Il est sans conteste l’une des figures marquantes des années Diouf et Wade. Des régimes qu’il aura servis et qui ne seront pas les derniers, à en juger par les derniers actes posés par l’ancien ministre de l’Intérieur. Ousmane Ngom puisque c’est bien de lui qu’il s’agit, développe encore, après Diouf et Wade, des ambitions aux côtés d’un nouvel homme de pouvoir, Macky Sall qu’il avait accusé de blanchiment d’argent, avant de le soupçonner de collusion avec des puissances étrangères en vue de déstabiliser le régime Wade.
A l’époque, Ngom correspondait au profil type de ministre de l’Intérieur dont rafolait le président de la République d’alors, Abdoulaye Wade dont il bénéficiait de la confiance entière. Bien des années après, l’ancien 1er flic du Sénégal, passé du sommet de la gloire aux tréfonds de la déchéance au point de sombrer dans l'oubli, a nouvellement décidé d’ajouter son nom aux défenseurs de Macky Sall qu’il a décidé de soutenir, au détriment de ses désormais ex-frères de parti et membres d’un Pds mal et point et qui se débat dans l’opposition. Seneweb vous dresse le parcours tortueux d’un homme politique ambitieux, toujours à l’ombre des hommes de pouvoir.
Lâcher Wade l’opposant, au profit de Diouf le président
«J’ai décidé de démissionner de mon poste de député à l’Assemblée nationale, parce que j’appartenais au courant libéral et puisque lors du référendum dernier, j’ai appelé à voter Oui, alors qu’au Pds, on a voté Non, je ne pouvais plus rester député pour le compte du Pds». Ainsi se défend Ousmane Ngom, ancien ministre du Travail puis de la Santé sous Abdou Diouf et né en 1955 à Saint-Louis. Le numéro 2 du Pds, courtisé par le pouvoir d’alors, tourna le dos à l’opposant Abdoulaye Wade, avant de créer, en juin 1998, le Parti libéral sénégalais (Pls), avant de se rapprocher du président Abdou Diouf.
Dans les bonnes grâces de Wade après la conquête du pouvoir
En effet, l’arrivée d’Abdoulaye Wade au pouvoir ne refroidit guère les ambitions de Ousmane Ngom, qui effectua son retour aux sources du Pds, aux côtés d’un Abdoulaye Wade qu’il avait quitté en 1998. Plus tard, en 2003, le Pls fusionne avec le Pds et Ngom redevient membre du gouvernement, au poste de ministre du Commerce en juillet 2004, puis de l’Intérieur en novembre de la même année, en remplacement de Cheikh Sadibou Fall. Très controversé lors des violentes manifestations qui ont fait plusieurs morts à la veille de la présidentielle de 2012, Ousmane Ngom, ministre de l’Intérieur, reste une des figures marquantes du régime libéral d’Abdoulaye Wade.
Au point de devenir l’un des personnages centraux qui cristallisent l’attention des nouvelles autorités de Dakar, sous Macky Sall, vainqueur de la présidentielle de 2012. Ngom fait partie des personnalités et dignitaires de l’ancien régime, cités dans l’affaire de la fameuse traque des biens mal acquis, lancée dès l’arrivée de Macky Sall. Il s’emmura alors dans un silence de cathédrale. Traqué, convoqué à plusieurs reprises, l’ancien premier flic du Sénégal, tint tête et dénonce un acharnement politique et judiciaire visant à démanteler le Pds d’Abdoulaye Wade. Il résiste, défie le régime et va même jusqu’à demander aux pontes du Pds de bouder les convocations à la police. Une attitude guerrière qui lui vaudra bien des ennuis. Aussi téméraire qu’est Ousmane Ngom, l’homme finira par abdiquer et Macky Sall tiendra sa revanche…
?Victime de la traque des biens mal acquis
L’ancien ministre ignorait sans doute la force de frappe de l’adversaire qui finira par le soumettre. A 10 jours des législatives de juillet 2012, Ousmane Ngom, en campagne électorale dans le Sud du pays, est arrêté, cueilli manu militari le mercredi 20 juin 2012, par des éléments de la Brigade d’intervention polyvalente (BIP), alors qu’il prenait son petit déjeuner, dans un hôtel de Kolda. L’arrestation fera les choux gras de la presse. Une humiliation qui semble avoir refroidi les ardeurs et brisé l’élan de l’ancien occupant de la Place Washington, à Dakar. Élu député à l’Assemblée nationale en dépit d’une campagne entrecoupée de convocations à la police, l’ancien ministre ne fera que des apparitions sommaires aux réunions du Pds, un parti avec lequel il commence à prendre ses distances, progressivement. D’aucuns le soupçonnent de négocier, en coulisses, un remboursement pour lui éviter la prison. Dans une sortie, le Premier ministre Aminata Touré indique que certains dignitaires de l’ancien régime ont commencé à retourner une partie de leur «butin», ce qui laisse planer des soupçons sur le silence dans lequel s’était retranché Ousmane Ngom, depuis lors.
