Les plaies béantes des années de braise de 1989 ont du mal à se cicatriser, faute d’une justice équitable au profit des victimes et ayants-droit de ces événements. L’État Mauritanien, sous prétexte de lutter contre le terrorisme et de l’infiltration de l’AQMI, expulse deux cents Sénégalais qui sont à mille lieux de participer à un mouvement à connotation terroriste.
S’agit-il d’un test, comme à l’accoutumée, de la part de l’État Mauritanien pour mesurer la réaction du nouveau pouvoir sénégalais ? Ou s’agit-il d’une volonté délibérée de la part des autorités mauritaniennes de réveiller les vieux démons qui hantent toujours la conscience collective mauritanienne ?
Quoi qu’il en soit, l’État Mauritanien doit savoir que le contexte mondial a beaucoup changé. Inutile d’égrener le chapelet d’événements qui ont eu lieu dans le monde. La prise de conscience est observable à toutes les strates de la société nationale et internationale.
De plus, la Mauritanie est un État souverain qui a des engagements internationaux avec d’autres pays. En 2007, elle a ratifié « la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille ». Malheureusement, elle ne l’a pas encore signée. À ce titre, cette Convention est inopposable aux juridictions mauritaniennes. Si elle l’avait signée, les ressortissants Sénégalais auraient pu se prévaloir de cet instrument devant les tribunaux.
Ce vide juridique exposera davantage les étrangers à tous les abus. Les travailleurs migrants resteront soumis au droit commun. D’ailleurs, en matière de ratification et de signature des conventions internationales, la Mauritanie a toujours fait pâle figure. Au-delà du droit, il faut reconnaitre que les ressortissants sénégalais, ayant élu domicile en Mauritanie, n’ont jamais flirté avec le terrorisme. L’opinion publique nationale peut en témoigner.
Les autorités cherchent juste des boucs-émissaires pour cacher leur politique désastreuse. Elles doivent plus s’atteler à résoudre les problèmes quotidiens des Mauritaniens que de créer d’autres soucis pour le peuple. Si, dans la foulée, le Sénégal répond le bâton par le bâton, quel sera le sort des milliers de ressortissants mauritaniens au Sénégal, sans compter les étudiants ? Il ne sert à rien de remuer de nouveau le couteau dans la plaie encore saignante.
La Mauritanie doit revenir rapidement sur cette décision on ne peut plus mauvaise. Nous devons plutôt préserver les relations multiséculaires qui lient ces deux pays. Les jours à venir nous édifieront davantage sur ce problème gravissime. En attendant, nous allons prier pour que l’État Mauritanien revienne aux meilleurs sentiments.
Marigatta Wagué Paris
S’agit-il d’un test, comme à l’accoutumée, de la part de l’État Mauritanien pour mesurer la réaction du nouveau pouvoir sénégalais ? Ou s’agit-il d’une volonté délibérée de la part des autorités mauritaniennes de réveiller les vieux démons qui hantent toujours la conscience collective mauritanienne ?
Quoi qu’il en soit, l’État Mauritanien doit savoir que le contexte mondial a beaucoup changé. Inutile d’égrener le chapelet d’événements qui ont eu lieu dans le monde. La prise de conscience est observable à toutes les strates de la société nationale et internationale.
De plus, la Mauritanie est un État souverain qui a des engagements internationaux avec d’autres pays. En 2007, elle a ratifié « la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille ». Malheureusement, elle ne l’a pas encore signée. À ce titre, cette Convention est inopposable aux juridictions mauritaniennes. Si elle l’avait signée, les ressortissants Sénégalais auraient pu se prévaloir de cet instrument devant les tribunaux.
Ce vide juridique exposera davantage les étrangers à tous les abus. Les travailleurs migrants resteront soumis au droit commun. D’ailleurs, en matière de ratification et de signature des conventions internationales, la Mauritanie a toujours fait pâle figure. Au-delà du droit, il faut reconnaitre que les ressortissants sénégalais, ayant élu domicile en Mauritanie, n’ont jamais flirté avec le terrorisme. L’opinion publique nationale peut en témoigner.
Les autorités cherchent juste des boucs-émissaires pour cacher leur politique désastreuse. Elles doivent plus s’atteler à résoudre les problèmes quotidiens des Mauritaniens que de créer d’autres soucis pour le peuple. Si, dans la foulée, le Sénégal répond le bâton par le bâton, quel sera le sort des milliers de ressortissants mauritaniens au Sénégal, sans compter les étudiants ? Il ne sert à rien de remuer de nouveau le couteau dans la plaie encore saignante.
La Mauritanie doit revenir rapidement sur cette décision on ne peut plus mauvaise. Nous devons plutôt préserver les relations multiséculaires qui lient ces deux pays. Les jours à venir nous édifieront davantage sur ce problème gravissime. En attendant, nous allons prier pour que l’État Mauritanien revienne aux meilleurs sentiments.
Marigatta Wagué Paris