Face aux tensions récurrentes dans les universités publiques du Sénégal, une rencontre de concertation élargie, dénommée JOKKO, suivie d’une randonnée citoyenne, tenue les 6 et 7 décembre à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis (UGB), dans le cadre du Programme Saxal Jamm.
Cette initiative est portée par le Collectif des organisations de la société civile pour les élections (COSCE), en partenariat avec ONG 3D, GRADEC et avec l’appui de l’Union européenne. Elle vise à promouvoir la culture de la paix, la stabilité et le dialogue dans les établissements d’enseignement supérieur sénégalais.
« Nous sommes ici pour dialoguer, diagnostiquer et faire des propositions concrètes pour une université apaisée et citoyenne », a déclaré Papa Alassane Tine, chargé de projets au COSCE. Il a appelé à rejeter toute forme de violence et à privilégier des modes de revendication pacifiques et responsables.
La conférence s’inscrit dans un contexte marqué par de profondes frustrations liées aux capacités d’accueil, au déficit de dialogue institutionnel et aux tensions sociales dans les campus, notamment à l’UGB où environ 6 000 lits sont disponibles pour près de 30 000 étudiants, dont 6 000 nouveaux inscrits pour l’année 2025-2026.
Des Clubs de paix et de citoyenneté, constitués d’ambassadeurs de la paix, ont été mis en place à Saint-Louis et à Ziguinchor, à la suite d’une mission du consortium en août dernier. Ces clubs ont pour vocation de servir de cadres de sensibilisation, de dialogue et de médiation, afin de prévenir les crises et renforcer la cohésion communautaire.
Abibou Mbow, président de la Fédération des amicales d’étudiants de l’UGB, a salué l’approche participative du programme, tout en plaidant pour des formations en leadership, communication non violente et médiation. Il a insisté sur la nécessité de poser les revendications hors des axes routiers.
De son côté, Idrissa Sy, secrétaire général des ambassadeurs de la paix de l’UGB, a estimé que les méthodes traditionnelles de confrontation ont montré leurs limites. « Il est temps de revenir aux fondamentaux : paix, cohésion et dialogue », a-t-il déclaré.
La thématique retenue pour cette édition, « Marchons pour la paix et la réussite : la stabilité universitaire, gage d’un avenir citoyen et prospère », symbolise une volonté collective de construire un espace académique serein et inclusif.
Parmi les résultats attendus de cette initiative figurent la formulation de recommandations citoyennes, l’adoption d’une déclaration d’engagement collectif, ainsi que le renforcement de la visibilité des Clubs de paix, mentionne une note conceptuelle consultée par Ndarinfo.

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