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Hommage à Abou Sidy Sy (1927-2020)

Lundi 27 Juillet 2020

Hommage à Abou Sidy Sy (1927-2020)
Il est né à Saint-Louis du Sénégal le 31 juillet 1927. Il débute ses humanités à l’école Brière de L’Isle et c’est à la rentrée scolaire de 1943-1944, en pleine seconde Guerre mondiale, qu’il adhère au mouvement Eclaireur à la Troupe des Dunes des Niayes dans sa ville natale où il comptait de nombreux amis. Chef de patrouille en 1944, puis chef de troupe adjoint en 1947, il reçoit le totem de Girafe serviable. Ousmane Thiané Sar, Sanglier zélé qui le croise souvent à l’occasion des activités scoutes, le distingue par son sérieux et lui confie souvent de petites missions à Rosso, à Louga, à Rufisque et même à Dakar. C’est ainsi d’ailleurs qu’il découvre pour la première fois la capitale de l’Aof.

Samba Diama Seck, Justin (Charles) Carrère et lui formaient la petite équipe rapprochée autour de Sanglier. Soucieux de parfaire leur formation scoute, il les reçoit assez régulièrement en formation au local des Eclaireurs à Guet-Ndar, avant de les faire participer au Camp-école préparatoire de Tassinère, dans le Gandiolais en 1946, réservé aux Eclaireurs du Sénégal et de la Mauritanie. Ousmane Sar leur fait également découvrir les réalités du pays à travers des camps et grands rassemblements dans les différentes régions du Sénégal.

Avec le District des éclaireurs du Sine-Saloum, sous la direction de René Vidal, de Mbaye Gaye, et de Macky Gassama, en présence de Amadou Tidiane Diop, de Doudou Fara Mbodje, de Alioune Sar et de Mamadou Bathily, un grand rassemblement est organisé en 1945 à Diakhao, dans la capitale du Sine. La présence du Bour Sine et de nombreux notables, ainsi que les griots de la cour royale exécutant à la perfection le roulement des junjung avait conféré toute sa solennité à l’ouverture du camp. Sa participation à cette activité l’avait profondément marqué. Il souhaitait relater ce fait dans sa contribution à la confection de la plaquette Ousmane Thiané Sar, mais nous étions limités par une économie des textes.

Au Cours régional de Saint-Louis où il poursuivait ses études secondaires, Abou Sy décroche le Brevet élémentaire et conscient de son statut de soutien de famille, il entame une carrière d’enseignant.

En 1950, après sa formation pédagogique, il est affecté à Mbao. Avec l’assistance des cadres éclaireurs de Rufisque, Saër Gaye, Renard paternel, Nelson Prince, Marcassin nerveux et Marthe Cornuel, Darzee moqueur, il crée un imposant groupe local Eclaireur, dont il devient le chef.

En 1952, Ousmane Thiané Sar, au cours d’une tournée d’inspection, visite les groupes locaux de Ponty-Sébikotane, de Rufisque et de Mbao. Il annonce à Abou Sy que la Province des éclaireurs d’Aof l’avait désigné en même temps que Abdoulaye Sar, Mamoudou Sy Seck, Alioune Ndoye, Galandou Fall, Doudou Baba Fall, Abdoul Ciré Kane et Nicolas Toufic, pour la représenter en juillet 1953 au 5ème Rover Moot de Kandersteg, en Suisse. C’est la première fois que les routiers africains participaient à un tel évènement mondial. Au retour du Moot, avec ses équipiers, excepté Nicolas Toufic devant rejoindre Bordeaux dans le cadre de ses études de médecine, Abou Sy participe à partir du 25 août 1953 au 25ème Camp d’entraînement de Responsables aînés Rhône à Chanaz, à la sortie du Canal de Savière.

Après la tenue de la première Colonie de vacances à Mbour, en 1953, Albert Ndiaye, en sa qualité de chef de Service jeunesse à l’Inspection académique du Sénégal et de la Mauritanie, organise en 1954 le premier stage de moniteurs et de monitrices de colonie de vacances. Il invite tous les enseignants des deux territoires, ainsi que les responsables des mouvements de jeunesse et d’éducation populaire à prendre part à ces cycles de formation pour ensuite encadrer les enfants des écoles et du personnel des différentes sociétés présentes dans les deux territoires à cette nouvelle activité de vacances. Cette formule a permis de prolonger la durée de militantisme des anciens encadreurs des mouvements de jeunes, surtout les anciens cadres éclaireurs.

Le premier stage organisé au Stade fédéral, devenu le Stade Iba Mar Diop, est dirigé par Albert Ndiaye et Pierre Girard des Cemea, association initiatrice de cette activité en France, dès 1937. Abou Sy, ainsi que de nombreux cadres du mouvement Eclaireur, y prennent part, parmi eux : Abdoulaye Sar, Seydina Oumar Sy, Birame Ndour, Weurseuk Fall, Diaga Ndiaye, Mamadou Sar, Iba Diagne, Cheikhe Dèm, Moustapha Cissé, Abou Sy, Khadre Niang, Moctar Guène, Assane Mbengue, etc.

En 1957, par suite de la demande du Conseil de la jeunesse du Sénégal dirigé par Abdoul Maham Ba, avec le soutien de l’Inspection académique du Sénégal et de la Mauritanie et l’appui du Service jeunesse, quatre bourses d’études sont octroyées à : Abou Sy, Cheikh Amala Sy, Badara Diagne et Laurent Diatta afin de leur permettre de poursuivre la formation d’Inspecteur de la jeunesse, à l’Institut d’éducation populaire de Marly-Le-Roi.

Au retour du stage, Abou Sy est détaché au ministère de la Jeunesse et des sports, avant de reprendre quelques années plus tard une formation au Centre de formation et de perfectionnement administratifs (Cfpa), à Dakar. A l’issue de cette formation, il est nommé conseiller d’ambassade par le ministère des Affaires étrangères du Sénégal de 1965 à 1980 : il sera en poste en Gambie, en Algérie, au Maroc, en République Centrafricaine et en Roumanie.

Abou Sy a été le confident des hommes dont les actions ont eu une influence décisive sur l’évolution de la jeunesse et la vie de notre mouvement, Ousmane Thiané Sar et Abdoulaye Albert Ndiaye. Il a apporté son enthousiasme, sa contribution désintéressée et son courage sans dé­faillance à la cause du scoutisme.

Pouvait-il en être autrement de celui qui m’avait confié en 1977 qu’il devait tout à Ousmane Thiané Sar et au scoutisme. Mais il ajouta que sans l’amitié, le soutien discret, les conseils et les encouragements de Albert, il n’aurait peut-être pas suivi le même itinéraire dans sa vie. Il a servi son pays.
A présent qu’il a rejoint l’éternité le 12 juin 2020, qu’il repose éternellement en paix !

Malick MBAYE
 


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