«J’ai décidé ouvertement de soutenir Macky Sall…»
Très en retrait de la chaude actualité politique, absents des mobilisations du Pds pour la libération de Karim Wade, Ousamne Ngom, commence alors à poser des actes qui laissent entrevoir un rapprochement avec le camp présidentiel. La transhumance en marche. Sa position sera rendue officielle, à la veille du référendum du 20 mars 2016 dernier. La nouvelle recrue du président Macky Sall assume son choix, celui de quitter le Pds d’Abdoulaye Wade, mais on ignore s’il a déjà pris sa carte d’adhésion à l’Alliance pour la République (Apr). «J’ai décidé ouvertement de soutenir Macky Sall dans sa politique de faire fonctionner le Sénégal et viser l’émergence, mais je suis toujours libéral de souche et j’appartiens, jusqu’à présent, au Pds», se dédouane le nouveau démissionnaire de l’Assemblée nationale depuis ce mercredi 23 mars 2016. Une démission que Ousmane Ngom conçoit comme «le premier acte sur une série d’actions que je compte mener, comme je l’ai dit lors de ma conférence de presse», explique-t-il.
Charge contre le Front du Non : Ngom, dans les habits d’un ministre de l’Intérieur (bis) de Macky Sall
A l’heure où une communication du ministre de l’Intérieur Abdoulaye Daouda Diallo a été sévèrement critiquée, par Mbaye Ndiaye, très proche de Macky Sall et directeur de structures de l’Apr, le départ éventuel de Diallo pourrait occasionner le retour de Ousmane Ngom aux affaires. Et précisément à ce poste régalien. Mais rien n’est moins sûr. Ousmane Ngom doit avoir de bonnes raisons de renoncer à son mandat de député sous la coupe du Pds. Et sa nomination prochaine dans le gouvernement ou à un poste de ministre conseiller du président, destiné au recasement de la clientèle politique, ne devrait être qu'une question de temps. Resté fidèle à ses sorties guerrières, l’ancien ministre de l’Intérieur sous Wade, à la veille du référendum, a appelé à voter «Oui», avant d’accuser l’opposition regroupée autour du Front du Non, de manœuvrer pour fomenter un coup d’Etat le jour du référendum. Une sortie qui, manifestement, le réhabilite et remet, progressivement, dans les habits de ministre de l’Intérieur du président Macky Sall
Auteur: seneweb
A l’époque, Ngom correspondait au profil type de ministre de l’Intérieur dont rafolait le président de la République d’alors, Abdoulaye Wade dont il bénéficiait de la confiance entière. Bien des années après, l’ancien 1er flic du Sénégal, passé du sommet de la gloire aux tréfonds de la déchéance au point de sombrer dans l'oubli, a nouvellement décidé d’ajouter son nom aux défenseurs de Macky Sall qu’il a décidé de soutenir, au détriment de ses désormais ex-frères de parti et membres d’un Pds mal et point et qui se débat dans l’opposition. Seneweb vous dresse le parcours tortueux d’un homme politique ambitieux, toujours à l’ombre des hommes de pouvoir.
Lâcher Wade l’opposant, au profit de Diouf le président
«J’ai décidé de démissionner de mon poste de député à l’Assemblée nationale, parce que j’appartenais au courant libéral et puisque lors du référendum dernier, j’ai appelé à voter Oui, alors qu’au Pds, on a voté Non, je ne pouvais plus rester député pour le compte du Pds». Ainsi se défend Ousmane Ngom, ancien ministre du Travail puis de la Santé sous Abdou Diouf et né en 1955 à Saint-Louis. Le numéro 2 du Pds, courtisé par le pouvoir d’alors, tourna le dos à l’opposant Abdoulaye Wade, avant de créer, en juin 1998, le Parti libéral sénégalais (Pls), avant de se rapprocher du président Abdou Diouf.
Dans les bonnes grâces de Wade après la conquête du pouvoir
En effet, l’arrivée d’Abdoulaye Wade au pouvoir ne refroidit guère les ambitions de Ousmane Ngom, qui effectua son retour aux sources du Pds, aux côtés d’un Abdoulaye Wade qu’il avait quitté en 1998. Plus tard, en 2003, le Pls fusionne avec le Pds et Ngom redevient membre du gouvernement, au poste de ministre du Commerce en juillet 2004, puis de l’Intérieur en novembre de la même année, en remplacement de Cheikh Sadibou Fall. Très controversé lors des violentes manifestations qui ont fait plusieurs morts à la veille de la présidentielle de 2012, Ousmane Ngom, ministre de l’Intérieur, reste une des figures marquantes du régime libéral d’Abdoulaye Wade.
