Tamsir Faye est l’unique rescapé d’un chavirement de pirogue qui a fait 5 morts. Il a été sauvé par les militaires français. Il raconte dans l’Obs, les circonstances du drame : «Samedi dernier dans l’après-midi aux environs de 16 heures, nous étions six (6) à embarquer à bord de notre pirogue pour aller pêcher en haute mer. Ce n’était pas la première fois. Depuis tout petits nous allions ensemble en mer.
Il y avait à bord Abdoulaye Faye notre aîné, capitaine et propriétaire de la pirogue, Mass Guéye le plus jeune, âgé de 25 ans, Pape Ndiaye alias Pape Sérère, Pa Sow, Modou Bâ et moi Tamsir Faye qui suis né en 1979. Nous avions mis le cap vers l’île Sarpan (île des serpents) que nous avions contourné pour ensuite jeter l’encre en haute mer. Nous étions à 31 km de Thiaroye- sur-mer tel qu'indiqué par le GPS. Nous avions eu une pêche fructueuse, la pirogue était remplie de poissons. C’était la bonne humeur à bord de la pirogue. Nous chantions à bord et nous étions fiers de nous.
C’est ainsi que nous avions décidé de rebrousser chemin. Au bout de cinq km sur le chemin du retour, la pirogue a été piégée par une énorme houle qui l’a presque fracassée avant de la retourner. Nous portions chacun un gilet et lorsque la pirogue s’est renversée nous étions à hauteur du Cap Manuel. Il était 22 heures 16mn. J’ai fait l’appel et tout le monde a répondu présent. Nous étions tous là à braver le froid et à nous soutenir mutuellement.
C’est aux environs de minuit que l’un de mes camarades Pape Sérère a subitement disparu dans les eaux. Son corps est réapparu quelques minutes plus tard flottant à une vingtaine de mètres. Quinze minutes après ce fut au tour de Mass Guéye de succomber. Lui par contre, j’ai pu à temps me saisir de son corps pour l’attacher avec une corde à la pirogue. Pape Sérère lui, a glissé et son corps est réapparu flottant à une vingtaine de mètres, je ne pouvais m’en saisir. On était silencieux puis Abdoulaye Faye notre aîné m’a parlé avant de mourir. Il m’a confié qu’il était inquiet pour sa mère. Il m’a dit : «Ce qui me fait le plus mal ce n’est pas de mourir, mais ce que va devenir ma mère qui risque de sombrer à nouveau dans la pauvreté. Je suis son unique soutien.» Je me suis saisi de son corps avec l’aide des autres pour l’attacher à la pirogue.
Le quatrième à succomber est Pa Sow. Malheureusement pour lui, je n’avais plus de corde. La seule qui restait était reliée à l’encre de la pirogue et il était impossible de la (la corde) hisser à bord. J’ai regardé sans pouvoir rien faire, le corps de Pa Sow flotter longtemps à la surface des eaux avant de disparaître. Puis Modou Bâ est décédé. Il était dix heures, il y avait déjà le soleil. C’est vers 13H 42 minutes qu’un bateau est subitement apparu je lui ai fait des gestes de la main. Et lorsqu’il s’est approché le responsable de l’équipage du bateau m’a posé des questions et je lui ai dit que nous étions six, je suis le seul rescapé. Il a hésité me disant qu’il ne pouvait prendre le risque de me faire monter à bord sans que le chavirement de notre pirogue ne soit constaté par les services compétents. Un de ses collègues, penché à bord l’a convaincu et il m’a lancé une bouée avant de faire appel à l’armée française. Les militaires français m’ont sauvé et ont récupéré les corps de mes deux camarades attachés à la pirogue».
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Il y avait à bord Abdoulaye Faye notre aîné, capitaine et propriétaire de la pirogue, Mass Guéye le plus jeune, âgé de 25 ans, Pape Ndiaye alias Pape Sérère, Pa Sow, Modou Bâ et moi Tamsir Faye qui suis né en 1979. Nous avions mis le cap vers l’île Sarpan (île des serpents) que nous avions contourné pour ensuite jeter l’encre en haute mer. Nous étions à 31 km de Thiaroye- sur-mer tel qu'indiqué par le GPS. Nous avions eu une pêche fructueuse, la pirogue était remplie de poissons. C’était la bonne humeur à bord de la pirogue. Nous chantions à bord et nous étions fiers de nous.
C’est ainsi que nous avions décidé de rebrousser chemin. Au bout de cinq km sur le chemin du retour, la pirogue a été piégée par une énorme houle qui l’a presque fracassée avant de la retourner. Nous portions chacun un gilet et lorsque la pirogue s’est renversée nous étions à hauteur du Cap Manuel. Il était 22 heures 16mn. J’ai fait l’appel et tout le monde a répondu présent. Nous étions tous là à braver le froid et à nous soutenir mutuellement.
C’est aux environs de minuit que l’un de mes camarades Pape Sérère a subitement disparu dans les eaux. Son corps est réapparu quelques minutes plus tard flottant à une vingtaine de mètres. Quinze minutes après ce fut au tour de Mass Guéye de succomber. Lui par contre, j’ai pu à temps me saisir de son corps pour l’attacher avec une corde à la pirogue. Pape Sérère lui, a glissé et son corps est réapparu flottant à une vingtaine de mètres, je ne pouvais m’en saisir. On était silencieux puis Abdoulaye Faye notre aîné m’a parlé avant de mourir. Il m’a confié qu’il était inquiet pour sa mère. Il m’a dit : «Ce qui me fait le plus mal ce n’est pas de mourir, mais ce que va devenir ma mère qui risque de sombrer à nouveau dans la pauvreté. Je suis son unique soutien.» Je me suis saisi de son corps avec l’aide des autres pour l’attacher à la pirogue.
Le quatrième à succomber est Pa Sow. Malheureusement pour lui, je n’avais plus de corde. La seule qui restait était reliée à l’encre de la pirogue et il était impossible de la (la corde) hisser à bord. J’ai regardé sans pouvoir rien faire, le corps de Pa Sow flotter longtemps à la surface des eaux avant de disparaître. Puis Modou Bâ est décédé. Il était dix heures, il y avait déjà le soleil. C’est vers 13H 42 minutes qu’un bateau est subitement apparu je lui ai fait des gestes de la main. Et lorsqu’il s’est approché le responsable de l’équipage du bateau m’a posé des questions et je lui ai dit que nous étions six, je suis le seul rescapé. Il a hésité me disant qu’il ne pouvait prendre le risque de me faire monter à bord sans que le chavirement de notre pirogue ne soit constaté par les services compétents. Un de ses collègues, penché à bord l’a convaincu et il m’a lancé une bouée avant de faire appel à l’armée française. Les militaires français m’ont sauvé et ont récupéré les corps de mes deux camarades attachés à la pirogue».
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