor. J’ai prié pour lui et je ne vais pas me dédire », lui avait-il dit, rapporte sa petite-fille. Khalifa Mbaye ajoute d’ailleurs que Serigne Babacar Sy était pourtant proche de Lamine Guèye. Le saint homme lui a même appris « Ibnou Malick », un ouvrage sur la grammaire arabe.
 
Républicain, élégant
 
Grâce à sa dimension spirituelle et sa crainte divine, Cheikh Bou Mohamed Kounta, fondateur de Ndiassane, lui donna en mariage sa fille Sokhna Mariame. En hommage à celle-ci, il lui construisit une maison et la dénomma «Ndiassane», sa ville d’origine. Son premier bâtiment dénommé «Kaolack» était dédié à sa première épouse Sokhna Astou Kane, ressortissante de cette ville, nous confie sa petite-fille. «Il était un républicain, élégant, courtois et raffiné dans la démarche et le style», ajoute-t-elle, soulignant que quand il se rendait à Dakar, il prenait toujours le soin d’informer ses disciples et le pouvoir colonial. Arrivé à Dakar, il fait pareillement pour signaler sa présence. Aussi, d’après Sokhna Kala, le sage de Tivaouane se concertait avec les figures religieuses de son époque sur beaucoup de choses comme l’observation du croissant lunaire. Ainsi, il appelait les foyers religieux, les notables, etc. pour se renseigner du croissant lunaire.
 
Pour Pape Latyr Ndiaye, proche d’Al Amine, il y avait une « connectivité » entre Serigne Babacar Sy et Serigne Fallou Mbacké.
 
Le Soleil
 


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