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Les étudiants de l’UCAD, leurs mères et le père de la Nation. Par Fatou Sow Sarr

Lundi 10 Août 2015

Les étudiants de l’UCAD, leurs mères et le père de la Nation. Par Fatou Sow Sarr
Le 31 juillet, fête de la femme rurale africaine a une fois de plus été oublié et n’a pas été célébrée par le gouvernement. Nous nous sommes réveillées très affectées par cela, mais nous ne savions pas que cette journée allait se terminer par une profonde douleur, avec les images du Président agressé dans son université.

Ces images inacceptables ont poussé beaucoup de personnes à extérioriser leur douleur et leur souffrance, certes compréhensibles, en exigeant des sanctions à la mesure de l’affront. Des propositions n’ont pas manqué, et des plus folles, telles que celles exigeant la traduction devant la cour d’assisse de ces jeunes : nos enfants, les enfants du Président. Eh oui, le Président Macky Sall est le père de la Nation, le destin lui confère cette immense responsabilité. Or dans notre culture le Prince est toujours attendu dans des gestes de noblesse et de magnanimité, mais surtout de lucidité.

Ce pays a besoin de paix et d’apaisement, ce pays a besoin d’espaces de dialogue et il est temps que les femmes jouent leur partition en tant que mères. Elles doivent prendre l’initiative d’entamer les démarches nécessaires pour que ce pays reste ce qu’il doit être : un havre de paix. Les expériences de pays dans la turbulence partout dans le monde montrent que ce sont elles qui sont les premières perdantes.

Ces étudiants sont l’espoir de leurs familles, dans une société où la réussite de l’enfant et son échec rejaillissent surtout sur leurs mères. Quand ces enfants seront condamnés, quand ces enfants verront leurs rêves brisés, leurs mamans se retrouveront seules dans la souffrance. Elles doivent donc se lever et parler à leurs enfants qui sont à l’université, mais les mères doivent aussi se lever et parler au Président de la République. Les femmes qui œuvrent dans les organisations pour la paix doivent identifier les mères des étudiants, les plus en vue dans cet espace et les accompagner pour nouer le dialogue avec leurs enfants.

Le rapport de la mère à son enfant est fait d’une part, d’affection et d’amour de la mère pour son enfant, pour lui avoir donné la vie et il est symbolisé par le cordon ombilical ; il est fait d’autre part, de respect de l’enfant vis-à-vis de sa mère par principe de « recevabilité ». Cette fenêtre d’opportunité doit être saisie car jusqu’ici les mécanismes mis en place n’ont rien donné. Peut-être que les mères des étudiants constituent une partie de la solution. Cela cet donc une chance à saisir, car cela peut être une opportunité pour notre pays.

Fatou Sow Sarr
Sociologue


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1.Posté par Abdoulaye le 11/08/2015 00:59
J'ai lu beaucoup de contributions sur les récents évènements qui se sont déroulés à l'UCAD, mais celle-ci est l'une des plus pertinentes car elle ne cherche pas à culpabiliser Jean ou Paul, mais à appeler à une apaisement de la tension. J'espère que les organisations de femmes comprendront le sens de votre invite et sauront prendre la balle au rebond. Elles sont les seules qui peuvent décrisper l'atmosphère et je pense que votre article leur indique déjà la voie à suivre.

2.Posté par Abdoulaye le 11/08/2015 01:25
En toute honnêteté, voilà ce que j'attendais ! Je le dis très souvent, depuis la petite expérience que j'ai eue avec "Ettù jam". Les femmes doivent davantage s'impliquer dans toutes les crises d'ailleurs qui secouent notre société. En 2012 déjà, lors de la conférence de presse de la plateforme de veille à laquelle je représentais les jeunes leaders politiques, j'avais lancé un appel solennel aux femmes pour qu'elles œuvrent en vue de sauver l'année scolaire en cours. Au sortir de cette rencontre, un comité de avait été mis en place à l'époque, avec les Fatou Kiné Camara, Mme Cissé de la plateforme des femmes de la Casamance pour la paix, Mme Khady Fall Tall entre autres. Et grâce à leur implication (elles avaient rencontré les syndicats, les associations des parents d'élèves, les différents syndicats des étudiants et le gouvernement) pour trouver un consensus et cela a été un franc succès.
Ceci pour dire, je demeure convaincu que les femmes peuvent, à elles seules (du fait de la relation qui les lie avec les jeunes -leurs enfants-, et les autorités -leurs époux/enfants- peuvent effectivement réussir à installer un climat social apaisé dans ce pays. J'en suis plus que convaincu et malheureusement, elles ne semblent pas encore comprendre, ce rôle important et aussi exaltant qu'elles doivent jouer au profit exclusif de toute la Nation. Cet appel que vous leur lancez, elles devront bien y répondre avec efficacité et détermination afin que leurs enfants ne paient pas les frais d'un système en perpétuelle détérioration depuis plus d'une décennie maintenant.

3.Posté par abdoulaye le 12/08/2015 09:36
Comme toutes les personnes avisées, je dis excellente Mme Sow. Mais le plus difficile reste à faire, comment matérialiser cette vision. Faudra t-il attendre des financements ? qui sont impliqués ?
la première chose à essayer de bannir, sont les menaces des gens que la télévision relayent comme une bouteille de vin entre ivrognes.

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