[Mis à jour le 8 janvier 2015 à 08h34] L'étau se resserre sur les suspects Chérif et Saïd Kouachi. Sept individus ont été placés en garde à vue dans l'affaire, soupçonnées d'avoir des liens avec les principaux suspects et interpellées dans la nuit. L'information a été confirmée par le parquet de Paris ce jeudi matin. La police a par ailleurs décliné l'identité des terroristes présumés et a diffusé leurs photos. Selon l'AFP, Chérif et Said Kouachi, deux frères issus du Xe arrondissement parisien sont les deux principaux suspects de l'attentat qui a visé Charlie Hebdo hier. Les deux hommes, âgés de 32 et 34 ans, sont connus des services de police. Le premier a déjà été condamné en 2008 pour avoir été membre de la filière dite des "Buttes Chaumont", groupe qui a envoyé une douzaine de jihadistes en Irak jusqu'à son démantèlement en 2005. La préfecture de police de Paris a publié un numéro vert (0805 02 17 17) et demande à "toute personne détenant des informations" de se manifester. Manuel Valls avait annoncé ce jeudi matin que plusieurs personnes avaient été placées en garde à vue sans donner de détail.
Le troisième homme, Mourad Hamyd, 18 ans, est suspecté d'avoir été le complice du duo et d'avoir joué le rôle de chauffeur. Il s'est quant à lui rendu cette nuit, vers 23 heures, à Charleville-Mézières, après avoir vu son nom circuler sur les réseaux sociaux. Il est actuellement en garde à vue. Ses proches auraient notamment affirmé sur Twitter qu'il n'était pas à Paris dans la matinée du 7 janvier.
Le troisième homme, Mourad Hamyd, 18 ans, est suspecté d'avoir été le complice du duo et d'avoir joué le rôle de chauffeur. Il s'est quant à lui rendu cette nuit, vers 23 heures, à Charleville-Mézières, après avoir vu son nom circuler sur les réseaux sociaux. Il est actuellement en garde à vue. Ses proches auraient notamment affirmé sur Twitter qu'il n'était pas à Paris dans la matinée du 7 janvier.
Chérif et Said Kouachi "étaient suivis" indique Valls ce jeudi matin
Ce jeudi matin, Manuel Valls a déclaré que l'opération lancée par les services du ministère de l'Intérieur et l'ensemble des services mobilisés avaient abouti à "plusieurs interpellations" et "des gardes à vue". Le Premier ministre a également fait savoir que les hommes recherchés par la police "étaient suivis" par les forces de police et les services de renseignement qui considéraient les hommes comme dangereux, mais "il n'y a pas de risque zéro" a-t-il regretté.Nuit trouble à Reims
La confusion a régné toute la nuit sur l'enquête du massacre de Charlie Hebdo. Dans la soirée, des opérations de police avaient été effectuées à Paris dans le XIXe arrondissement, à Reims et à Charleville-Mézières. Plus précisément, à Reims les forces du RAID sont intervenues vers minuit trente dans un appartement et ont procédé à une fouille et à des prélèvements, sans échange de coups de feu ni aucune interpellation. A Charleville-Mézières, c'est l'anti-gang qui est intervenu. Mais des informations contradictoires viennent des Etats-Unis : la chaîne américaine NBC affirmait qu'un terroriste présumé avait été tué et deux avaient été arrêtés (voir le tweet ci-dessous). La chaîne cite une source officielle américaine qui aurait été informée par les autorités françaises. Dans la journée, des opérations policières ont eu lieu à Gennevilliers, Strasbourg, Pantin et Reims. Des images des caméras de sécurité de la ville de Pantin auraient notamment permis de compléter le portrait-robot des terroristes présumés selon LePoint.
Les trois suspects auraient été identifiés grâce à une carte d'identité oubliée dans la Citroën C3 utilisée lors de l'attaque. Les trois suspects seraient Saïd Kouachi, Chérif Kouachi et Hamyd Mourad. Les deux premiers, deux frères, sont respectivement âgés de 34 et 32 ans et sont nés dans le Xe arrondissement de Paris. Chérif aurait déjà été impliqué en 2005 dans l'affaire dite de "la filière irakienne du 19ème arrondissement". Le jeune homme aurait incité plus d'une dizaine de Français à partir en Irak avant d'organiser son propre départ, qui a été stoppé par les forces de polices. Il a été condamné et a fait de la prison. Le troisième homme, le plus jeune, Hamyd Mourad dont la nationalité est inconnue, aurait pour sa part 18 ans, serait SDF et aurait habité à Charleville-Mézières. C'est lui qui aurait conduit le véhicule des assaillants et, selon l'AFP, il se serait rendu aux forces de police. Selon les témoins présents lors de la fusillade et qui se sont exprimés dans les médias, les agresseurs, qui prétendaient "venger le prophète" et agir au nom d'Al Qaïda parlaient "parfaitement français".
Carte d'identité de Saïd Kouachi, qui aurait été oubliée dans la Citroën C3 utilisée lors de l'attaque de Charlie Hebdo. © DR
Chérif Kouachi déjà condamné, Hamyd Mourad, lycéen à Reims
Selon le journal L'Union, la piste des agresseurs avait été suivie jusqu'à Reims. Les deux autres seraient recherchés actuellement à pantin, en banlieue parisienne. C'est le plus jeune, inscrit en Terminale S dans le lycée Monge de Charleville-Mézieres, qui aurait fait remonter les policiers dans l'est du pays.Il y a dix ans Chérif Kouachi avait été présenté devant un tribunal pour avoir participé à l'envoi d'une dizaine de jihadistes en Irak. Il avait écopé de trois années de prison.
EN VIDÉO - L'enquête peut s'appuyer sur de nombreux témoignages et des vidéos tournées par plusieurs témoins. Ces éléments fournissent de précieux indices sur le mode opératoire des terroristes, leur détermination et leur violence.