Le président sénégalais Macky Sall souhaiterait rencontrer le premier à Nouakchott dans un délai court son homologue mauritanien Ould Aziz. C’est du moins ce qui ressort de la visite que vient d’effectuer dans la capitale mauritanienne le chef de la diplomatie sénégalaise.
Alioune Badara Cissé explique cet empressement par le fait que le dialogue et la concertation permanente sont les deux mamelles qui unissent les deux pays. Pour les observateurs il s’agirait d’un changement de calendrier pour traiter dans l’urgence la crise malienne et la carte de séjour exigée par Nouakchott mais surtout l’affaire Chaafi relative à son extradition , trois dossiers politiques qui risquent d’empoisonner l’axe Dakar-Nouakchott.
Depuis l’arrivée au pouvoir de Macky Sall au Sénégal en mars dernier son chef de la diplomatie ne cesse de faire la navette entre Dakar et Nouakchott pour essayer dans un premier temps résoudre le contentieux entre les deux pays le plus immédiat sur la pêche.
Nouakchott a aussitôt répondu favorablement en prolongeant de trois mois les licences des pêcheurs de Saint-Louis. Dans un deuxième temps Alioune Badara Cissé a privilégié la carte du dialogue pour masquer le mécontentement des autorités sénégalaises sur les exigences de cartes de séjour par les autorités de Nouakchott. La réciprocité n’a pas été appliquée mais plutôt des représailles symboliques temporaires avec la fermeture partielle des frontières terrestres en signe de protestation contre cette mesure unilatérale.
Aujourd’hui Nouakchott a assoupli les modalités pratiques de séjour notamment des maliens sénégalais et gambiens considérés privilégiés en repoussant le délai du 1er juin et en diminuant les frais de la carte à 50 000 Fcfa. Toujours est-il que cette carte n’est pas à la portée de la majeure partie de ces migrants qui travaillent plus dans l’informel et si l’on considère le coût de la vie à Nouakchott et le nombre de progénitures par famille ce sésame est loin d’être acquis.
Parmi les pays concernés par cette nouvelle politique africaine de l’immigration seul le Mali a répondu à la bergère. Les nouvelles autorités de transition de Bamako expliquent ce revirement en vertu du principe de la réciprocité tout en rappelant les conventions d’établissement et de libre circulation des biens et personnes qui liaient jusqu’ici les deux pays. Le président Macky Sall n’est pas insensible à ce renvoi de l’ascenseur à Ould Aziz dans un contexte où la partition du Mali est plus préoccupante que la politique d’immigration.
Les derniers évènements sont alarmants au Nord occupé par les islamistes d’Ansar Dine et leurs alliés d’Al Qaïda du Maghreb Islamique qui sont entrain de détruire les mausolées de Tombouctou, patrimoine de l’UNESCO. Cet acte est considéré comme un crime de guerre par la Cour Pénale Internationale.
Dans ce conflit le Sénégal a pris le risque de faire partie de la force africaine d’intervention initiée par la CEDEAO et soutenue aujourd’hui par l’ONU. Le nouveau locataire du palais de Dakar entend convaincre son homologue mauritanien de rejoindre les rangs africains et à défaut ne pas soutenir les rebelles du MNLA encore moins engager des négociations avec les barbus du groupe Ansar Dine qui contrôle effectivement aujourd’hui les trois villes au Nord Tombouctou, Gao et Kidal suite à de violents combats avec les indépendantistes de l’Azawad.
L’imminence d’une solution militaire appelle la solidarité de tous les états voisins .Mais c’est surtout le refus de Dakar d’extrader Moustapha Limama Chaafi visé par un mandat d’arrêt international qui a motivé la visite cette semaine à Nouakchott du ministre sénégalais des affaires étrangères. Ould Aziz a saisi cette occasion pour rappeler à l’ordre son homologue sénégalais en refusant de le recevoir. Une première dans les relations bilatérales depuis l’élection de Macky Sall en mars dernier qui ne laissera pas indifférentes les autorités de Dakar.
La relance après la visite de Badara Cissé à Nouakchott pour des retrouvailles dans un délai très court entre les deux chefs d’Etat est un signe de crispation. Le verrou de la confiance entre les deux capitales vient de sauter. Une chose est sûre Ould Aziz n’a pas renoncé à sa requête ni à ses ambitions de médiateur en continuant de donner l’image d’un président anormal qui coltine avec des terroristes en acceptant des négociations des belligérants dans son territoire d’un côté et de l’autre qui demande l’extradition d’un terroriste.
Deux poids deux mesures qui risquent de lui coûter cher dans les relations avec les états voisins africains et arabes. Le cas de la Libye est très significatif. Tripoli demande toujours l’extradition de l’ancien chef des renseignements de Kadhafi Abdallah Sénoussi. Un deuxième souci pour Ould Aziz qui devra impérativement répondre à la demande de Macky Sall pour décrisper la situation et penser à d’autres choses plus sérieuses pour l’intérêt des peuples sénégalais et mauritaniens.
