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Crise ivoirienne: 14 militaires pro-Gbagbo jugés jeudi

Jeudi 12 Mars 2015

Le général Brunot Dogbo Blé (en costume) lors de son arrivée à son procès en 2014 à Abidjan. Il est l'un des 14 militaires proches de Gbagbo qui seront jugés pour les violences commises lors de la crise post-électorale de 2010-2011
Le général Brunot Dogbo Blé (en costume) lors de son arrivée à son procès en 2014 à Abidjan. Il est l'un des 14 militaires proches de Gbagbo qui seront jugés pour les violences commises lors de la crise post-électorale de 2010-2011

Quatorze militaires, membres de la garde rapprochée de l'ex-président Laurent Gbagbo, seront jugés jeudi pour leur rôle dans la crise post-électorale de 2010-2011 en Côte d'Ivoire, a annoncé mercredi le parquet militaire, au lendemain de la condamnation de Simone Gbagbo.

L'ex-Première dame a été condamnée mardi à 20 ans de prison pour "attentat contre l'autorité de l'Etat" durant cette crise, qui a fait quelque 3.000 morts.

"Le tribunal militaire va juger dès jeudi quatorze membres de la garde rapprochée de (Laurent) Gbagbo, dont son médecin militaire", a déclaré le procureur militaire Ange Kessi lors d'une conférence de presse.

"Il s'agit du procès militaire des éléments de la garde républicaine et des soldats en relation avec la crise post-électorale", poursuivis pour "violation de consigne" et "atteinte à la sûreté de l'Etat", a-t-il ajouté.

L'annonce intervient au lendemain du verdict d'un procès civil, qui a duré plus de deux mois. Outre la condamnation de Simone Gbagbo, des peines de 5 ans de réclusion ont été prononcées contre Michel Gbagbo, le fils de l'ex-président, et contre Abou Drahamane Sangaré, un cadre du Front populaire ivoirien (FPI), le parti pro-Gbagbo.

"Le verdict donne le net sentiment qu’il s’agit d’un acharnement contre la famille et les proches de Laurent Gbagbo", a regretté Alphonse Douati, ministre sous Laurent Gbagbo et cadre du FPI, interrogé par l'AFP.

Me Habiba Touré, avocate de l'ex-Première dame, avait dénoncé mardi une justice "instrumentalisée" par le pouvoir, ce que les autorités ont démenti mercredi.

 
"Il n'y a absolument pas d'interférence, la justice fait son travail de manière totalement indépendante", a affirmé mercredi Bruno Koné, le porte-parole du gouvernement.
Ultérieurement, Jean-Noël Abéhi, Anselme Séka Yapo et Brunot Dogbo Blé, trois piliers de l'appareil sécuritaire sous Laurent Gbagbo, seront aussi jugés par la justice militaire pour leur rôle dans la crise, a indiqué le procureur militaire Ange Kessi, sans fournir de précision sur le calendrier.
Le commandant Jean-Noël Abéhi dirigeait l'escadron blindé d'Agban, le plus grand camp de gendarmerie du pays, basé à Abidjan, une unité qui fut l'un des derniers remparts du régime Gbagbo durant la crise.
Le commandant Anselme Séka Yapo, dit "Séka Séka", ex-chef de la sécurité rapprochée de Simone Gbagbo, fut l'un des hommes les plus craints de Côte d'Ivoire, décrit par ses détracteurs comme l'un des chefs des "escadrons de la mort" accusés d'avoir sévi sous l'ancien président.
Le général Brunot Dogbo Blé, qui commandait la garde républicaine, a déjà été condamné à 15 ans de prison en 2012 pour complicité dans l'assassinat d'un officier à la retraite. Mardi, la cour d'assises d'Abidjan lui a également infligé 20 ans de réclusion pour "atteinte à la sûreté de l'Etat".
Simone Gbagbo et le général Dogbo Blé faisaient partie des 79 personnes jugées pour leur rôle dans la crise de 2010-2011 durant un procès en assises sans précédent qui s'était ouvert fin décembre.
Causée par le refus de l'ex-président Gbagbo de reconnaître la victoire de son adversaire Alassane Ouattara à la présidentielle de novembre 2010, la crise avait été marquée par de nombreuses violences et s'était achevée par deux semaines de guerre.
Laurent Gbagbo, accusé de "crimes contre l'humanité", est emprisonné depuis fin 2011 à La Haye dans l'attente de son éventuel procès devant la Cour pénale internationale.
Il y sera jugé en même temps que l'ex-chef de la milice pro-Gbagbo des "jeunes patriotes" Charles Blé Goudé, a annoncé mercredi la CPI, sans donner de date, expliquant que les deux hommes sont accusés des "mêmes crimes".

AFP

 


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