Au point de devenir l’un des personnages centraux qui cristallisent l’attention des nouvelles autorités de Dakar, sous Macky Sall, vainqueur de la présidentielle de 2012. Ngom fait partie des personnalités et dignitaires de l’ancien régime, cités dans l’affaire de la fameuse traque des biens mal acquis, lancée dès l’arrivée de Macky Sall. Il s’emmura alors dans un silence de cathédrale. Traqué, convoqué à plusieurs reprises, l’ancien premier flic du Sénégal, tint tête et dénonce un acharnement politique et judiciaire visant à démanteler le Pds d’Abdoulaye Wade. Il résiste, défie le régime et va même jusqu’à demander aux pontes du Pds de bouder les convocations à la police. Une attitude guerrière qui lui vaudra bien des ennuis. Aussi téméraire qu’est Ousmane Ngom, l’homme finira par abdiquer et Macky Sall tiendra sa revanche…
?Victime de la traque des biens mal acquis
L’ancien ministre ignorait sans doute la force de frappe de l’adversaire qui finira par le soumettre. A 10 jours des législatives de juillet 2012, Ousmane Ngom, en campagne électorale dans le Sud du pays, est arrêté, cueilli manu militari le mercredi 20 juin 2012, par des éléments de la Brigade d’intervention polyvalente (BIP), alors qu’il prenait son petit déjeuner, dans un hôtel de Kolda. L’arrestation fera les choux gras de la presse. Une humiliation qui semble avoir refroidi les ardeurs et brisé l’élan de l’ancien occupant de la Place Washington, à Dakar. Élu député à l’Assemblée nationale en dépit d’une campagne entrecoupée de convocations à la police, l’ancien ministre ne fera que des apparitions sommaires aux réunions du Pds, un parti avec lequel il commence à prendre ses distances, progressivement. D’aucuns le soupçonnent de négocier, en coulisses, un remboursement pour lui éviter la prison. Dans une sortie, le Premier ministre Aminata Touré indique que certains dignitaires de l’ancien régime ont commencé à retourner une partie de leur «butin», ce qui laisse planer des soupçons sur le silence dans lequel s’était retranché Ousmane Ngom, depuis lors.
«J’ai décidé ouvertement de soutenir Macky Sall…»
Très en retrait de la chaude actualité politique, absents des mobilisations du Pds pour la libération de Karim Wade, Ousamne Ngom, commence alors à poser des actes qui laissent entrevoir un rapprochement avec le camp présidentiel. La transhumance en marche. Sa position sera rendue officielle, à la veille du référendum du 20 mars 2016 dernier. La nouvelle recrue du président Macky Sall assume son choix, celui de quitter le Pds d’Abdoulaye Wade, mais on ignore s’il a déjà pris sa carte d’adhésion à l’Alliance pour la République (Apr). «J’ai décidé ouvertement de soutenir Macky Sall dans sa politique de faire fonctionner le Sénégal et viser l’émergence, mais je suis toujours libéral de souche et j’appartiens, jusqu’à présent, au Pds», se dédouane le nouveau démissionnaire de l’Assemblée nationale depuis ce mercredi 23 mars 2016. Une démission que Ousmane Ngom conçoit comme «le premier acte sur une série d’actions que je compte mener, comme je l’ai dit lors de ma conférence de presse», explique-t-il.
Charge contre le Front du Non : Ngom, dans les habits d’un ministre de l’Intérieur (bis) de Macky Sall
A l’heure où une communication du ministre de l’Intérieur Abdoulaye Daouda Diallo a été sévèrement critiquée, par Mbaye Ndiaye, très proche de Macky Sall et directeur de structures de l’Apr, le départ éventuel de Diallo pourrait occasionner le retour de Ousmane Ngom aux affaires. Et précisément à ce poste régalien. Mais rien n’est moins sûr. Ousmane Ngom doit avoir de bonnes raisons de renoncer à son mandat de député sous la coupe du Pds. Et sa nomination prochaine dans le gouvernement ou à un poste de ministre conseiller du président, destiné au recasement de la clientèle politique, ne devrait être qu'une question de temps. Resté fidèle à ses sorties guerrières, l’ancien ministre de l’Intérieur sous Wade, à la veille du référendum, a appelé à voter «Oui», avant d’accuser l’opposition regroupée autour du Front du Non, de manœuvrer pour fomenter un coup d’Etat le jour du référendum. Une sortie qui, manifestement, le réhabilite et remet, progressivement, dans les habits de ministre de l’Intérieur du président Macky Sall
Auteur: seneweb