Source :
Baba Kane
Alioune Badara Cissé explique cet empressement par le fait que le dialogue et la concertation permanente sont les deux mamelles qui unissent les deux pays. Pour les observateurs il s’agirait d’un changement de calendrier pour traiter dans l’urgence la crise malienne et la carte de séjour exigée par Nouakchott mais surtout l’affaire Chaafi relative à son extradition , trois dossiers politiques qui risquent d’empoisonner l’axe Dakar-Nouakchott.
Depuis l’arrivée au pouvoir de Macky Sall au Sénégal en mars dernier son chef de la diplomatie ne cesse de faire la navette entre Dakar et Nouakchott pour essayer dans un premier temps résoudre le contentieux entre les deux pays le plus immédiat sur la pêche.
Nouakchott a aussitôt répondu favorablement en prolongeant de trois mois les licences des pêcheurs de Saint-Louis. Dans un deuxième temps Alioune Badara Cissé a privilégié la carte du dialogue pour masquer le mécontentement des autorités sénégalaises sur les exigences de cartes de séjour par les autorités de Nouakchott. La réciprocité n’a pas été appliquée mais plutôt des représailles symboliques temporaires avec la fermeture partielle des frontières terrestres en signe de protestation contre cette mesure unilatérale.
Aujourd’hui Nouakchott a assoupli les modalités pratiques de séjour notamment des maliens sénégalais et gambiens considérés privilégiés en repoussant le délai du 1er juin et en diminuant les frais de la carte à 50 000 Fcfa. Toujours est-il que cette carte n’est pas à la portée de la majeure partie de ces migrants qui travaillent plus dans l’informel et si l’on considère le coût de la vie à Nouakchott et le nombre de progénitures par famille ce sésame est loin d’être acquis.
Parmi les pays concernés par cette nouvelle politique africaine de l’immigration seul le Mali a répondu à la bergère. Les nouvelles autorités de transition de Bamako expliquent ce revirement en vertu du principe de la réciprocité tout en rappelant les conventions d’établissement et de libre circulation des biens et personnes qui liaient jusqu’ici les deux pays. Le président Macky Sall n’est pas insensible à ce renvoi de l’ascenseur à Ould Aziz dans un contexte où la partition du Mali est plus préoccupante que la politique d’immigration.
Les derniers évènements sont alarmants au Nord occupé par les islamistes d’Ansar Dine et leurs alliés d’Al Qaïda du Maghreb Islamique qui sont entrain de détruire les mausolées de Tombouctou, patrimoine de l’UNESCO. Cet acte est considéré comme un crime de guerre par la Cour Pénale Internationale.
Dans ce conflit le Sénégal a pris le risque de faire partie de la force africaine d’intervention initiée par la CEDEAO et soutenue aujourd’hui par l’ONU. Le nouveau locataire du palais de Dakar entend convaincre son homologue mauritanien de rejoindre les rangs africains et à défaut ne pas soutenir les rebelles du MNLA encore moins engager des négociations avec les barbus du groupe Ansar Dine qui contrôle effectivement aujourd’hui les trois villes au Nord Tombouctou, Gao et Kidal suite à de violents combats avec les indépendantistes de l’Azawad.
L’imminence d’une solution militaire appelle la solidarité de tous les états voisins .Mais c’est surtout le refus de Dakar d’extrader Moustapha Limama Chaafi visé par un mandat d’arrêt international qui a motivé la visite cette semaine à Nouakchott du ministre sénégalais des affaires étrangères. Ould Aziz a saisi cette occasion pour rappeler à l’ordre son homologue sénégalais en refusant de le recevoir. Une première dans les relations bilatérales depuis l’élection de Macky Sall en mars dernier qui ne laissera pas indifférentes les autorités de Dakar.
La relance après la visite de Badara Cissé à Nouakchott pour des retrouvailles dans un délai très court entre les deux chefs d’Etat est un signe de crispation. Le verrou de la confiance entre les deux capitales vient de sauter. Une chose est sûre Ould Aziz n’a pas renoncé à sa requête ni à ses ambitions de médiateur en continuant de donner l’image d’un président anormal qui coltine avec des terroristes en acceptant des négociations des belligérants dans son territoire d’un côté et de l’autre qui demande l’extradition d’un terroriste.
Deux poids deux mesures qui risquent de lui coûter cher dans les relations avec les états voisins africains et arabes. Le cas de la Libye est très significatif. Tripoli demande toujours l’extradition de l’ancien chef des renseignements de Kadhafi Abdallah Sénoussi. Un deuxième souci pour Ould Aziz qui devra impérativement répondre à la demande de Macky Sall pour décrisper la situation et penser à d’autres choses plus sérieuses pour l’intérêt des peuples sénégalais et mauritaniens.
Source :
Baba Kane