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EBOLA: l’épidémie ralentit dans les pays les plus touchés

Vendredi 30 Janvier 2015

Moins de 100 nouveaux cas ont été recensés en une semaine, une première depuis juin


Le nombre de contaminations hebdomadaires par le virus Ebola est passé sous le cap de 100 pour la première fois depuis sept mois, signe que l’épidémie ralentit, mais elle « n’est pas encore endiguée », a averti jeudi l’ONU.


L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a fait état jeudi d’un « ralentissement » de l’épidémie dans les trois pays les plus touchés par la fièvre hémorragique — Guinée, Liberia, Sierra Leone — où, pour la première fois depuis fin juin 2014, moins de 100 nouveaux cas au total ont été recensés en une semaine.


Cette baisse est particulièrement marquée au Liberia, qui n’a rapporté que quatre nouveaux cas dans la semaine du 25 janvier (contre huit la semaine précédente), et en Sierra Leone, qui a recensé 65 nouveaux cas (contre 117). En Guinée, le nombre de contaminations, qui baissait jusqu’ici, est resté stable dans la même semaine, avec 30 nouveaux cas contre 20 la semaine précédente.


Depuis son apparition en décembre 2013 en Afrique de l’Ouest, l’épidémie de fièvre hémorragique a fait au moins 8810 morts, essentiellement dans ces trois pays, et contaminé plus de 22 000 personnes, selon l’OMS.


« La réponse à l’épidémie d’Ebola est actuellement entrée dans une deuxième phase, mettant l’accent non plus sur le ralentissement, mais sur la fin de l’épidémie », a expliqué l’OMS, qui avait averti le 23 janvier que la situation restait néanmoins « extrêmement préoccupante » et qu’une recrudescence de l’épidémie ne pouvait être exclue.


L’effort doit se poursuivre


À la veille d’un sommet de l’Union africaine qui abordera le sujet, le coordonnateur spécial de l’ONU pour la lutte contre cette fièvre hémorragique, David Nabarro, a de son côté souligné jeudi à Addis Abeba qu’en dépit de ces chiffres, l’épidémie « n’était pas encore endiguée ».


« Le nombre de cas décroît de semaine en semaine et tend vers zéro dans beaucoup d’endroits, mais la maladie est encore présente dans un tiers des zones des trois pays touchés. Nous avons encore des flambées occasionnelles et des surprises, avec de nouveaux cas hors de nos listes » de personnes ayant été en contact avec des malades, a expliqué M. Nabarro.


« Cela signifie que l’épidémie n’est pas encore endiguée », a-t-il mis en garde, « nous devons poursuivre notre effort, de façon même plus intense ».


Le coordonnateur spécial de l’ONU s’est dit inquiet de l’arrivée prochaine de la saison des pluies et a appelé à la mise en place d’un réseau « d’intervenants locaux » avant que les précipitations ne rendent certaines zones difficilement accessibles.


Il a estimé que le Centre africain de contrôle des maladies, dont l’UA a annoncé la mise en service d’ici mi-2015, permettrait à l’Afrique d’agir plus rapidement en cas de nouvelle épidémie.


« Il nous a fallu trop longtemps pour être prêts. Nous avons besoin de meilleurs moyens d’intervention », a indiqué M. Nabarro à propos des leçons tirées de cette épidémie d’Ebola, la pire de l’histoire du virus depuis son identification en 1976.


Le Commissaire de l’UA pour les affaires sociales, Mustapha Sidiki Kaloko, a indiqué mercredi que la priorité serait la mise en place d’un « système d’alerte précoce » en Afrique pour la détection des épidémies. « Nous devrions être prêts pour la prochaine fois, nous ne serons pas pris au dépourvu », a assuré M. Kaloko.


Un fonds de solidarité Ebola de l’UA sera lancé vendredi à Addis Abeba, durant le sommet de l’organisation, alors que l’ONG Oxfam a appelé à un « Plan Marshall post-Ebola massif » et exhorté les dirigeants africains à respecter leurs engagements à injecter de l’argent dans les systèmes de santé de leurs pays.


La communauté internationale et l’UA ont été accusées d’être restées trop longtemps passives devant la progression de l’épidémie, qui a aussi mis en lumière l’état désastreux des systèmes de santé dans certains pays africains.


La fièvre hémorragique Ebola, hautement contagieuse, tue entre 25 et 90 % des malades en fonction des différentes épidémies, selon l’OMS.


Il n’existe ni traitement ni vaccin contre le virus. Il se transmet par contact direct avec le sang, les secrétions corporelles (sueur, selles, etc.), par voie sexuelle et par la manipulation sans précautions de cadavres contaminés.


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